mardi, octobre 31, 2006

La proportionnelle

L'élection de l'Assemblée nationale au scrutin proportionnel est une manière de bien représenter toutes les tendances politiques du pays. Ce que doit normalement permettre l'Assemblée. Néanmoins, cette même Assemblée a pour fonction de légiférer. Et il faut pour cela trouver en son sein une majorité, comme il en faut une pour voter la confiance au gouvernement.

La question est donc simple : veut-on une assemblée qui représente ou une assemblée qui légifère ? Les deux sont incompatibles. C'est là une question de pragmatisme. La proportionnelle, c'est le régime instable des coalitions qui a détruit la IV République - dire que certains tristes sires font de l'application de la proportionnelle le meilleur fondement pour une VI République - et on le voit à l'étranger, qui fait vaciller le gouvernement Prodi en Italie. Le système actuel favorise de larges majorités, de larges assises pour gouverner sans peine. C'est la philosophie même de l'action constitutionnelle du général De Gaulle : redonner une tête à la France.

Les petits partis ont beau jeu de réclamer son application à corps et à cris, ils ne se soucient que de leurs mandats (de l'UDF aux copains pluriels des socialistes qui attendent toujours l'inscription de la mesure au programme). Mais, là encore, pas de modification constitutionnelle en vue, le PS aussi veut diriger, et pas négocier tous les jours dans les couloirs du Palais. Une fois, en 1985, ils l'ont mise en place, et cela par pur cynisme manipulateur mitterrandien, pour essayer d'empêcher la droite de trouver une majorité l'année d'après. Rocard avait eu le courage de le dénoncer.