lundi, octobre 09, 2006

Le job

Les 25 dernières années de l'histoire de France ont renvoyé une piètre image de la fonction présidentielle en consacrant, en ce qui concerne l'accès à la magistrature syprême, le reigne du machiavelisme, de la stratégie politique sans scrupule, de l'ambition personnelle, du calcul et de la lutte de pouvoir. Tout cela au détriment du fond, de l'idée, de la réforme, du progrès de la France.

François Mitterrand et Jacques Chirac ont des parcours singulièrement proches : ils ont tous les deux été élus "à l'usure" au bout de la troisième fois, tous deux ont mis en oeuvre des stratégies politiques extrêmement rentables du point de vue éléctoral mais qui se sont traduites par un enchaînement de désillusions dans les quelques années qui suivirent leur éléction. Certes, Redde Caesari quae sunt Caesaris, ils ont été, sur le plan de la scène internationale et européenne, deux représentatants du pays dignes du Général de Gaulle. Mais leur bilan en terme de politique intérieure se résume en une longue litanie d'immobilismes, de fuite devant les réalités, de renoncements : pas tout à fait désastreux, car l'immobilisme n'est jamais désastreux à court terme, mais en tous cas nettemment insuffisant.

Ils ont donc enfermé davantage, et jusqu'à la caricature, le rôle du président dans les contours qu'avaient dessinés De Gaulle pour sa propre personne : monarque républicain, garant du prestige extérieur de la nation, arbitre et guide des grandes orientations. "L'intendance suivra...". Ségolène semble avoir le profil pour perpétuer avec zèle cette tradition de président-roi : posture hautaine, conviction-messianique, propos généralisant sans détail programmatique, style et élégance prometteurs en terme de représentation à l'étranger. Du Gaullisme pur jus en quelque sorte. Nicolas, lui, serait plutôt du style Louis XIV : l'Etat c'est moi, le souverain c'est moi, et Fouquet en prison puisque l'intendance, c'est aussi moi.

Ségolène semble partie pour s'inscrire dans une continuité dans la conception de la fonction qui a guère évolué depuis 1958, Sarkozy, lui nous ramènera fin XVIIème. On attend donc celui ou celle qui définira clairement ce que doit être un président au 21ème siècle, si on tient à ce que cette fonction ait encore un sens : Bayrou et DSK ont le mérite de faire des propositions à ce sujet.

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

> Bayrou et DSK ont le mérite de faire des propositions à ce sujet.

Ce blog tangue du centre-gauche au centre-droit. Malgré les queslques vaguelettes, on ne risque pas le mal de mer...

10 octobre, 2006 12:04  
Blogger xtof said...

:D LOL :D

10 octobre, 2006 19:36  

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