mercredi, janvier 31, 2007

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On choisit pas ses amis...

Tout a déjà été dit sur les soutiens showbizesques de Sarkozy : on n'épiloguera donc pas sur Doc. Sevran le Gyneco en chef de l'Afrique, sur Johnny l'Helvetomane, sur Steevidesidéral. Non. Trop facile. On ne donne pas la garde pour une triplette de joueurs de fifre.
En apprenant il y a quelques jours, via Le Monde, qu'André Glucksmann, prenant sa plume et courage à deux mains et pour annoncer -quelle surprise ! et quelle audace !- le soutiendrait à présent (une nouvelle de la plus haute importance par ailleurs, on attend toujours de savoir pour qui vont se prononcer Thierry Becaro et Daniel Ducruet), Nicolas a du se réjouir. Voilà enfin quelqu'un pour réhausser quelque peu le Quotien Intellectuel moyen de l'aéropage de ses thuriféraires ! Voire de bientôt dépasser les 80 !

La bonne affaire ? Pas tant que ça ... Tout d'abord, rappelons qu'André Glucksmann appartient à cette génération des "nouveaux philosophes" (avec Bruckner, BHL et Finkielkraut entre autres) qui ont suscité un petit engouement fin 70-début 80 dans une France orpheline de Aron et Sartre. Cette génération est aujourd'hui embourbée dans des combats quichottesques, eux sont décrédibilisés par leur situation de philosophes qui s'engagent sur tout sans mettre le bout du cachemire en dehors de Saint-Germain-des-Près (quand on connaît le destin de Malraux...). Ils sont la risée du plus grand nombre, multiplient les bourdes, n'intéressent plus grand monde.

Glucksmann, le moins médiatique et télégénique (et pour cause...), n'en est pas moins le pire cadeau pour Sarko. Il s'est distingué en 2003 par son soutien à la guerre d'Irak, et son soutien mordicus de l'existence des armes de destruction massive dans l'arsenal de Saddam. Tout le monde peut se tromper ! Certes. Mais quel besoin avait-il d'accrocher un boulet de plus à la patte de son champion ? Qui n'a pas besoin de ça. Qui essaie comme il peut de troquer son atlantisme contre un patriotisme de circonstances. Il y a des jours où Nicolas doit finir par penser à la sentence battue en brèche de l'ancêtre de tous les Glucksmann, Jean-Paul Sartre : "L'enfer, c'est les autres"...

mardi, janvier 30, 2007

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lundi, janvier 29, 2007

Un "effet Chevènement" ?

Jean-Marie Le Pen a beau ironiser sur les 14% qu'on prédit à ce jour pour François Bayrou dans les sondages, en comparant ce pic actuel à celui équivalent enregistré par Jean-Pierre Chevènement au coeur de la campagne 2002, il y a un fossé énorme qui le sépare le breton du béarnais : François Bayrou a une chance, fût-elle minime de devenir président de la république en mai prochain, pour peu qu'il accède au 2ème tour, alors que Jean-Marie Le Pen n'accédera jamais à ce poste. Il semble bon de lui rappeler.

Si Ségolène continue à enchaîner les perles, comme c'est le cas depuis quelques semaines, si elle continue à refuser de parler de son programme, bref à se rendre de moins en moins crédible pour occuper "le job", le report des voix du PS ira majoritairement vers Bayrou, vu le fossé qui sépare aujourd'hui, et plus qu'avant, le PS du reste de la gauche. Alors, pourquoi pas ? Bayrou doit miser sur l'effet boule de neige des sondages hauts, les sondages hauts rendant sa candidature crédible et écartant petit à petit l'effet "vote utile", maintenir sa stratégie de rupture au centre et d'ouverture en s'affichant comme un troisième vote utile. Et surtout mettre en avant les nombreuses qualités qui le distinguent des deux autres : cultivé, riche en idées, courageux, provincial, authentiquement calme et mesuré.

Le ballon est dans ses mains, il lui revient de transformer l'essai que Lecanuet, Barre et Chevènement n'ont pas su convertir. Pour cela, il faudra que jamais la machine ne s'enraye et explose en plein vol, et maintenir la dynamique. Et si Mitterrand avait raison ? ...

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dimanche, janvier 28, 2007

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vendredi, janvier 26, 2007

Ouste !

Le débat d'hier entre Fillon et Hollande était agaçant. Pour deux raisons : premièrement Hollande ne cesse de parler, couper son interlocuteur et déclamer quand celui-ci répond et deuxièmement, Arlette Chabot n'a jamais rien dit contre lui (l'écart de temps de parole de l'un comparé à l'autre a été flagrant, déséquilibrant gravement le débat). Et c'est tout simplement parce qu'elle est incapable de maîtriser le débat, avouant même pendant le générique de fin que « c'est infernal ». Belle preuve de son incompétence. Et pire encore ! C'est elle qui coupe le plus ses invités en parasitant leurs messages, car, elle pense qu'en essayant de dire ce qu'elle pense qu'ils vont dire ils vont aller plus vite. Et ça rend tout plus compliqué. Ajoutés ses « oui », ses « d'accord », ses « alors » et ses innombrables autres mots de ponctuation quand les invités parlent qui donnent envie de s'arracher les cheveux, il est grand temps d'arriver à la conclusion inévitable : Madame Chabot, dehors, hop ! Faisons un peu de ménage à France Télévisions. Évitons-nous de renouveler ses mauvaises interviews, comme en 1995, où elle demandait à Jacquot s'il comptait vraiment aller jusqu'au bout.

À y être, plaçons aussi dans la charrette Sylvie Pierre-Brossolette, la très inutile journaliste qui officie parfois dans Ripostes. Mais, pour éloigner tout soupçon de sexisme, il faut décerner aussi des prix pour les bonnes émissions politiques. Et à ce titre, Christine Ockrent en mérite un. D'ailleurs, puisque l'on en vient à parler de France Europe Express, on pourrait aussi en exfiltrer le lamentable prétentieux plein de morgue qui vient faire l'inquisition avant le gong, j'ai nommé : Serge July.

jeudi, janvier 25, 2007

Les pouvoirs de Rocard

Selon Michel Rocard, il y a six pouvoirs qui commandent le monde : exécutif, législatif, judiciaire, technologique/scientifique, financier et médiatique. Le médiatique est le seul qui n'a pas de contre-pouvoir et cela « crée des dysfonctionnements de la société ».

Cette analyse élargit la classique pensée des trois pouvoirs traditionnels à séparer. Elle vient ajouter des forces dont la puissance s'est affirmée avec les siècles, puissance corrélée à la liberté grandissante qui leur a été accordée. En effet, c'est la libéralisation - au sens large et non restreint comme souvent en France au champ économique - qui a permis à ces forces de se développer. La science a bénéficié de la levée de la chape religieuse, la finance de la déréglementation internationale et les médias de l'affirmation martelée de la liberté de la presse.

Effectivement, elle est continuellement serinée par les médias cette liberté. Ce sont eux qui jouent et prétendent au titre prétentieux de quatrième pouvoir. Dans un système de pouvoirs opposés, le problème de la morale et de la déontologie se fait moins sentir. Mais la liberté s'accomode mal de la morale et de la déontologie. Les médias sont nés, vivent et entretiennent la liberté. De surcroît, la transparence accompagne la liberté et redélimite toujours plus grand le champ public.

Alors ? Comment se prémunir des risques portés par l'accroissement de la place des médias puisqu'ils jouent un grand rôle dans la formation de l'opinion ?

mercredi, janvier 24, 2007

Entre deux

Le 2007oscope tient lieu de blog-notes. Ce sont souvent des observations-intuitions qui le remplissent. Récemment, il a été question de Madame Royal et de sa façon de faire, difficilement descriptible. Les derniers sondages, avec la chute qu'elle y opère, attestent aujourd'hui d'un réel malaise. Il y a un net affaissement de la candidature de gauche modérée. Ce sont bien évidemment les voisins qui en profitent. Du fait de l'éparpillement à l'extrême gauche, c'est Bayrou qui a réalisé une percée bien visible.

Il rentre dans la zone sensible, dans ce marais difficilement appréciable. Par où en sortira-t-il ? La déception actuellement causée par Royal et le retrait de Hulot font pencher la balance pour un adoubement de présidentiable pour le candidat de la nouvelle UDF. S'il parvenait à l'obtenir, il devient clair que sa stature aux yeux des médias et de l'opinion - qui évolue favorablement à son égard - prendrait une ampleur certaine. À partir de là, tout devient possible (!). Les aléas de campagne d'un Sarkozy énergique, ceux d'un Le Pen âgé, ou encore - mais nous y avons déjà goûté - ceux d'une Royal insaisissable laissent largement ouvert l'horizon des possibilités.

Encore, il est surprenant comme il est difficile d'envisager une participation de Bayrou au second tour de son propre fait. On considère souvent cela en fonction - en défaut - de ce que font les autres. Il faut dire qu'il ne met pas les atouts de son côté en étant lui, le grand candidat, le futur Président de la République. Et cela car il n'y croit probablement pas. Il continue à chercher à se différencier des autres et cela signifie qu'il les observe plus qu'il n'agit. Il mène la pépère campagne d'un poursuivant capable.

mardi, janvier 23, 2007

Piètre crédibilité

La revoilà à parler des affaires étrangères, pour la troisième fois, et vlan ! Il faut bien constater que c'est la troisième bourde. Vue la débilité - au sens premier - de ses propos en Chine, une forme de provocation et de bouffonnerie sans nom, je n'avais pas osé relever. Mais là, cette pauvre phrase malheureuse qu'elle a eue sur la souveraineté demande quelques lignes, vues ce qu'elle entraîne avec elle.

Elle a en fait répondu entre deux portes à la question rapide d'un journaliste québecois. À la voir prononcer les mots qu'elle a tenus, on sent bien qu'ils n'ont pour elle que peu d'importance. Pour elle, elle a juste répondu à un journaliste parce qu'il vaut quand même mieux leur répondre, ils la font - comme à d'autres - vivre. La phrase est donc d'une banalité, très convenue, allant dans le sens du poil, tout comme elle avait si bien su faire au Proche Orient, allant dire à chacun que leur position avait des fondements mais ne développant aucune vision, aucun sens critique, aucune conclusion.

Et bim, de nouveau, ça choque. C'est bien normal ! Le moins qu'on attende d'un grand personnage public - on ne peut plus pour elle dire d'État - c'est qu'il ait des idées et qu'il les défende. Le général De Gaulle, il y a 40 ans, avait évoqué l'indépendance rampante du Québec. Son discours était voulu et beaucoup de détails de sa visite sont piquants à cet égard. Oser comparer à celui qui avait une vraie stature internationale, une profonde ambition pour la France, la petitesse des petites phrases aux idées raccourcies méritait une sérieuse mise au point. Il faudra plus que tous les vainqueurs des concours de plaidoierie, étant donné la quantité de boulot et la recherche d'arguments - et on voit comme les socialistes en sortent des ironiques - pour lui faire résister aux trois derniers mois.

PS (sans jeu de mot) : le lien pour mesurer le crescendo du discours gaullien et l'ampleur de son écho lorsqu'il osa dire ces mots à Montréal « vive le Québec libre ! ».

Le dernier héros

Alors que ces derniers jours ma réflexion personnelle s'attardait sur la notion d'héroïsme, et sur l'affaissement moral de la France au cours des dernières décennies, j'apprends avec émotion la mort de l'Abbé Pierre. Qui d'autre sinon lui mérite d'être qualifié de héros ? Y a t-il plus belle façon de donner un sens sa vie -la quête intime de tout homme- que de la donner aux autres, tout en gardant modestie et humilité ? Nous étions tous petits, petits devant ce vieillard en chaise roulante qui, jamais repu de combat et de don, continuait, même épuisé, à jeter toutes ses forces pour les plus faibles d'entre nous, les intouchables. Nous étions tous petits car nous étions aux côtés d'un géant. L'Abbé Pierre, le résistant, le fantassin des pauvres, s'est battu toute sa vie pour l'humanité, parce qu'il considérait que tout être humain a droit a une dignité et que la garantie de cette dignité doit être le premier de tous les devoirs de la collectivité.
Nul ne peut aspirer à s'élever s'il ne va pas vers les petits. C'est là le seul vrai sens de l'héroïsme moderne, tel que je le conçois. Espérons pour nous, et pour le genre humain, que l'Abbé ne soit pas le dernier des Héros...

lundi, janvier 22, 2007

Fin de mission

Grande question de savoir comment on meurt et ce que ça fait. Mais pourquoi meurt-on ? Y a-t-il des moments pour cela ?

Il y a trop de coïncidences pour ne pas le penser, si la mort n'est pas accidentelle (et encore). De Gaulle est mort un peu plus d'un an après sa démission, Mitterrand, un peu moins après la fin de son mandat. Si l'abbé Pierre n'a jamais démissionné, il a bien pu constater que son mandat avait expiré car déjà repris par les enfants de Don Quichotte. Ces derniers ont réussi le coup médiatique du XXI siècle qu'il fallait pour remettre le problème des sans-logis au premier plan.

C'est donc la conscience tranquille de celui qui voit son œuvre accomplie, respectée, prolongée que son inconscient a pu relâcher la pression du besoin de vie. Nous serions bien avisés de nous inspirer de bien des aspects de son action.

dimanche, janvier 21, 2007

L'ambition à l'œuvre

Bravo Bové. Il fallait clarifier les choses. Voilà que depuis des années tu arpentes les chemins syndicaux et que tu marches sur les lisières du terrain politique. À chaque interrogation par un journaliste sur ton entrée dans ce monde tu as toujours répondu par la négative. Et puis, finalement, 2005, la Constitution européenne, tu as franchi le cap. Mais surtout, sans l'annoncer véritablement.

Pour la présidentielle, c'est pareil. Tu as toujours posé tout un tas de conditions à ta candidature. Et tu croyais que les autres allaient s'y plier ? Les places sont à prendre José, elles ne sont pas réservées ! C'est sûr qu'avec les sondages qui te donnaient 15 % des votes dans le cadre d'une candidature unitaire il y a quelques mois, tu pensais que tout le monde allait s'abaisser bien bas devant toi. Il n'en est rien. Alors voilà que maintenant, tu te rebiffes. Au diable les conditions, adieu les principes, tu seras candidat. Eh bien soit ! Puisque c'est ton plus grand désir, vas-y.

Mais que restera-t-il au soir du 22 avril, quand tu n'auras pas dépassé les 5 % des suffrages ? Ce sera dans le registre négatif qu'il faudra trouver les réponses.

Un an après

Près d'un an après les abracadabrantesques débats parlementaires qui aboutiront peu après au vote de la fameuse loi DADVSI (Droits d'auteur et droits voisins dans la société de l'information), on commence à sentir les effets du dispositif répressif mis en place. Comme prévu, les ventes de disque se sont encore plus effondrées que les années précédentes. Ca va pas fort pour les DVD non plus. Le pire dans tout ça, c'est que personne n'en parle. Ce qui est un véritable problème concret, tangible, compréhensible par tous, à la croisée d'enjeux majeurs pour l'avenir du pays, on se garde bien d'ouvrir le dossier. Toute une industrie, des centaines de milliers d'emplois sont en jeu, et l'existence même d'une création artistique française est mise en danger par la diminution des sources de financement. Un tel débat, un débat d'envergure et compréhensible, est évité par les candidats. On en reste à de vagues mots d'ordre sur le travail, sur la justice sociale, sur l'ordre et la sécurité ; on fait des slogans, on souffle dans des coquilles vides autour de notions phantasmagoriques, on se rêve des France qui n'existent plus. Mais dès qu'un débat réel apparaît, il n'y a plus personne : surtout ne pas se mouiller, surtout ne pas se mettre tel ou tel lobby à dos ! Il faudra bien pourtant, pour gouverner vraiment, faire la révolution culturelle de l'abstrait vers le figuratif.

samedi, janvier 20, 2007

Hors format - 6, Rien à voir avec la présidentielle...

L'idée d'entreprise - le mot entreprise est pris au sens large de tout ce que l'on peut entreprendre, jusqu'à l'action la plus minime - est subséquente à la présence d'un but et à la formulation d'objectifs. Selon ceux-ci, est escomptée une création de valeur. La plupart du temps, celui qui a eu l'idée est celui qui l'a réalisée et bien souvent par ses propres moyens, l'intégralité de la valeur créée lui revient donc.

Cependant, dans le cadre économique, avec formalisation juridique de l'entreprise, il y a séparation entre ceux qui ont les idées - les innovations, la base culturelle et technologique - ce qui amènent les moyens - le capital financier - et ceux qui travaillent. La problématique est immédiatement celle du partage de la valeur créée par l'amalgame de ces trois composantes. Rapidement, ne restent que les facteurs travail et capital.

On constate que les années 80 ont été celles de la réorientation de la valeur ajoutée vers une plus grande rémunération du capital. Ce sont donc les possédants - excusez le terme - qui s'enrichissent. Si les travailleurs possèdent aussi, il n'y a aucaun souci, mais ça n'est pas le cas. Ainsi, avec les augmentations de rémunération pour le capital, la masse disponible sur les marchés boursiers a augmenté. Plus accessible, les entreprises l'ont favorisée et ont continué à bien la rétribuer. C'est donc un cercle vertueux pour ceux qui ont un patrimoine financier et un décrochage lent pour ceux qui ont peu. Un rattrapage est dit comme possible par le travail. C'est vrai, mais comme il est mal rémunéré et non incité, tout conduit à la situation purulente actuelle.
La redistribution reste donc le bon outil à employer, à réemployer et à employer toujours contre le cercle décrit ci-dessus.

Trascendance et immanence (ce post contient du jargon paraphilosophique)

La cité doit-elle placer à sa tête celui qui ressemble le plus à ses membres, ou le meilleur d'entre eux ? La tradition française d'élitisme a longtemps voulu que nos chefs d'Etat aient la meilleure éducation possible : nous aimions les grands hommes, ceux qui sont là parce qu'ils se distinguent des autres, sont au dessus de la mêlée.

Nombreux furent ceux de nos chefs d'Etat à être de véritables érudits, des cerveaux exceptionnels, des hommes de lettres et de science. Dans la cinquième de nos républiques, tous nos présidents étaient habités de cette sorte de lumière de l'esprit.

Les attentes semblent avoir changé. Le grand homme que l'on cherche est un autre. Difficile à cerner pour l'instant. Mais si la demande correspond à ce qu'on lui offre, alors la logique a basculé. La transcendance est à éviter, il ne faut pas donner la moindre impression d'appartenance à une aristocratie intellectuelle. L'immanence est désormais le nouveau paradigme : on parle peuple, on pense peuple, on agit pour le peuple. On affiche le moins possible sa culture. On ne pense qu'aux problèmes des français.

La citadelle de la communication politique est tombée sous les coups de boutoir de la sacro-sainte déesse "efficacité", qui est la seule image à dégager pour être crédible, fut-ce au détriment de tous le patrimoine de culture et de principes qui est l'essence même de la république. On s'épargnera les exemples illustratifs...

vendredi, janvier 19, 2007

Les sortants savent qu'il n'y aura pas de bis alors...

... c'est avec le courage du désespoir que le gouvernement a tenu. Puisque Dominique ne pense plus à 2007, puisque Jacques a compris qu'il n'avait plus la possibilité - et que par conséquent il veut finir sur les chapeaux de roues, grands discours et beaux résultats à l'appui - le gouvernement n'a pas lâché les millions que Jospin avait gaspillé début 2002, cédant à toutes les catégories participant à la course à cette variété d'ail dont les bulbes sont utilisés comme condiments.

Tout est bon pour présenter pendant la campagne les meilleurs chiffres possibles, ainsi, Jacques pourra y participer l'air détaché, avec le sentiment du travail réalisé, laissant presque l'envie qu'il reste aux manettes... Saluons cette équipe qui a eu la volonté de résister aux sollicitations dispendieuses, évitant le déficit budgétaire prévu à 46,9 milliards d'euros - essayez d'imaginer la somme pour une seule année - pour achever l'exercice à 36,5 milliards. Remercions surtout le premier d'entre eux : Monsieur Thierry Breton.

Enfin un ministre de l'économie qui a des convictions et qui remplit sa tâche. Mer avait les convictions mais il a été bien empêtré et n'a pas eu les capacités. Sarkozy - eh oui, on l'avait oublié celui là - a fait un passage extraordinairement décevant au ministère avec un budget 2005 tout aussi mauvais que celui de ses prédécesseurs - c'est d'ailleurs pour ça qu'on ne nous rappelle jamais son passage - même s'il a été bien à la hauteur dans le sauvetage d'Alstom. Et ce pauvre Gaymard... minable. Donc merci Breton, belle abnégation. Te reverra-t-on ? Tu sembles trop autonome pour alimenter une écurie clanique. Enfin, tu resteras pour le 2007oscope comme un grand ministre de Bercy... maigre récompense, mais récompense de ceux qui n'en réclament pas, sagesse des vrais grands.

jeudi, janvier 18, 2007

Juste

Cet après-midi une cérémonie au Panthéon a permis d'accorder une réconnaissance nationale méritée aux « justes parmi les nations » de France. Eh bien il est temps aussi de considérer avec respect un Jacques Chirac qui a toujours la dimension nécessaire pour faire un grand discours (ou pour le prononcer - et l'habiter - j'aurai toujours un doute sur l'écriture des discours). Et on sait bien que la politique est beaucoup affaire de verbe. Une déclaration de ce type sert à donner une orientation et jalonner le parcours historique de la mémoire d'une nation.

Voilà un passage de son discours qu'il faut justement méditer, référence du rôle d'un Président : « Telle est la leçon de ces années noires : si l’on transige avec l’extrémisme, il faut bien le mesurer, on lui offre un terreau pour prospérer, et tôt ou tard on en paye le prix. Face à l’extrémisme, il n’y a qu’une attitude : le refus, l’intransigeance. Et c’est sans merci qu’il faut lutter contre le négationnisme, crime contre la vérité, perversion absolue de l’âme et de l’esprit, forme la plus ignoble, la plus abjecte de l’antisémitisme. »

Que certains y songent bien, et je m'abstiendrai de les citer et de les faire entrer avec leurs terribles cortèges dans cet article, ils n'entacheront pas ces lignes.

Portrait

Arnaud Montebourg, 44 ans, homme politique, souhaite plus que tout accéder dans quelques années au sommet de l'État, tient la corde aujourd'hui pour être dans les tous premiers ministres si Royal gagne, porte-parole de cette dernière (tâche bien difficile vue la teneur des propos toujours très denses de Royal).

Arnaud, dandy badin, fier et prétentieux, maniéré en costume en velours, chez qui complaisance va de pair avec suffisance, prénom parfois complété par erreur par les médias d'une particule aristocratique tellement il s'en forge l'allure et qu'il décrie pourtant, même s'il est de la noblesse algérienne par le père de sa mère.

Montebourg, politique acharné, ridicule aggripé aux basques d'un Chirac qui n'aura pas fait le dixième de son Mitterrand adoré, François le-bien-aimé qui a pourfendu la V République pour mieux s'y vautrer et dont il est fait référence quand il s'agit de quérir la sixième chérie.

Puant rénovateur donc, qui n'hésite pas à recouvrir ses convictions de VI République du voile pudique de l'ambition pour laquelle il n'hésite pas à s'énamourer de Ségolène - seule apte en ce moment à lui octroyer quelque fonction de choix - et donc à tuer son rival amoureux, l'autre François, l'anti François Mitterrand.

mardi, janvier 16, 2007

Amen

Quiconque a déjà assisté à un baptême a déjà entendu ces phrases là :

"Croyez-vous en Dieu le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre ?"
- "Je crois"
"Croyez-vous en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur qui est né de la Vierge Marie, a souffert la passion, a été enseveli, est ressuscité d’entre les morts, et qui est assis à la droite du Père ?"
- "Je crois"
"Croyez-vous en l’Esprit Saint, à la sainte Eglise catholique, à la communion des saints, au pardon des péchés, à la résurrection de la chair et à la vie éternelle ?"
- "Je crois"


et celles-ci :

"Voulez-vous que votre enfant soit baptisé dans cette foi de l’Eglise que tous ensemble, nous venons d’exprimer ?"
- "Oui, nous le voulons."


Allez-donc faire un tour ici : http://www.sarkozy.fr/home/

On y voit une vidéo sur laquelle Sarkozy en plein discours enchaîne les "Si vous le voulez, nous allons...", entrecoupé d'"interviews" de sympathiques militants-acteurs qui, dans un élan de ferveur clament "oui, je le veux".

Au terme de la vidéo, un nouveau slogan : "Nicolas, j'y crois". Tout cela est un signe qui ne trompe pas : la posture de Sarkozy est clairement messianique, et ses références au sacré, à la spiritualité (visite au Mont St Michel le lendemain de sa candidature) se multiplient. Un emprunt à Mitterrand, qui aimait la mise en scène articulée autour de la transcendance et de sa personne. Que nous réserve Sarkozy au soir de son éléction, 26 ans après la mythique virée au Panthéon de son prédecesseur ?

Clef - Chef

Il est chez nous difficile de concevoir une autre situation politique que celle d'un régime républicain, d'une société avec liberté et démocratie. Pourtant, rien n'est immuable, les États vacillent facilement et un coup d'État n'est souvent l'affaire que de quelques heures. Le nouveau régime trouve alors toujours des servants idéologiques et des servants de condition qui pensent au côté pratique de leurs commodités.

Dans une position flottante, l'État repose sur peu de chose. Sa construction se réalise sur la base de quelques écritures et se concrétise par l'action et la représentation de quelques personnes. Le chef de l'État est le personnage majeur, qui vient couronner le système, comme la clef de voûte vient stabiliser l'œuvre de réunion. Il est parfois le seul garant de la survie de l'État, comme l'Empire qui n'a pas résisté à Napoléon I. C'est cette peur de l'instabilité qui suit le départ du chef qui incita à prolonger hier l'agonie de Franco et aujourd'hui celle de Castro.

Si un État a besoin de stabilité, d'autant conférée que son chef est imposant, pourquoi vouloir fragiliser la position du Président de la République française ? De qui le Président tire-t-il sa légitimité ? Quels désordres pourrait-il provoquer s'il n'était pas secondé d'un gouvernement à qui la confiance a été votée par l'Assemblée ? Cette réforme est bancale. Plus on touche à la V République plus on la déstabilise. Cette roue tournait parfaitement, elle s'est retrouvée déséquilibrée à force de petites masses et de lests sensés lui permettre de mieux filer droit. C'est au contraire ce qui l'use plus vite et la fera bientôt déjanter.

La pression monte

Depuis la reprise des joutes, rien à signaler au parti socialiste. Rien. Aucune proposition. Ailleurs pourtant, ça bouge. Et notamment à l'UMP. Ces derniers jours, le battage médiatique autour de la désignation de Sarkozy a été particulièrement impressionnant. Qu'y a-t-il eu en face ? Rien à part un pauvre voyage en terres rurales pour être « aux côtés de cette France qui réussit » (Quid de la réussite... Quid de la gauche qui est normalement du côté de ceux qui ne vont pas bien...).

Mais ça n'est rien face au vide total de Madame Royal. Elle n'y est pas. Certains osent dire que Sarkozy n'a pas encore trouvé le moyen d'attaquer Royal. Mais c'est tout à fait impossible - même s'il est ensemble avec sa famille !!! - il n'y a rien à attaquer. Que dalle ! Ça va finir par se voir. Il y a le feu ! La réaction du quartier général ne devrait pas tarder. Mais ne comptons tout de même pas sur la sortie du livre Désirs d'avenir. C'est l'Arlésienne ça ! Et encore, doublée du tambourinaïre joueur de fifre : du pipeau complet. Là, vraiment, c'est d'un sursaut dont Ségolène a besoin. L'écoute à trois mois du vote c'est un peu tard.

Néanmoins, si février est vraiment le mois où les scores bougent, il vaut mieux ne pas être en tête en janvier. D'où le fait peut-être qu'il est stratégique de laisser Sarkozy jouer le premier rôle ce mois-ci...

lundi, janvier 15, 2007

La vulgarité d'une récupération

Louable intention que celle de Nicolas Sarkozy de vouloir se présenter non pas comme ce qu'il est en réalité, le leader de la France de droite, mais comme ce qu'il aimerait être : le chef de la France, de toute la France. Jouer "la France unie", on le sait, ça paie dans les urnes.

Il est toutefois particulièrement indélicat d'avoir invoqué Jean Jaurès dans son premier grand discours en tant que présidentiable officiel. Pourquoi aller chercher Jaurès ? Pourquoi ne pas le laisser reposer en paix ? Déjà qu'il se permet d'invoquer à tort et à travers ce pauvre de Gaulle, dont il a, en deux ans, presque totalement éloigné le parti.

Porter un héritage, transmettre une lumière venue du passé, ce ne doit pas être du marketing. Ce soudain intérêt pour Jaurès n'est justement rien de mieux que de la vulgaire "com", destinée à toucher la corde sensible de vieux élécteurs de gauche déboussolés par les orientations de leur parti (on peut les comprendre). Jaurès, c'est un nom qui sonne bien, ça berce les oreilles, ça sent bon l'héroïsme, le pacifisme, l'humanité (avec ou sans majuscule). Mais quel rapport entre Jaurès, le vrai marxiste, le défenseur des ouvriers contre les patrons, le pacifiste, et Sarkozy, l'ami des grands industriels, l'enfant des beaux quartiers parisiens ne jurant que par la force, et dont le maigre programme social consiste en quelques retours sur des acquis sociaux du socialisme et du gaullisme français ?

Nicolas Sarkozy, qui a toujours eu à coeur, et c'est son droit, de critiquer l'essence même du socialisme peut-il de façon crédible en appeler à un de ses plus fameux théoriciens ? A t-il seulement lu un seul livre de Jaurès ? J'en doute, alors qu'il octroie à Jaurès ce pourquoi il est mort : la paix, eternelle.

Un État

La campagne actuelle vise à donner le mandat de chef de l'État à un citoyen français. Nous allons donc donner à quelqu'un le droit de représenter l'État français et d'en exercer l'autorité. Cet État est créé par la nation française et doit en servir les membres. « Un État digne de ce nom n'a pas d'ami » (Charles De Gaulle)

On le voit bien avec Loukachenka et Poutine qui sont sensés être proches, dans la philosophie de leurs institutions et dans leur orientation politique. Ils ferraillent terriblement sur la question du pétrole. Bien sûr, c'est une question d'argent. Mais ceux que l'on donnait pour amis n'ont pas hésité à se fâcher.

Quel enseignement pour nous Français ? Premièrement Chirac. Les relations diplomatiques qu'il tisse dans le monde ont pour base une relation amicale avec le chef de l'État du pays. C'est donc une stratégie discutable même si une amitié sincère peut parfois naître. Deuxièmement l'Europe. Comment considérer la solidarité européenne sous cet angle ? Comment savoir la justesse des marques de sympathie des autres États et s'ils n'ont pas pour livre de chevet un recueil de citations du général (encore une prétention française ça ! Toujours cette arrogance haïe dans le monde et aussi en Europe). La notion de « fraternité » si difficile à cerner et à appliquer n'est donc pas d'actualité au niveau continental.

Le retour en grâce

Marie-Ségolène Royal a battu ses deux compétiteurs lors du vote pour l'investiture par le Parti socialiste. D'ailleurs, quel nom sera inscrit sur le bulletin de vote officiel du 22 avril ? Marie-Ségolène, comme son état civil ou Ségolène tout court ? Bref ! Toujours est-il qu'elle a enclenché le processus de pardon à l'endroit de Dominique Strauss-Kahn. Elle l'a missionné sur un sujet spécialement approprié à ses compétences propres, où il ne devrait pas renouveler les médiocrités du candidat à la candidature qu'il fut. Fidèle à ses origines, à sa ligne, il commence à marquer le terrain. C'est un politique d'envergure de plus pour Ségolène. À défaut de faire partie de l'équipe de campagne, il pourrait intégrer, s'il y en avait un, un prochain gouvernement de gauche. Il n'y a qu'à vérifier l'ouverture de Royal qui propose à tous de la rejoindre, loin de faire l'erreur du Chirac 95 qui a barré la route aux balladuriens et a ainsi laissé pourrir la situation à l'Assemblée nationale jusqu'au point de devoir la dissoudre.

Sainte Marie[-Ségolène], pleine de grâce, priez pour lui, pauvre pécheur, maintenant et à l'heure de la campagne.

Images et reflets

Vus les moyens déployés - à la hauteur de l'enjeu - il semble heureux que les spécialistes sociologues, statisticiens et propagandistes trouvent et reconnaissent ensemble les cordes sensibles de l'opinion. Ceux qui ont ces moyens sont les plus grands partis et il n'est pas étonnant alors de retrouver dans la bouche de l'un les mots de l'autre.

Sur le plateau du 20 heures, Sarkozy nous dévoilait « beaucoup d'émotion ». C'est tout juste s'il ne voulait pas « dire tout le bonheur [qu'il ressentait] » à être désigné par les militants UMP... Mais ça n'est pas fini - Nicolas encore - : « J'ai bien conscience de ce qui m'attend » face à une Ségolène qui quelques mois plus tôt, à Vitrolles, « [acceptait] d'assumer [...] les épreuves qui vont avec ». Mais reste le clou du spectacle, le slogan : « ensemble tout devient possible ». Un poil de mémoire nous permet d'en faire écho avec le discours vitrollais : « si nous sommes de plus en plus nombreux alors, tout devient possible ! ».

Si ce n'est pas de la communication - après tout pourquoi pas - c'est que vraiment ces deux-là sont plus que semblables. Ils imprègnent leur campagne de la même manière ; une formidable adéquation de caractère. Ah mais bien sûr ! L'une est vierge ascendant verseau et l'autre est verseau ascendant vierge...

dimanche, janvier 14, 2007

A l'épreuve de l'histoire

A leur manière, De Gaulle, Giscard et Mitterrand ont été trois grands présidents. Avec leurs zones d'ombres, surtout pour Mitterrand, mais ceci est aux yeux de beaucoup contrebalancé par un prestige indiscutable de leur action. Le vrai prestige de l'homme d'Etat, c'est à l'épreuve des ans qu'il s'évalue. Il est donc trop tôt pour savoir ce qu'on se remémorera de Chirac dans 10 ans. Ce qu'on dira de lui au moment de sa mort. Le prestige ne va pas de soi : il est des dirigeants, qui, dans l'histoire, sont quasi unanimement décriés comme de mauvais chefs d'Etat, certains tombent tout simplement dans l'oubli. OSS 117, confiant la photo de ce président sans envergure que fut René Coty à son ami egyptien en lui disant que ce grand homme "marquerait l'histoire", fait un petit clin d'oeil à cette dure réalité du jugement historique.

Autre référence cinématographique : dans le Promeneur du Champ de Mars, François Mitterrand, alias Michel Bouquet, confie au jeune héros qu'il aura été le dernier grand président. A cause de l'Europe et de la mondialisation, cette tradition de chefs d'Etat marqués du sceau de la grandeur, d'Henri IV à De Gaulle en passant par Bonaparte (et dont nos institutions sont marquées), allait se perdre.

Onze ans après sa mort, il ne s'est pas trompé. Dur de penser que Chirac laissera une empreinte empreinte de grandeur, du moins autant que ses prédecesseurs de la 5ème. Avant même d'être élus, il est difficile de sentir le souffle que dégagent Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. Leur populisme partagé, leur souci du quotidien des gens, l'évidente impression que leur ambition excède leur envergure, tout ceci laisse sceptique sur leur adéquation avec le costume de chef de la France, déjà trop grand, bien trop grand pour Chirac.
Mais remarquez, Mitterrand avait aussi prédit qu'un jour, Bayrou serait président de la République...

Les médias affichent sans arrêt complet

C'est ainsi, en période d'affluence, les parkings des grands magasins sont toujours pleins. Dès qu'une voiture libère une place, elle est immédiatement captée par une autre. En période électorale, ce sont les fauteuils situés derrière les micros et les caméras qui sont systématiquement occupés par les intervenants politiques. Et donc ?

Mais c'est le retour de NDA ! Et pour le meilleur cette fois-ci. Puisque le rôle de meneur ne pouvait être supporté par aucun autre que Nicolas - et il aura fallu du temps à certains pour le comprendre - chacun s'est assis en rang d'oignons dans le sillage du patron. Par conséquent, MAM qui était invitée sur les plateaux en temps que factieuse le sera maintenant en tant que soutien. Or, il faut équilibrer les temps de parole. Dans la droite modérée - de Villiers et Bayrou sont donc exclus - l'unique à faire de la résistance est NDA. Et pour bien se signaler aux yeux des médias il a mis en scène une sortie de l'UMP dont il faut bien admettre que tout le monde s'en fiche, surtout qu'il était plus surprenant encore de le compter dans le magma UMP.

Dont acte. Sa représentation augmentera. Ce sera finalement lui le contrepoids à Sarkozy. Un peu léger ? Justement ! Les médias lui donneront l'assise qu'il lui faut pour faire illusion. Il prendra du poids et son score ne sera donc pas minable, comptons sur 3-4 %.

mercredi, janvier 10, 2007

Les extrêmes

Une idée qui fait son chemin : rebâtir l'intérieur du palais Bourbon pour y insérer une assemblée circulaire où extrême gauche et extrême droite se côtoieraient. En effet, dans leurs idées comme leurs comportement, elles sont proches.

Elles partagent une haine contre le « grand » : le possédant, le patron, à gauche ; l'oppresseur de leur liberté de parole ou d'action à droite. Les extrêmes ont ce fait en commun qu'elles ne supportent pas qu'il y ait un plus fort qu'elles. Complexe d'infériorité, incapacité non acceptée, frustration ? Difficile d'en identifier la cause mais la conséquence est, encore, commune.

Les extrêmes aiment le combat. Elles aiment cogner. C'est connu pour l'extrême droite, mais ça l'est pour la gauche dès le vocabulaire avec un Bové qui veut « frapper », et bien sûr « être contre les multinationales » - l'éternel terme fourre-tout pour désigner le grand méchant - ou encore « fâcher les pouvoirs en place, les pouvoirs économiques notamment».

Les extrêmes font le plein des excessifs de tous ordres. Encore que... pas de ceux qui réfléchissent à l'excès.

La semeuse

Avec cette tournée triomphale de délivrement de vœux, Chirac dévoile toute la batterie d'arguments de campagne qu'il pourrait déployer - quel carnage ce serait s'il décidait de les activer... - pour flamboyer sur nos écrans avant de rejoindre le grenier et ses personnages au teint blafard, comme Rocard et Giscard.

Il joue au petit jeu de celui qui fait semblant de se représenter en montrant qu'il en a les capacités alors qu'il ne le peut effectivement pas. Il s'amuse à se confronter à cet interdit du troisième mandat, alors que c'était son objectif du passage au quinquennat. Il avance les idées, multiplie les propositions et envoie des messages à toutes les adresses : « il sème à tout vent » ! Libération l'a décrit avec piquant : « Anti-américain, tiers-mondiste, écologiste, social et européen, bref, tout le kaléïdoscope Chirac en représentation matinale. »

Il a le culot de se montrer en fringant jeunot de la politique, à exposer ses constatations sur la société française, à pointer les problèmes de notre pays, à évoquer des solutions à mi-chemin de celles des deux vedettes, à promettre encore et encore. Et alors ? Il ne fait là que du Chirac ! Et il finit par recueillir les avis d'accord de chacun puisque c'est la sagesse qui le guide. Heureusement que nous avons pour Président le meilleur diagnosticien de la société française...

mardi, janvier 09, 2007

Les parties fonctionnelles de notre cervelle

On avait déjà évoqué ici les détournements propagandistes qui ont lieu lors de l'utilisation de la peur, l'appel à l'autorité, etc. Ils visent à ce que nous n'utilisions pas notre raison. Cette tendance est renforcée par l'intégration de l'émotion au débat politique. Et l'émotion c'est l'immédiat ; le ressenti s'oppose au recul analytique.

Petit tour d'horizon :
- Été 2003, la canicule fait 13 000 morts. Vague d'indignation de l'opinion. Hop ! On supprime un jour férié. Sur le moment, il n'y a personne pour moufter.
- Automne 2006, Indigènes permet à Debbouze de faire le zouave sur les plateaux. Bourdonnement dans la population. Zou ! Augmentation des pensions avec oubli de toutes les considérations logiques antérieures.
- Hiver 2007, les enfants de Don Quichotte bigarrent les bordures de nos berges. Stupéfaction et prise de conscience outrée. Go ! Le gouvernement fonce, la droite applique les propositions de l'extrême gauche... tout va très bien madame la marquise.

Adieu France des Lumières, sincères condoléances pour les œuvres de nos chantres français de la rationalité. Les bons pasteurs de l'émotion ont trouvé la fréquence de vibration qui assourdit le murmure des tentatives de réflexion. Et plus ils en augmentent l'intensité, plus l'édifice tremble. S'il s'écroule, c'est la démocratie qui tombe en ruine.

lundi, janvier 08, 2007

Le refus

Oui, ce soir je refuse catégoriquement de traiter n'importe quel thème ou n'importe quel personnage qui soient. Pourtant, les possibilités de sujets sont vastes et notamment celles de réaction à l'actualité. Non, maintenant, ça suffit ! C'est à qui fera le mieux le clown. Qu'il est dur de se faire remarquer à la télévision. Comme il est compliqué d'attirer l'attention, de retenir le regard.

Eh bien ce soir, c'est niet ! Je ne parlerai de personne. Je mets le holà à la provocation et donc aux suites logiques qui sont les commentaires et qui font parler des personnes sans que l'on arrive à quoi que ce soit d'intéressant. Le but est visiblement d'occuper le plus de place dans tous les médias et par conséquent dans les articles des blogs : « pourvu que l'on parle de moi ». Mais ça ne sera pas ici. Donc ce soir, j'écris pour écrire, occuper la longueur de l'article... mais surtout pas pour parler des fanfarons.

dimanche, janvier 07, 2007

Les conséquences de la concurrence

Même le CSA vient alimenter le moulin de Bayrou : les médias surreprésentent Sarkozy et Royal. Mais dans ses dernières conclusions, il note aussi une augmentation sensible de la part accordée aux sujets politiques et à l'élection présidentielle dans les journaux ou magazines télévisés. Ces remarques sont faites en considérant la même période cinq ans plus tôt.

Mais alors, c'est tout simple ! L'effervescence créée par cette élection est due au changement d'ère attendu. Un renouvellement porté emblématiquement par les deux têtes de pont des deux partis majoritaires dans leur camp. Et c'est l'intérêt que les Français leurs portent qui, par ricochet, vient amener sur le devant de la scène médiatique tout l'enjeu politique majeur de 2007.

Ainsi, c'est la concurrence acharnée entre Royal et Sarkozy qui propulse et favorise le débat d'une façon générale. Certes, les médias sont focalisés sur ces deux candidats-là, mais ils font plus l'effort ensuite pour considérer le pôle politique dans leurs émissions. Les joutes suscitent un intérêt qui s'étend aux autres candidats. Finalement, ça n'est pas si mal. Alors François, si tu ne veux pas encore lever le secret sur tes propositions, occupe ton temps à autre chose qu'à jouer la victime. Mais c'est vrai que c'est la mode ça : les victimes sont statufiées, et gagnent plus en intérêt que les combattants. Là encore... de la stratégie.

Où va quoi ?

Les comptables ont déjà suffisamment de boulot avec la fin des exercices qu'ils doivent aussi plancher sur les projets législatifs des grands partis, pour évaluer l'impact que ceux-ci auraient d'un point de vue budgétaire. Chacun fait sa commission et publie son résultat.

À l'UMP, c'est 27 milliards d'euros. Mais, c'était sans compter la prodigalité de Nicolas qui s'en est allé en Corse avec la hotte du père Noël. Il a forcé sur la dose : un milliard. C'est ce qu'il a promis en tant que ministre de l'intérieur. Ça fait indirectement ses affaires de candidat, cela va de soi.

Mais alors, ce milliard promis, il faut le rajouter. Les comptables expliqueraient sans peine qu'une de leur tâche est la consolidation des comptes (soit, pour un groupe, une compilation du résultat de toutes ses filiales). Donc le projet UMP ne pèse plus 27 mais 28 G €. Sus aux calculatrices qui tolèrent les puissances élevées, parce que les sommes se gonflent, se gonflent. Et dans ces cas-là, elles ne font jamais pschiiiiit.

vendredi, janvier 05, 2007

Le PC propulse son cadavre hors du Buffet

Place du Colonel-Fabien, ils ne sont plus beaucoup à arpenter les couloirs et à errer à la recherche d'une idée nouvelle. Ils sont quelques corps un peu perdus - comme leur cervelle -, esseulés qu'ils sont dans leur immeuble, monument témoin de la grande époque. Ils ont réussi à bombarder « la meilleure d'entre eux » à la candidature à la présidentielle et la chef c'est Marie-George : une femme.

Ça c'était une idée nouvelle ! Mettre une femme à la tête du parti. Eh oui, alors les socialos avec leur Ségo ils peuvent aller se rhabiller, les premiers c'est les cocos. Mais ça risque bien d'être chaud ! Selon la blonde aux cheveux courts (la vieille bien sûr, que l'on s'entende bien ! À ne pas confondre avec l'« autre femme »...), il y a de la place entre - pour faire simple - la gauche dure comme du pain rassis, insoluble avec le fonctionnement habituel, et la gauche molle comme du pain de mie, pénétrée s'il en est, pétrie en tout cas, de libéralisme.

Si cette candidature avait été sérieuse, il aurait fallu poser la question de son utilité. Mais Marie-George l'a tranché tout net : « ce n'est pas une énième candidature à gauche ». Dit par elle, avec une voix faiblissante, alors que le journaliste lui avait posé cette question : « pourquoi ce choix d'une déclaration un petit peu solennelle au Blanc-Mesnil dans votre commune ? » c'est assez cocasse. C'est soit de l'autopersuasion, soit un lapsus (en mettant aux yeux de tous quelque chose qu'elle voudrait cacher). Ça vient clarifier nos idées. Buffet est bien là pour donner une visibilité au corps mourant des conseillers municipaux communistes. Son argument exposé au journaliste est un aveu. Elle va au casse-pipe. Hue, au moins, en avait une lui.

mercredi, janvier 03, 2007

Publication bimestrielle des résultats

Changement

lundi, janvier 01, 2007

Chronique

Comme bien d'autres, le 2007oscope à son tour, vous encourage dans vos projets de l'année 2007 et vous souhaite toute la réussite et toute la chance qui feront de cette année une grande année.

Malheureusement, et vous le savez bien, le 2007oscope aura du mal à franchir le cap du début du second semestre de cette année. Il n'empêche, il vous accompagnera jusqu'au terme de toutes les campagnes, lorsque la conquête aura été reconnue. Il reste 167 jours pour finaliser cela. Si vos résolutions d'aujourd'hui tiennent jusqu'à là, chapeau bas !

Mais encore, puisque 2007 compte bien plus - 365 si je ne m'abuse - nous renouvelons sincèrement nos vœux et vous souhaitons une excellente année 2007.