mardi, octobre 31, 2006

La proportionnelle

L'élection de l'Assemblée nationale au scrutin proportionnel est une manière de bien représenter toutes les tendances politiques du pays. Ce que doit normalement permettre l'Assemblée. Néanmoins, cette même Assemblée a pour fonction de légiférer. Et il faut pour cela trouver en son sein une majorité, comme il en faut une pour voter la confiance au gouvernement.

La question est donc simple : veut-on une assemblée qui représente ou une assemblée qui légifère ? Les deux sont incompatibles. C'est là une question de pragmatisme. La proportionnelle, c'est le régime instable des coalitions qui a détruit la IV République - dire que certains tristes sires font de l'application de la proportionnelle le meilleur fondement pour une VI République - et on le voit à l'étranger, qui fait vaciller le gouvernement Prodi en Italie. Le système actuel favorise de larges majorités, de larges assises pour gouverner sans peine. C'est la philosophie même de l'action constitutionnelle du général De Gaulle : redonner une tête à la France.

Les petits partis ont beau jeu de réclamer son application à corps et à cris, ils ne se soucient que de leurs mandats (de l'UDF aux copains pluriels des socialistes qui attendent toujours l'inscription de la mesure au programme). Mais, là encore, pas de modification constitutionnelle en vue, le PS aussi veut diriger, et pas négocier tous les jours dans les couloirs du Palais. Une fois, en 1985, ils l'ont mise en place, et cela par pur cynisme manipulateur mitterrandien, pour essayer d'empêcher la droite de trouver une majorité l'année d'après. Rocard avait eu le courage de le dénoncer.

lundi, octobre 30, 2006

La date fatidique

Le conseil supérieur de l'audiovisuel a fixé au premier décembre le jour à partir duquel il faudra respecter l'équité d'accès et l'équité de présentation des acteurs politiques. Cela ne s'applique qu'au secteur audiovisuel, mais qu'en est-il du monde internet qui va jusqu'à diffuser, grâce aux podcasts, de l'audio et de la vidéo ?

Rien, c'est le libéralisme le plus total qui s'applique, car, une fois de plus, rien n'arrive à réglementer cet espace. Et c'est vrai que ça donne un champ particulièrement appréciable à quiconque, et qui nous permet ici, d'article en article, au gré des humeurs, de toucher à ce qui fait envie. Effectivement, nous ne sommes pas soumis à la législation du CSA. Néanmoins, il ne faut pas imaginer que le 2007oscope publie sans respecter une pluralité certaine. Il y a clairement une équité de présentation - négative ! -, mais l'équité d'accès est plus floue. Il y aura donc un point de mesure qui sera affiché pour marquer les deux mois de ce blog.

Le 2007oscope informe, analyse, mais effectue aussi un retour critique sur les thèmes et les tendances abordés.

dimanche, octobre 29, 2006

La rassurance

Un terme qui n'existe pas dans le dictionnaire français, mais qui fait pourtant partie des fondamentaux d'un Président dans la tête des Français.

Si le premier personnage de l'État doit avoir du charisme, de la prestance, il n'en deumeure pas moins qu'il ne lui suffit pas de briller aux yeux des Français. Certes il doit les guider, donc leur tracer une route commune, mais il doit impérativement réaliser le rassemblement de tous ses semblables autour du chemin qu'il leur fait emprunter, et leur redonner confiance. Il doit démontrer avec certitude qu'ils doivent, s'ils ne s'en réjouissent pas, se rassurer de la voie choisie. Et plus encore aujourd'hui, où existe dans notre pays une crainte maladive du prochain.

Cette qualité-là, de rassurer le peuple, sans aller jusqu'à l'abêtir ou lui mentir, est essentielle car sans elle on ne peut redonner confiance aux citoyens. Cette qualité, elle fait vraisemblablement défaut à un Sarkozy, à l'opposé de la posture évidemment maternelle d'une Ségolène.

samedi, octobre 28, 2006

Le balancier

Depuis de nombreuses années, prospère en France un phénomène de défiance à l'égard du politique. On peut considérer qu'il débute en 1983, année où s'est brisée l'image d'une France se relevant de la crise faite miroitée par Mitterrand seulement deux ans auparavant. Ce phénomène s'est amplifié, élection après élection, pour obtenir ce que l'on sait le 21 avril 2002. Ce qui s'est passé ce jour-là est un bouleversement du système politique, inconsciemment voulu par le peuple français.

Au symbole de cette crise, il faudra en adosser un autre. Une autre élection marquera un jour la fin de cette pesante période. Quelle sera-t-elle ? Celle du 22 avril ? Possible, car cette élection marque la fin de l'ère ouverte par mai 68, le renouvellement complet de la classe politique et de ses idées, avec des candidats bien affirmés, aptes à entraîner de fortes mobilisations. Cependant, il faudrait plutôt envisager d'attendre la réélection en grande pompe du sortant, en 2012, qui indiquerait une approbation du quinquennat et la volonté de prolonger l'expérience entamée 5 ans avant, étouffant alors la suspiscion du politique sur ses capacités et ses possibilités.

vendredi, octobre 27, 2006

L'appel au peuple

Il est un truisme bon à se remémorer : c'est le peuple qui vote. Et Ségolène l'a parfaitement entendu !

En effet, depuis le début de la campagne, « [Elle voudrait] dire aux Français que... ». C'est une phrase fétiche qui précède tous ses discours directs avec les citoyens. Elle fait référence aux Français et veut constamment remettre les Français au centre de l'élection. Il n'est donc bien sûr pas question de la marmaille socialiste. Non ! Ce qui l'intéresse, elle, - à la différence des deux autres qui croient qu'il faut s'adresser aux militants - c'est d'avoir un lien particulier avec tous les Français. C'est très certainement un énorme avantage, calculé... ou pas !

Elle reste donc véritablement une candidate qui se préoccupe beaucoup du peuple. Elle veut le faire intervenir le plus possible : de la démocratie participative aux jurys populaires. On pourrait louer ces initiatives, mais n'oublions pas que ses récentes positions amènent une dérive vers le populisme et que sa volonté affichée de parler du quotidien des gens rabaisse le niveau des enjeux d'une élection présidentielle.

En avant Dominique !

Et si les provocations de Ségolène Royal allaient trop loin ? Et si les gens prenaient conscience de sa surenchère populiste avec Sarkozy ? Et si l'idée des jurys populaires était celle de trop pour les militants socialistes ? Et si la "bulle" se crevait enfin ? Non, ce n'est sûrement pas Fabius qui en profiterait, lui qui ne dépense plus d'autre énergie que celle employée à faire feu sur Ségolène, lui qui brûle, comme on brule sa dernière allumette, les derniers restes de crédibilité (qu'il n'en finit plus de consommer depuis 1984) en essayant de nous émouvoir par ses fables misérabilistes du petit congolais père de famille ou de la petite usine de sabots qui va fermer dans le Calvados...
Non, celui qui en profitera sera à coup sur DSK, celui qui est capable d'aller à la pêche aux voix chez les centristes sans provoquer d'hémorragie sur la gauche du PS, celui qui est capable de rabattre le claque-merde du ministre de l'intérieur, qui en a bien besoin d'ailleurs après avoir suggéré qu'on apprenne à Azouz Begag [ministre] à "fermer sa gueule" et rendu publique cette maxime si brillante que même Catherine Mégret n'aurait pas oser la prononcer : "Ce n'est pas parce qu'on est blanc qu'on est raciste et parce qu'on est noir qu'on a raison sur tout". No comment. Sur l'économie, il le battrait, après tout Sarko, comme Ségo, n'y connait rien. Sur les banlieues, le simple fait d'avoir été maire de Sarcelles, pendant que l'autre payait les amendes pour non-application de la loi SRU à Neuilly, lui donne l'ascendant.
Pendant que Fabius s'excite, que Ségolène s'y voit trop belle au point de proposer tout ce qui lui passe par la tête, Strauss-Kahn prend ses distances, et se prépare une image de rassembleur final, face au trop plein de provoc' et de démagogie qui finiront par inquiéter. Les primaires offrent souvent ce type de scénario : rappelons nous 2004, le succès de l'inattendu Kerry, alors qu'Howard Dean était donné gagnant par tout le monde avant les votes, et ça en France, nous n'en avons pas l'habitude.
Esperons que Dominique lui même, y croie !

jeudi, octobre 26, 2006

Mauvaise sixième

Profitons, tant qu'on le peut encore, de vivre entièrement l'élection présidentielle car nul ne sait ce qu'il pourrait advenir d'elle après 2007, vu que dans tous les états-majors on trouve des pourfendeurs de la V République.

Pourquoi tant d'acharnement autour de la V République ? Qu'a-t-elle fait de mal ? À peu près rien. Mais elle est pour certains le bouc émissaire des maux de la France. Ces mêmes-là qui ne se rendent pas compte que ce sont les pratiques politiques, et notamment les leurs une fois au pouvoir - on gardera l'anonymat -, qui abîment le fait démocratique en France. Cette volonté affichée de changer de numéro est plutôt de l'ordre du symbole, un écran de fumée pour donner l'impression que l'incrémentation fera disparaître les difficultés, et que « ce coup-ci c'est vrai ça va vraiment changer ». Le monsieur plus des cacahuètes en quelque sorte !

Néanmoins, il faut rappeler que les tenants de la VI ne se sont absolument pas concertés et qu'ils ne trouveront sûrement pas d'accord, bref, qu'ils sont le pendant français des non-istes à la constitution européenne. Et puis, l'actuelle constitution a maintes fois démontré ses souplesses et le futur chef de l'État arrivera facilement à s'en accomoder. Donc rien ne sera fait. Les Français se sont appropriés la V et après tout, hormis pour les passages à l'Empire, nous n'avons changé de consitution qu'en cas de grave crise due à une défaite dans une guerre. Alors ...

mercredi, octobre 25, 2006

La France d'avant-hier

Il fut un temps où Philippe de Villiers était le porte-parôle privilégié d'une certaine France, une France rurale, du moins provinciale, attachée aux valeurs morales chrétiennes, à la souveraineté nationale, mais toujours dans un esprit républicain et démocratique. Dans ce rôle, il avait une certaine aura, une noblesse, que la finesse de son esprit et de son humour, ainsi que l'intelligence de certains des hommes qui l'entouraient (un fils de de Gaulle, un juge intègre, un millionnaire anglo-saxon original et anti-libéral...) servaient avec justesse.

Mais depuis quelques temps, Philippe est victime de cette terrible tectonique des plaques qui déplace des îlots entre la droite et sa partie extrême. Alors que Devedjian, Goasguen, Longuet, Madelin, et tous les "réformateurs" imprégnés du corpus idéologique droito-oecuménique du Club de l'horloge, se sont détachés de l'obscurantisme frontiste pour gagner les rivages moins heurtés de la "droite dure" mais républicaine, Philippe, lui, l'ancien de l'UDF (parti européen et libéral au sens noble du terme) s'enfonce progressivement dans le magma post-vichyste, à la différence près qu'il ne cultive pas, comme Le Pen et la majorité des vichystes et néo-vichystes, ce qu'on appelle le "masochisme national".

Comment ne pas déplorer que la seule personnalité politique capable de ramener dans le giron républicain une bonne partie de l'électorat égaré dans le Lepenisme, en les prenant par les tripes patriotistes, provincialistes, traditionalistes, n'ait trouvé d'autre stratégie qu'un mimétisme grossier qu'il n'édulcore que par sa propre personnalité, ô combien moins détestable que celle de Le Pen ? Comment ne pas regretter qu'un des possibles hommes forts d'un pôle conservateur agrégé en réaction à la dérive ultralibérale, atlantiste, francophobe et ploutocrate d'une bonne partie des échapés du gaullisme, se perde en une aventure solitaire pitoyable articulée autour de ces consternants cinq piliers organisés autour d'une idée, le refus : refus des homosexuels, refus des immigrés, refus des turcs, refus de l'expertise technocratique, refus des 35 heures. Une logique de destruction pure et simple, qui ne mérite même pas l'adjectif de conservateur : un banal, très banal populisme xénophobe et réactionnaire.
Encore un nom sur la longue liste des victimes de leurs propres ambitions...

mardi, octobre 24, 2006

Lourd

Le débat socialiste de ce soir fut encore plus insupportable que celui de la semaine dernière dans le sens où il est la caricature de la communication des politiques.

La molesse que les trois ont impulsé à chacune de leur prise de parole est à cela stupéfiante. C'était d'une lenteur ! Surtout que chaque réponse commence par un « avant d'expliquer pourquoi ... il me tient vraiment à cœur de dire que ... ». Que ça rend un débat poussif ! Et puis, quelle emphase ! Tout ce qui était évoqué avait pour caractéristique d'être « extrême ». Nous avons assisté à une véritable inflation verbale, tout comme émotionnelle. Car, que d'énervements feints ! On a contemplé dans ces énervements qu'ils ne vivent pas ce qu'ils disent. Aucun des trois n'a de force dans la parole. Tout est tué par une lenteur et une froideur dans la diction qui démontre que rien n'est spontané.

On notera encore la démagogie de DSK qui veut pour tous les jeunes un « patrimoine de départ » qui tomberait tout cuit, tel le poulet rôti... encore du plomb dans l'aile de l'esprit d'initiative. Néanmoins, elle n'égale pas celle de Fabius qui juge qu'avant de parler de quoi que ce soit concernant l'éducation il faut dire « les enseignants sont des gens formidables » mais qui rappelle aussi que « les jeunes sont magnifiques dans ce pays ». Royal se sera limitée à un aisément fumeux « le siècle actuel sera le siècle de l'intelligence ».

Que le prochain débat sera long ...

Ordre ancien, désordre nouveau

Le reportage de ce soir sur Chirac, centré sur la période années 60 et 70 m'a peut être davantage intéressé par la description qu'il faisait d'une époque révolue que par la peinture de la personnalité complexe de notre président.
Qu'est ce qui m'a frappé dans cette fresque en filigrane de la droite gaulliste et post-gaulliste sous les mandatures de Pompidou et Giscard ? Avant tout une impression d'ordre politique : pendant ces années là, tout semblait simple, ordonné, limpide et lisible pour la population.

Le paysage politique était découpé en quatre blocs bien définis :
- une gauche marxiste, plus ou moins pro-soviétique, ralliée tout de même à l'idée de démocratie pluraliste au détriment de la révolution
- une gauche socialiste non marxiste, d'inspiration jacobine, étatique, keynésienne, protectionniste, fédérée autour de la personne de Mitterrand.
- une droite non-gaulliste, moderne et libérale, urbaine, européiste et tentée par l'atlantisme
- une droite gaulliste et post-bonapartiste, conservatrice et patriotique, alliant un terreau agraire à une méthode jacobine.

Aujourd'hui ces repères ont volé en éclats, du fait de la dissolution du monde communiste, de l'accélération de la mondialisation, de l'irruption d'idéologies nouvelles et ravageuses : le néo-libéralisme mondialiste et son pendant opposé, l'altermondialisme. La lisibilité de la politique, de la situation du monde, s'en est trouvée affaiblie pour le citoyen lambda, d'où les désordres politiques qu'on connait au cours des deux dernières décennies. Doit on s'étonner qu'on ne sâche plus vraiment si Ségolène Royal est vraiment de gauche (merci Bourdieu), si Sarkozy est post-gaulliste ou néo-libéral, si le communisme doit exister avec le socialisme démocratique ou la gauche radicale... ce ne sont là que des exemples.

Oui, nous sommes bien dans une phase de transition, et les nouveaux équilibres et rapports de force se dessinent dans la douleur, la contradiction, le tâtonnement, le chaos, un peu comme au XIXème siècle, où la France a eu bien du mal à se trouver une suite cohérente au bouleversement de 1789...

lundi, octobre 23, 2006

Opportun ...

Belle soirée de télévision ce lundi.

TF1 a programmé un opération de contamination. Cette diffusion d'Opération Rainbow Warrior arrive en pleine campagne interne à la candidature socialiste, où deux des trois prétendants ont peu ou prou mouillé : Lolo, Premier ministre à l'époque, tellement respecté dans son gouvernement qu'il n'a rien vu de ce qui s'est passé et Ségo, dont le frérot a possiblement posé la bombe. Il y a toujours un squelette dans le buffet ...

France 2 nous offre un documentaire exceptionnel sur Chirac. Si si ! Le Jacques que l'on connait, celui qui est encore vivant, celui qui est d'ailleurs Président de la République en exercice. Une émission historique qui prend le temps de revenir ce soir sur le passé d'un jeune loup qui ne manquera pas demain de se transformer en vieux lion. Ce sera l'apothéose, l'ode prononcée, il suffira de porter la couronne avec les regrets gravés.

Mais, le 2007oscope se ravit d'une programmation enfin vitaminée. =)

dimanche, octobre 22, 2006

Frustrée

Le congrès extraordinaire du parti Radical de gauche vient de débouter la hussarde Christiane Taubira, elle ne pourra donc pas se présenter sous la bannière radicale à la présidentielle de 2007.

Tout tend à prouver que la seule chose qui intéresse Taubira c'est sa propre aura. En effet, malgré son appartenance au PRG, elle possède son propre parti : Walwari et y a toujours été. En revanche, en ce qui concerne la scène nationale, elle s'infiltre au gré des courants d'air. En 1993, élue pour la première fois député, elle vote la confiance à Balladur. Après de longues hésitations sur la meilleure carte à prendre ou à jouer, elle sort de sa manche en 2001 le vieux parti radical pour le ramener sur le devant de la scène en 2002 en se présentant elle-même à l'élection présidentielle.

Mais est-elle pour autant radicale ? Si l'on considère le terme comme adjectif, alors oui, mais si c'est en tant que notion... Enfin, peu importe, ce qui compte vraiment, c'est qu'elle a intégré un parti dont elle est la seule figure de proue. Elle peut ainsi développer ses idées et exposer ses visions de la France, de son histoire, de la nation. Elle hante les plateaux de télévision de ses revendications ethnicistes en se prévalant de combattre des préjugés tout en oubliant qu'elle ferait mieux de lutter contre les siens, qui l'amènent à s'imaginer qu'elle est par exemple considérée d'abord comme une descendante d'esclaves. Ce à quoi elle rétorque, sans que personne ne lui ait dit un quelconque mot à ce sujet, qu'elle a du sang de marrons qui coule dans ses veines. Ouf ! Elle s'est auto-remontée l'estime qu'elle avait de sa propre condition. La belle affaire que voilà ! Mais la plus belle illustration de ses vues date de 2002. Son meilleur slogan de campagne n'était-il pas : « la candidate de l'outre-mer » ? Un comble de se définir soi-même ainsi quand on compte représenter la totalité du peuple français.

Imbue d'elle-même (sur les 11 photos de la page d'accueil de son site internet, on trouve 1 photo de groupe où elle est présente mais, surtout, 10 portraits resserrés de sa personne), il est absolument certain qu'elle trouvera un subterfuge pour s'échapper d'ici là. Taubira ressortira d'un trou de souris mais arrivera quand même à remettre au premier plan sa représentation communautariste et victimisée de la société. Elle restera de toutes façons la candidate du comlexe d'infériorité.

Réflexions sur la charge

On peut être comme moi plutôt attaché aux institutions de la cinquième république et néanmoins se poser des questions quant à la fonction présidentielle telle qu'exercée en France et surtout à propos de la coexistence d'un exécutif à deux vraies têtes. C'est un cas unique à ma connaissance dans les grandes démocraties occidentales : si les Etats-Unis ont fait le choix d'un président fort sans premier ministre, la plupart des Etats comparables à la France (Italie, Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne, Suède, Belgique...) ont un executif composé d'un chef de l'Etat symbolique, garant de l'unité nationale et de la constitution, qui peut être monarque ou républicain, et d'un chef de gouvernement, qui conduit la politique de l'Etat.

On accuse souvent, à raison d'ailleurs, le président de la République de se comporter en monarque : ce reproche a été fait à tous les présidents de la Vème sans exception. Or, dans les pays où il y a de vrais monarques, ceux-ci ne gouvernent pas. Ils laissent ça au premier ministre. Nous sommes donc le seul pays au monde où roi et maire du palais gouvernent tous deux. S'il y a de bonnes exceptions françaises, celle-ci est elle réellement efficace ? Regardons de près ce qui s'est passé depuis 1980, au hasard : l'Angleterre a connu trois chefs de l'executif (Thatcher, Major, Blair), l'Allemagne trois aussi (Kohl, Schroder, Merkel), l'Espagne trois aussi (Gonzalez, Aznar, Zapatero), les Etats-Unis quatre (Reagan, Bush, Clinton, Bush Jr). La France a certes connu deux présidents, record, mais... onze premiers ministres, record inverse : cherchez l'erreur ! Et alors, me direz-vous ? En soi, ce n'est pas un problème, mais à y regarder de plus près, la coexistence des deux têtes a souvent été très pénible, laborieuse, voire contre-productive : Chirac (deux fois !), Rocard, Jospin vous en parleront mieux que moi. Quand l'executif se perd en querelles internes, il s'éloigne de sa fonction et de sa mission d'efficacité dans la décision et l'application des mesures votées par le législatif.

Cela appelle un autre questionnement : celui de la fonction d'unité nationale du président. Le système électoral a été conçu à une époque où le président de la République transcendait les clivages nationaux. Petit à petit, l'élection du président s'est résumée au triomphe d'un chef de clan sur l'autre. D'où la propension du président, notamment en cohabition, de se comporter davantage en chef de parti, de faction (Mitterrand l'a prouvé en 86 avec le refus de signer les ordonnances sur les privatisations, puis Chirac aussi) qu'en tête de la nation.
Comment y remédier ? Réduire significativement le rôle du président et le cantonner à un rôle plus symbolique : unité, représentation, tradition. Cela conduirait inévitablement à l'arrêt de son élection au suffrage universel. S'en plaindrait-on ? Pas moi. Car, pour citer quelqu'un qui n'aura pas souvent la chance d'être cité par moi, Alain Krivine : "la personalisation de la vie politique dépolitise les citoyens". Et les candidats à ce président d'un nouveau type, je les vois déjà : Delors, Weil, Rocard, Barre, voire, pour faire moins octogénaire, Kouchner, Juppé ou... Chirac !

samedi, octobre 21, 2006

La semaine de télévision

Quelques émissions de télévision intéressantes qui traitent souvent de l'actualité politique et donc de l'élection présidentielle :

- Lundi : Mots croisés, sur France 2, en deuxième partie de soirée, un lundi de temps en temps ;
- Jeudi : Question ouverte, sur France 2, juste après le JT de 20 h, un jeudi sur deux ;
- Samedi : Chez F.-O.G., sur France 5, à 19 h, rediffusé le dimanche à 13 h 35 ;
- Dimanche : Dimanche +, sur Canal + à 12 h 40 ; Ripostes, sur France 5, à 18 h ; France Europe Express, sur France 3, vers 23 h.

Et toute la semaine :

- Les 4 vérités, sur France 2, juste après le JT de 7 h 30 ;
- C dans l'air, sur France 5, à 17 h 48.

Qui peut encore se plaindre de payer la redevance ?

vendredi, octobre 20, 2006

... à la fracture

Le thème de la campagne de Nicolas Sarkozy n'est pas la peur mais la rupture. Elle est théorisée par ses fameux conseillers et est prônée haut, fort, sans cesse, sans demi-mesure. Cependant, il est évident que dans la tournure que prennent les événements, ça n'est absolument pas une thématique autour de laquelle on peut fédérer.

La notion de « rupture » comporte les idées de casse et de désunion. C'est donc à envisager de façon péjorative. Et on ne « fédère » pas autour de quelque chose connoté négativement, au mieux on « ligue » pour combattre, pour se défendre contre. De plus, ce mot, scandé sempiternellement depuis plusieurs années : « rupture-rupture-rupture» aidé dans sa tâche par l'expression : « il faut rompre-il faut rompre-il faut rompre» arrive presque à faire croire que c'est une fin en soi. Il réussit en cela à effacer tout le travail des conventions de l'UMP.

Or, de la même façon qu'avec la peur, Sarkozy commence à être perçu comme un être de destruction, quelqu'un qui va remettre en cause les fondements de la société française (longue polémique autour de son communautarisme), ses valeurs (difficile réforme de la laïcité), ses grandes politiques : économique (le catégorique refus français du choix entre libéralisme et étatisation) ou étrangère (la conceptualisation d'une autonomie face aux grands et notamment les États-Unis).

Cela permet à des fantasmes de se développer et le corps électoral ne peut porter au pouvoir un homme qui semble vouloir le faire rompre avec ses origines. Car si le message de départ évoque une rupture sur la méthode, celle-ci est ressentie comme une rupture sur le contenu. Cette dernière rupture est facteur de division et l'inconscient collectif des Français ne peut pas accepter cette forme de condamnation du passé car le peuple a les dirigeants qu'il a voulu et il ne se reniera jamais de les avoir portés au pouvoir. S'il veut une inflexion dans la conduite politique, il n'est pas prêt à tolérer une rupture.

À tous points de vue, ce sont là les signes annonciateurs d'une fracture irréparable.

jeudi, octobre 19, 2006

De la peur ...

Pour gagner une élection il faut avoir plus de voix que son ou ses concurrents. Avoir plus de voix veut bien dire ce qu'il signifie. Il n'est pas question d'avoir la meilleure popularité (dommage pour Ségolène), de recueillir le plus d'opinions favorables (tant pis pour Kouchner) ou même de vérifier que ses constats ou propositions reçoivent l'assentiment du plus grand nombre (c'est triste pour Bayrou). Pour gagner une élection il faut provoquer le passage à l'acte du vote, il faut réussir à donner l'envie. Et un excellent moyen est de jouer sur le registre de la peur, il fait toujours baisser le taux d'abstention.

En fin tacticien, Chirac avait lancé le thème anxiogène de l'insécurité dès le 14 juillet 2001. Il préparait ainsi le terrain en annonçant le thème de la campagne à venir. Mais, une fois l'élection remportée, en habile politique, il a abandonné cette thématique très rapidement. Nicolas Sarkozy, même si sa fonction l'y a prédisposé, a labouré ce champ des centaines de fois. Il a tellement joué avec la peur qu'il est perçu maintenant comme un être angoissant. Et cette peur manipulée revient au galop et son effet mobilisateur se retourne contre lui.

En effet, on peut être certain des réactions qu'il suscite à son encontre. Et s'il galvanise très bien son électorat, il électrise ses opposants qui ne manqueront pas de le lui faire sentir.

mercredi, octobre 18, 2006

Scénarii

À l'heure qu'il est, puisque Bayrou n'est pas du tout en mesure d'accéder au second tour, imaginons un peu les conjectures qui le mèneraient au pouvoir.

- 1 La personne élue provient du collectif socialiste. Elle applique immédiatement une mesure de son programme : l'élection de l'Assemblée nationale à la proportionnelle. C'est stupide car cela va limiter le nombre de députés de la future majorité qui apportera son soutien. Mais, une majorité est trouvée, notamment grâce à l'UMP qui voit bien son intérêt. Viennent les élections législatives. Et là, patatras. La majorité a disparu. Il faut élargir l'horizon. Qui peut apporter cette solution ? Bayrou !

- 2 La possibilité évoquée par Guy Carcassonne, la coexistence, se concrétise : Président et Assemblée ne sont pas du même bord. Catastrophe. Qui pour faire le lien et trouver du consensus ? Bayrou, bien sûr !

- 3 Bayrou prend sa carte à l'UMP. Il soulève un engouement démesuré. Il crée une dynamique œcuménique. Sarkozy l'emporte dès le premier tour. Ce dernier offre le poste de Premier ministre - d'autant qu'il compte étouffer cette fonction - à celui à qui il doit sa victoire : Bayrou !

Fumeux ? Ce sont pourtant là ses meilleures chances ...

mardi, octobre 17, 2006

Le bien-bas

Ségo, Dodo, Lolo ; Dodo, Lolo, Ségo ; Lolo, Ségo, Dodo ... Bof, bof, bof.

Ségo a encore parlé « aux Français », en sortant de belles bêtises : « La totalité des régions de France c'est la France ». Elle qui a parlé d'une bureaucratie tatillone, n'est-ce pas du libéralisme qu'elle prône ici ? Elle qui a aussi proposé de faire du microcrédit en France ... comme si on était dans un pays en voie de développement ! Elle a évoqué, lors d'une envolée, les « biens publics mondiaux : la paix ». Risible ?

Dodo, lui, comptait sur une pièce de plus dans les logements ... qui servirait à mieux faire ses devoirs. Ou encore, il voulait refaire une politique de « villes nouvelles » ... Peut-être espérait-il créer l'événement avec cette proposition de triste mémoire, mais c'est un archaïsme de plus.

Lolo, enfin, n'aura pas du tout été en reste avec deux belles citations à retenir : « La concurrence c'est : que le moins cher gagne ». Quel grand découvreur d'évidence décidément ! Il a aussi fait dans la poésie : « Parité, j'aime beaucoup ce mot, ça commence comme partage et ça finit comme égalité ».

On remet ça la semaine prochaine ? On ira à reculons alors.

lundi, octobre 16, 2006

Le claquage des adducteurs

Demain soir (mardi donc) aura lieu le premier débat entre les trois prétendants à l'investiture socialiste pour l'élection présidentielle. Vous le regarderez sur LCP à 20 h 30 grâce à la TNT, ou, à défaut grâce à leur site internet.

Les thèmes de ce que l'on espère être un choc des Titans - enfin n'employons pas trop de grands mots, Ségolène pourrait s'en effrayer et laisser DSK et Fabius en tête-à-tête - seront les questions économiques et sociales. C'est théoriquement le terrain de Dominique, et le débat où il devrait se sentir le plus à l'aise. Ce n'est pas le cas de tout le monde. Pour Lolo, ça va être périlleux. Il va en effet devoir affirmer ce qui fait sa différence : sa politique clairement à gauche.

Il est le nouvel homme politique qui représente les couches sociales les moins aisées de notre société... Vaste blague ! Et là est le nœud car il n'a rien de populaire. Il va, non sans risque, nous tenter le grand écart de l'année : entre ce qu'il est et d'où il vient, et ses propositions et ses nouveaux engagements. Comme il ne gagne pas en souplesse par l'image, il reste beaucoup trop raide pour cela, il tentera par les mots, en essayant d'utiliser des morphèmes familiers, un champ lexical basique. En tout cas, ça s'entendra, c'est fait pour. Récemment, ne parlait-il pas de logements « pourris » tout en s'excusant du côté trivial de l'expression ? Il s'exprimait aussi avec un « ah, on m'a charrié ! ». En revanche, ses conseillers devront lui expliquer que pour parler de quelqu'un qui débloque il ne faut pas dire « il a pris un coup de soleil »... Il y a du chemin à faire, on jugera sur pièces !

dimanche, octobre 15, 2006

L'empêché

La dernière fois, ils étaient 16. Et, là encore, faute de numerus clausus, pour 2007 les « grands » cherchent à vérouiller au maximum. Chaque courant tente de brider ses membres dans leur parrainage de candidat affilié au même camp qu'eux. En revanche, si c'est pour gêner ceux d'en face... la tolérance est large. Ils espèrent ainsi dépasser le visiteur inattendu de 2002.

Mais, avant cet épisode-là, vient pour plusieurs des partis politiques non gaullistes, l'investiture d'un candidat. C'est le cas au parti socialiste. Et malgré le brouillard fumeux, on distingue clairement les gerbes. Car il y en a beaucoup des étincelles ! On a des scoops grâce au pantin Jack Lang qui s'est livré chez FOG. Il a reconnu avoir manqué de parrainages des administrateurs du parti. Lui qui voulait aller jusqu'au bout, avec une détermination sans faille, plus prêt que jamais, avec l'envie de réussir, la fougue insufflée par le dynamisme des jeunes, avec cette énergie populaire suscitée autour de lui ... [ça, c'est pour le florilège emphatique que l'on connait au grand guignol des estrades médiatiques] eh bien il est stoppé net. Le premier maître des manettes de l'aiguillage a renvoyé Jack Lang au garage. Il est amer, il ne l'avait pas vu venir !!! C'est véritablement tordant !

Il est vrai que le grand ami des arts trouvera toujours mieux sa place dans la section humour-culture des journaux que dans celle des chroniques politiques.

Il est partout

Une élection, et encore plus la présidentielle, se joue sur la capacité de séduction, sur l'efficace incarnation des aspirations du peuple. Cependant, comment ne pas franchir les limites de la démagogie, du populisme ?

L'art de toutes choses réside dans la mesure de la dose. Le comportement adopté par le candidat est soumis à cette exigence de ne pas déborder du cadre. En frôlant la zone rouge, en sortant des sentiers battus, il interpelle les électeurs, se fait reconnaître et gagne ainsi des voix. Néanmoins, franchir ouvertement les limites n'est pas concevable dans une société démocratique modérée. Encore faut-il savoir où se situe la limite...

Car, si la limite est comportementale, autant dire qu'il est quasi impossible d'en fixer une. Mais si elle repose sur les sujets abordés, la tâche est plus aisée. L'exemple navrant actuellement est celui de Bayrou. La thématique qu'il véhicule sur les plateaux depuis deux mois est celle des élites éloignées du peuple : « pouvoirs politique, économique et médiatique vivent entre eux ». Cette thématique est par nature populiste. Retrouver au centre politique français des thèmes chers aux extrêmes est singulièrement frappant. Que le populisme apparaissent ainsi représenté dans tous les courants politiques a de quoi décontenancer. Il est à l'UMP, notamment du fait de Nicolas Sarkozy, il est au Parti Socialiste, grâce à la phrase-étendard de Ségolène Royal sur l'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne « mon opinion est celle du peuple français ». Tristement lamentable.

samedi, octobre 14, 2006

Transferts

Un nouveau venu dans la Dream Team de Sarkozy, on l'a découvert hier : Pascal Sevran. Ouf ! On sait au moins qui composera la chanson de campagne de l'UMP, qui sera bien sûr interprétée par Doc Gyneco, Johnny ayant décliné l'offre, ne voulant pas de nouveau se couvrir de ridicule après "Tous ensemble" pour la coupe du monde 2002. On murmure déjà que Didier Barbelivien serait jaloux de cette recrue. Néanmoins, comment ne pas se réjouir de ce que le futur président de la Répubique ait cette capacité à fédérer tout ce que le pays compte de grands intellectuels, de talents créatifs, d'artistes virtuoses ? Comment ne pas frémir d'impatience d'être en juin 2007 lorsqu'on se représente qu'au conseil des ministres siégeront Gérard Longuet et Pascal Sevran, Patrick Devedjian et Patrick Balkany ? La belle France que voila !

Autre grande nouvelle : Arlette refuse de se rallier à l'hypothétiques candidature unitaire de la gauche anti-mal, anti-guerre et anti-méchanceté. Pour elle, Clémentine Autain et José Bové sont trop à gauche, une belle preuve de modération. Besancenot faisant la même chose, nous aurons à nouveau au moins deux candidats ouvertement trotskystes à la présidentielle, une belle preuve de modernité, 60 ans après la mort de Trotsky... Au sein de l'extrême gauche, on raconte que le Parti Babouviste et la Ligue Communarde Blanquiste seraient sur le point d'obtenir les 500 signatures, je cite "pour renouveler l'archaïsme de la gauche de combat en France". Enfin, tant que nous n'avons pas de candidats Kim-il-Sungistes...

vendredi, octobre 13, 2006

Pour Ségolène, c'est gagné !

Comme l'exprimait si bien le débat de 1986, où Chirac ridiculisait le jeunot, et encore en 1988 où Jacques s'était laissé rembarrer sur le sujet : lors d'une élection, tout le monde est à égalité. Pourtant, il est un comportement qui laisse des doutes à ce sujet... Ségolène se place au-dessus de tout, comme si elle était déjà élue.

Elle a déjà pris la mesure de la fonction. Elle est déjà au plus haut sommet de l'État, fonction intouchable comme chacun le sait. Elle est parfaitement dans la posture du monarque, façon Mitterrand. Et les nouveaux qualificatifs l'attestent. On n'est plus dans le "Ségo" mode sarko, on est rentré dans la « reine », la « Madone »... Série en cours !

Mais elle s'aligne aussi intégralement sur la vision gaulliste de l'élection présidentielle de la V République. Le rapport avec les Français est direct. Pourquoi donc s'enquiquiner avec ces bêtisasses procédurières socialistes ?

Non, décidément, elle fera comme elle voudra, parce qu'elle est au-dessus de toute cette marmaille piaillante. À coup sûr les militants seront scotchés ! Ils vont tomber en pâmoison d'admiration. Quel symbole Ségolène, quel mythe, quelle déesse, déesse des déesses, tu es l'étoile étincelante du firmament politique... Non, c'est vrai, finalement, au bout d'un certain point, ça énerve.

jeudi, octobre 12, 2006

Le niveau baisse

Qui veut du pain et des jeux ? Ben oui ! Comme ça, ça laisserait tout le monde tranquille ! La populace applaudirait des bêtisasses et, au sommet, on se partagerait et on multiplierait le pouvoir à souhait. Les hommes politiques prendraient quand même la peine de venir à l'arène pour se montrer et - aussi un peu - pour regarder un match de ballon, ovale ou rond.

Ah mince... n'est-ce pas déjà ce qui se passe ? Ne voit-on pas le monde du spectacle venir nous envahir ? Avec les fameux comiques à deux balles et leur sempiternelle phrase « la vie est tellement difficile aujourd'hui que si moi je peux aider un peu à ce que ça aille mieux alors je suis comblé ». Avec le foot aussi, et les clubs qui veulent être cotés en bourse pour « assurer le meilleur spectacle possible ».

On peut de toute façon aussi s'inquiéter du débilitantisme à haut niveau qui nous guette, vues nos productions culturelles, et surtout vu qu'aujourd'hui on confond culture et divertissement... Ah le divertissement ! Quelle excellente manière d'occuper le temps des gens, de les tenir éloignés de ce qui compte vraiment. Le voilà le véritable opium du peuple : le divertissement.

Ça baisse tellement que ça ne nous arrive même plus aux chevilles !

mercredi, octobre 11, 2006

Parlons-nous... mais ne parlez pas aux autres !

Voici un extrait du discours de François Bayrou le 2 septembre 2006, lors de l'Université d'été des jeunes UDF à La Grande Motte. En gros, il y prône le dialogue et l'ouverture d'esprit :

« Camp contre camp, avec interdiction de se parler entre les camps, c’est absurde pour deux raisons. D’abord parce que cela empêche de parler et de travailler ensemble des hommes qui sont en fait d’accord sur tout ! Surtout cela oblige ces hommes qui sont d’accord sur tout à travailler avec des gens avec qui ils ne sont d’accord sur rien ! »

La parole traduite en acte :
Le 10 octobre à Paris, le groupe UDF à l'Assemblée nationale exclut Pierre-Christophe Baguet qui a annoncé soutenir Nicolas Sarkozy pour l'élection présidentielle.

mardi, octobre 10, 2006

La balkanisation de la gauche

Un peu d'histoire. C'était en 1974. Lors de l'éléction présidentielle, la gauche démocratique présente un et un seul candidat : François Mitterrand. Le Parti Communiste, pourtant encore un parti très puissant et influent, fait le choix du compromis et de la stratégie d'union pour la victoire en décidant de se rallier au programme commun conclu à Epinay en 1972. On connait la suite : Mitterrand passe à 400.000 voix de la victoire et la suite n'est qu'un grand délitement de cette union. Les communistes et les socialistes divorcent progressivement, et les divisions apparaissent vite au sein même du PS, entre tenants de la voie gauchiste, incarnée par Jean-Pierre Chevènement, et la voie "droitière", dont la figure emblématique a longtemps été Michel Rocard. Cette division s'affiche au congrès de Metz en 1979. Les figures de Mitterrand, puis de Jospin, qui ont permis d'avoir un effet fédérateur et autorisé des succès éléctoraux, ont été les arbres cachant la luxuriante fôret.
La faute à quoi ? A une perte de repères idéologiques totale pour la gauche. Dans les années 70, les thèmes de la rupture avec le capitalisme, formant un corps de doctrine homgène marqué par l'association du marxisme économique et de la démocratie (dont l'expérience Allende fût une éphèmère aventure), permettaient de rassembler toutes les forces de gauche. L'irruption quasi spontanée du libéralisme économique dans le débat d'idées et les pratiques gouvernementales à l'étranger ont eu un effet destabilisateur pharamineux pour le socialisme français.
La gauche n'est aujourd'hui plus unitaire que dans le discours autopersuasif de ses cadres et dans le partage de "valeurs" communes, dont elle n'a d'ailleurs nullement le monopole. L'exemple blairiste finit d'achever le travail, à cause de sa réussite.
35 ans après Epinay, la gauche va se présenter en ordre dispersé, ne retenant nullement les leçons de 2002 : Taubira et Chevènement cachent de moins en moins leurs ambitions. Le PC et l'extrême gauche sont plus éloignés du PS que jamais.
Comment ne pas comprendre alors que le socialisme français est à réinventer complètement ? Que son seul salut réside dans la recherche d'un nouveau dogme (même si le mot est connoté) basé sur la recherche du sens et des modalités des valeurs de solidarité, de République, de nation, de partage des richesses, dans un contexte de capitalisme désormais incontestable à moins de s'appeler Kim-Jong-Il ?
La première leçon à tirer est celle qu'il faut changer les têtes. Parmi les trois candidats à la candidature, il y en a prioritairement un qui doit sauter. Et parmi les trois candidats il y en a prioritairement une qui présente toutes les qualités pour être celle qui posera la première pierre du grand chantier socialiste. J'ai souvent critiqué Ségolène Royal, mais je dois ce soir admettre que son ascension n'est en rien dû au hasard : sa virginité, sa fraicheur font d'elle un recours quasiment miraculeux dans la perspective d'un indispensable renouveau.
Alors contre tous ses détracteurs, et malgré ma préférence pour DSK, moi aussi, ce soir, je suis un Ségoliste.

lundi, octobre 09, 2006

La réaction

La confrontation avec ceux qui ne sont pas de notre avis amène, pour faire simple, à deux attitudes. Celle, stimulante, d'une tentative d'explication, pour faire rentrer dans le giron la brebis égarée. Et celle du renoncement, apathique ou violent, du dépit voire du mépris ou de l'énervement enragé, face à un degré considéré comme insurmontable de divergences.

C'est évidemment la deuxième solution qui est la plus fréquente avec les extrêmes. Dans le cas de l'extrême gauche par exemple, il y a de quoi être surpris face à l'incompréhension totale de la nécessité que les produits d'une organisation en dépassent les charges ; de quoi aussi s'ulcérer de l'horreur pathologique déclenchée par l'idée du « privé » ; mais aussi être abattu par le point de vue énoncé sur nos pays extraordinairement riches et si peu généreux. On peut encore ruminer contre la stupidité de l'antiaméricanisme ou succomber à la bêtise de l'égalitarisme forcené.

Quoique ... tant d'incohérence et d'imbécilité peuvent finalement, du moins tant que le péril rouge est éloigné, porter à la franche rigolade.

Le job

Les 25 dernières années de l'histoire de France ont renvoyé une piètre image de la fonction présidentielle en consacrant, en ce qui concerne l'accès à la magistrature syprême, le reigne du machiavelisme, de la stratégie politique sans scrupule, de l'ambition personnelle, du calcul et de la lutte de pouvoir. Tout cela au détriment du fond, de l'idée, de la réforme, du progrès de la France.

François Mitterrand et Jacques Chirac ont des parcours singulièrement proches : ils ont tous les deux été élus "à l'usure" au bout de la troisième fois, tous deux ont mis en oeuvre des stratégies politiques extrêmement rentables du point de vue éléctoral mais qui se sont traduites par un enchaînement de désillusions dans les quelques années qui suivirent leur éléction. Certes, Redde Caesari quae sunt Caesaris, ils ont été, sur le plan de la scène internationale et européenne, deux représentatants du pays dignes du Général de Gaulle. Mais leur bilan en terme de politique intérieure se résume en une longue litanie d'immobilismes, de fuite devant les réalités, de renoncements : pas tout à fait désastreux, car l'immobilisme n'est jamais désastreux à court terme, mais en tous cas nettemment insuffisant.

Ils ont donc enfermé davantage, et jusqu'à la caricature, le rôle du président dans les contours qu'avaient dessinés De Gaulle pour sa propre personne : monarque républicain, garant du prestige extérieur de la nation, arbitre et guide des grandes orientations. "L'intendance suivra...". Ségolène semble avoir le profil pour perpétuer avec zèle cette tradition de président-roi : posture hautaine, conviction-messianique, propos généralisant sans détail programmatique, style et élégance prometteurs en terme de représentation à l'étranger. Du Gaullisme pur jus en quelque sorte. Nicolas, lui, serait plutôt du style Louis XIV : l'Etat c'est moi, le souverain c'est moi, et Fouquet en prison puisque l'intendance, c'est aussi moi.

Ségolène semble partie pour s'inscrire dans une continuité dans la conception de la fonction qui a guère évolué depuis 1958, Sarkozy, lui nous ramènera fin XVIIème. On attend donc celui ou celle qui définira clairement ce que doit être un président au 21ème siècle, si on tient à ce que cette fonction ait encore un sens : Bayrou et DSK ont le mérite de faire des propositions à ce sujet.

dimanche, octobre 08, 2006

Gagés

Gagner un électorat, le rallier à sa cause. On peut définir ainsi une élection du point de vue de celui qui s'y présente.

Mais, immédiatement après, vient l'interrogation sur le comment ; il faut dessiner un horizon qui se trace dans le paysage des électeurs. Il faut donc entrer dans la tête des votants - le moyen pour cela est un parti, celui dans lequel se reconnait le citoyen et notamment dans son histoire - mais y pénétrer, c'est s'y enfermer, car, un vote acquis en fonction de son appartenance bride la créativité dans la recherche de solutions et obstacle l'avancée de la mise en œuvre des réformes. Bref, la liberté d'innover, d'affirmer sa pensée et d'agir en conséquence est limitée, largement limitée. Les politiques ne font pas ce qu'ils veulent, même une fois au pouvoir : ils appartiennent à leur électorat.

On peut se dire « heureusement », car en démocratie le pouvoir appartient au peuple. Mais un politique doit trouver au loin le chemin, et il manque la hauteur de vue nécessaire au citoyen. Il attache alors à la tête du politique une bride à œillères dorées.

Rappel

La mort suspecte de la journaliste russe Anna Politkovskaya nous montre tout ce qui peut exister dans un État où la liberté d'expression n'est pas une valeur, ou d'ailleurs même la démocratie, puisque l'une n'est jamais éloignée de l'autre.

Elle critiquait le pouvoir russe, et notamment son action en Tchétchénie. Elle gênait. Et comme là-bas on ne s'encombre pas de protocoles, la voilà entourée de sapin. La vie d'un être humain qu'est-ce que ça vaut ? Quel le prix du maintien au pouvoir ? Là où les millions se brassent aussi vite que les vies humaines, là où l'on considère avec autant d'intérêt le prestige d'une nation que celui d'un cercle restreint copieusement arrosé, eh bien là est le règne de toute la pauvreté de la considération humaine.

Vigilance !

samedi, octobre 07, 2006

Illusoires unions

C'est devenu un réflexe pavlovien. Dès qu'un journaliste un peu titilleux interroge un acteur de la campagne 2007 issu du PS ou de l'UMP sur un thème plus ou moins gênant, destabilisant, où la franchise conduirait à la polémique, l'interrogé se retranche derrière l'éternel refrain de l'"union", du "rassemblement" : « ce qui compte pour moi, c'est uniquement le rassemblement (ou l'union) des socialistes (ou de la droite) ». Il ne s'agit pas simplement d'une esquive sur le mode de la langue de bois. Le caractère quasi-incantatoire des allusions à ces très hypothétiques mises à l'unisson des deux grands partis révèle une aspiration profonde chez ces acteurs à voir leurs formations se transformer en grandes machines de guerre uniformes et en ordre de marche. En réalité, malgré ce que voudrait nous faire croire le tragi-comique spectacle des affrontements droite/gauche savemment mis en scène à l'assemblée nationale, les divisions, les fractures, les querelles, qui donnent à l'échiquier politique national son relief et son authenticité démocratique, sont au moins autant des clivages intra-clans qu'inter-clans.
C'est là un thème éculé de l'histoire de la civilisation occidentale : celui des frères ennemis. Nous savons bien que les guerres les plus sanglantes, les plus effroyables, les plus traversées de folie et de passions déchaînées, sont les guerres civiles. Le récent film de Ken Loach, Le vent se lève, en a donné une ultime et éclatante illustration, en mettant en exergue le jeu éternel de l'union et de la division, en décomposant les ressorts du processus qui mène au fratricide. Nous savons bien que l'opposition gauche/droite est plus une institution, une conséquence pûrement politcienne de notre goût pour le scrutin majoritaire, qu'un honnête reflet du paysage démocratique français. Nous savons bien qu'il y a bien plus de différence entre Besancenot et Strauss-Kahn qu'entre Strauss-Kahn et Borloo, plus de différence entre Le Pen et Juppé qu'entre Juppé et Royal. Nul doute donc que le triste spectacle du "rassemblement" qu'on cherche à sonner depuis le 21 avril 2002 soit donc uniquement un calcul politique, inspiré directement des leçons stratégiques du Père François, qui avait compris avant les autres comment tirer profit de l'éléction du président au suffrage universel.
Néanmoins, tout concourt à croire que ça ne s'arrangera pas aussi facilement que "dans un sketch" : l'extrême gauche est incapable de trouver son unité malgré l'indéniable cohérence idéologique nouvellement trouvée par cette famille dans le cadre de la mondialisation libérale, la gauche parlementaire est livrée aux turpitudes inter-personnelles qu'on sait ; et c'est à droite, droite qu'on croyait pourtant bien engagée sur la voie du rangement plutot enthousiaste derrière la banière étoîlée de Mr Sarkozy, que la lutte fratricide pourrait être la plus sanglante. Au fond, tout cela ne viendrait-il pas d'une erreur à la racine : croire que les grandes familles politiques sont des communautés de valeurs ? Penser que le gaullisme et le libéralisme atlantiste sont deux branches issues d'un même tronc et ont poussé sur le même substrat philosophique, c'est se tromper lourdement. Dès lors comment s'étonner des difficultés qu'éprouvent les vrais gaullistes à se rallier à Sarkozy, qui n'a eu de cesse de liquider l'héritage du gaullisme depuis qu'il est devenu le "maître à penser" de Doc Gyneco mais surtout de la droite ? Espérons que ces derniers croisés d'un noble courant politique sauront au bon moment sonner la révolte...

mardi, octobre 03, 2006

L'aveu de faiblesse du rassemblement

Le candidat Le Pen a chaud aux fesses. Pour être aussi bon en 2007 qu'en 2002 il va devoir la jouer finement.

Sarkozy, le candidat de la droite tient un discours dur et des positions fermes sur l'immigration clandestine. De Villiers pointe le bout de son nez alors qu'il n'était pas là en 2002. À l'extrême gauche (une réserve de voix pour lui, car les extrêmes se ressemblent souvent, y compris dans la haine qu'elles ont l'une pour l'autre), les candidats rivalisent d'ingéniosité pour rameuter du monde.

Le Pen est attaqué de partout ! Alors, pour tenter de sauver les meubles, il a pour l'instant joué de stratégie en faisant son appel patriotique à la « droite nationale ». Mégret a répondu positivement, c'est déjà une épine de moins dans son pied. Mais pour le reste, il est bien seul. Et le levier stratégique est le seul sur lequel il puisse jouer car politiquement, son discours ne change jamais. C'est un repère inaltérable. Il ne peut pas non plus multiplier les déclarations, car une forte présence dans les médias ne lui est pas spécialement favorable : il n'y dit rien de neuf et donc se limite à des attaques, à de la provocation.

Et puis surtout, en fin limier, il sait qu'il ne faut pas partir trop tôt. Quand on veut créer la surprise, il ne faut pas se griller. Il reste donc tapi, à l'abri de la lumière, remisé comme les vieux objets dans un grenier.

Le crépuscule d'un people

Jack Lang l'a annoncé ce soir sur TF1, il ne sera pas candidat à la candidature pour le Parti Socialiste. Il laisse le champ libre à Ségolène Royal, qui devrait sans trop de problèmes se débarasser des éléphants Strauss-Kahn et Fabius. Ce sont deux phénomènes médiatiques qui se relaient : le crépuscule de l'un prépare l'avènement de l'autre. Mais à y regarder de plus près, ils incarnent deux aspects extrêmement différents de la "starisation" du monde politique.

Jack Lang est un personnage hors-norme, plein de talent. On peut lui reprocher beaucoup de chose, mais nul ne met en doute ses réelles qualités dans les relations humaines, son humour, son sens de l'image qu'il dégage. C'est une sorte d'autodidacte, celui qui a compris bien avant les autres qu'on pouvait être un homme politique et une vedette des plateaux télés, une crème des soirées mondaines. Il s'est construit seulement par les multiples ressorts de son talent. N'oublions pas qu'avant d'être homme politique il était aussi avocat et comédien : il puise son talent de bête médiatique dans les métiers du spectacle de la société civile. C'est un bouffon qui s'assume, qui en joue ; c'est un créateur, un spontané.

Ségolène Royal est un pur produit du marketing politique : à force de plans médiatiques minitieusement étudiés par ses spin doctors, comme on les appelle aux Etats-Unis, on a réussi à enclencher une dynamique fondée sur du vent, à créer une image à partir d'un murmure, on a choisi l'emballage avant de déterminer quel serait le produit. Ségolène Royal n'a pas, il faut le dire, de talent particulier : ce n'est pas une grande oratrice comme l'est Fabius, elle est franchement médiocre en débat télévisé au contraire de Strauss-Kahn, elle n'a pas non plus le rayonnement culturel et télégénique de Lang. C'est dire s'ils ont du cravacher avant de décider comment en tirer quelque chose. Et c'était parti pour le grand business plan.

Lang le bien-aimé, l'ami de tous, la boite à idées perpetuelle, Lang le coloré, le vif, le feu-follet avec ses coups de génie et ses défauts grotesques laisse la place à une construction froide, abstraite, géométrique, scientifique. Changement d'époque...

lundi, octobre 02, 2006

Les affaires

Quelle exposition ! On peut pas dire qu'on n'y est pas habitué, c'est à chaque fois la même chose. Dès que se profile une élection présidentielle, c'est le grand déballage. Les collections de casseroles se posent, installées bien en vue, pour que les journalistes viennent faire leur marché sur les étalages.

Tout le monde y trouve son compte : les politiques à qui profitent les crimes, les amis-traîtres qui ont l'occasion de se venger, les honnêtes à qui rien ne peut être reproché, et toute la classe politique finalement. C'est le côté complètement romanesque de la vie de pouvoir qui se joue devant nos yeux, et que, en bons Français, nous aimons aussi.

Les affaires, c'est le piquant, le sulfureux. Que dire du champion toute catégorie, j'ai nommé François Mitterrand (si si ! contrairement à ce qui peut être dit) qui a multiplié au possible les épisodes suspects : l'attentat de l'Observatoire, les suicides de ses collaborateurs, le Rainbow Warrior, la fille cachée, les Irlandais de Vincennes, la francisque, les écoutes, pour les plus connues. Champion suivi d'un élève discipliné, Jacques Chirac, qui s'est surtout occupé du pécunier, mais pour tremper dans des dizaines et des dizaines de coups.

Clearstream, les diamants de Bokassa, le sang contaminé sont des exemples de ce qui sort régulièrement pour occuper les journalistes qui ne savent pas de quoi parler dans leurs chroniques. Et pour ce qui concerne cette campagne, la droite a fait des siennes au début de l'année, quand le choix du candidat était encore indécis, c'est maintenant au tour de la gauche. Comme si les affaires orientaient les votes !

dimanche, octobre 01, 2006

C'est pas possible !

L'arrière-garde de la pensée est de retour. Le parti communiste français repasse à l'action et revient sur le devant de la scène comme jamais depuis ces dernières années.

C'est que Marie-George doit supplanter les autres candidatures des extrêmes gauchistes, alors elle passe à la télé et insère sa photo sur les affiches du parti qui commencent à couvrir les murs (qu'ils soient neufs, propres, sans tags, peu importe, c'est pour le parti...). Que peut-on y lire ? « Stopper les délocalisations et les licenciements boursiers » ; « Vivre en sécurité » ; « Retraite à 60 ans, Santé gratuite » et d'autres. Chacun de ces propos souligné d'un frappant « C'est possible ! ».

Comment proposent-ils de le faire ? Ah, mais ça, c'est simple comme une idée communiste ! Et zou qu'on va faire des interdits, des taxes, des moratoires et des impôts. Jamais d'incitation, non, toujours la contrainte. Ce sont de vieilles mesures pour des objectifs dépassés. Eh bien non, on ne nous refera pas le coup des lendemains qui chantent. Non, il n'est pas possible non plus de lancer les enchères sur celui qui fera la plus grosse ristourne si l'électeur choisit son produit (rappelons-nous de Fabius et le + 100 € au SMIC dès le 1er juillet 2007 s'il est élu...).

Et puisque les communistes veulent aussi construire massivement des logements sociaux, je propose que les services HLM investissent les locaux inutiles. Effectivement, de grandes surfaces sont disponibles place du Colonel-Fabien. Ça, c'est possible !