dimanche, octobre 15, 2006

Il est partout

Une élection, et encore plus la présidentielle, se joue sur la capacité de séduction, sur l'efficace incarnation des aspirations du peuple. Cependant, comment ne pas franchir les limites de la démagogie, du populisme ?

L'art de toutes choses réside dans la mesure de la dose. Le comportement adopté par le candidat est soumis à cette exigence de ne pas déborder du cadre. En frôlant la zone rouge, en sortant des sentiers battus, il interpelle les électeurs, se fait reconnaître et gagne ainsi des voix. Néanmoins, franchir ouvertement les limites n'est pas concevable dans une société démocratique modérée. Encore faut-il savoir où se situe la limite...

Car, si la limite est comportementale, autant dire qu'il est quasi impossible d'en fixer une. Mais si elle repose sur les sujets abordés, la tâche est plus aisée. L'exemple navrant actuellement est celui de Bayrou. La thématique qu'il véhicule sur les plateaux depuis deux mois est celle des élites éloignées du peuple : « pouvoirs politique, économique et médiatique vivent entre eux ». Cette thématique est par nature populiste. Retrouver au centre politique français des thèmes chers aux extrêmes est singulièrement frappant. Que le populisme apparaissent ainsi représenté dans tous les courants politiques a de quoi décontenancer. Il est à l'UMP, notamment du fait de Nicolas Sarkozy, il est au Parti Socialiste, grâce à la phrase-étendard de Ségolène Royal sur l'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne « mon opinion est celle du peuple français ». Tristement lamentable.