jeudi, octobre 19, 2006

De la peur ...

Pour gagner une élection il faut avoir plus de voix que son ou ses concurrents. Avoir plus de voix veut bien dire ce qu'il signifie. Il n'est pas question d'avoir la meilleure popularité (dommage pour Ségolène), de recueillir le plus d'opinions favorables (tant pis pour Kouchner) ou même de vérifier que ses constats ou propositions reçoivent l'assentiment du plus grand nombre (c'est triste pour Bayrou). Pour gagner une élection il faut provoquer le passage à l'acte du vote, il faut réussir à donner l'envie. Et un excellent moyen est de jouer sur le registre de la peur, il fait toujours baisser le taux d'abstention.

En fin tacticien, Chirac avait lancé le thème anxiogène de l'insécurité dès le 14 juillet 2001. Il préparait ainsi le terrain en annonçant le thème de la campagne à venir. Mais, une fois l'élection remportée, en habile politique, il a abandonné cette thématique très rapidement. Nicolas Sarkozy, même si sa fonction l'y a prédisposé, a labouré ce champ des centaines de fois. Il a tellement joué avec la peur qu'il est perçu maintenant comme un être angoissant. Et cette peur manipulée revient au galop et son effet mobilisateur se retourne contre lui.

En effet, on peut être certain des réactions qu'il suscite à son encontre. Et s'il galvanise très bien son électorat, il électrise ses opposants qui ne manqueront pas de le lui faire sentir.