Illusoires unions
C'est devenu un réflexe pavlovien. Dès qu'un journaliste un peu titilleux interroge un acteur de la campagne 2007 issu du PS ou de l'UMP sur un thème plus ou moins gênant, destabilisant, où la franchise conduirait à la polémique, l'interrogé se retranche derrière l'éternel refrain de l'"union", du "rassemblement" : « ce qui compte pour moi, c'est uniquement le rassemblement (ou l'union) des socialistes (ou de la droite) ». Il ne s'agit pas simplement d'une esquive sur le mode de la langue de bois. Le caractère quasi-incantatoire des allusions à ces très hypothétiques mises à l'unisson des deux grands partis révèle une aspiration profonde chez ces acteurs à voir leurs formations se transformer en grandes machines de guerre uniformes et en ordre de marche. En réalité, malgré ce que voudrait nous faire croire le tragi-comique spectacle des affrontements droite/gauche savemment mis en scène à l'assemblée nationale, les divisions, les fractures, les querelles, qui donnent à l'échiquier politique national son relief et son authenticité démocratique, sont au moins autant des clivages intra-clans qu'inter-clans.
C'est là un thème éculé de l'histoire de la civilisation occidentale : celui des frères ennemis. Nous savons bien que les guerres les plus sanglantes, les plus effroyables, les plus traversées de folie et de passions déchaînées, sont les guerres civiles. Le récent film de Ken Loach, Le vent se lève, en a donné une ultime et éclatante illustration, en mettant en exergue le jeu éternel de l'union et de la division, en décomposant les ressorts du processus qui mène au fratricide. Nous savons bien que l'opposition gauche/droite est plus une institution, une conséquence pûrement politcienne de notre goût pour le scrutin majoritaire, qu'un honnête reflet du paysage démocratique français. Nous savons bien qu'il y a bien plus de différence entre Besancenot et Strauss-Kahn qu'entre Strauss-Kahn et Borloo, plus de différence entre Le Pen et Juppé qu'entre Juppé et Royal. Nul doute donc que le triste spectacle du "rassemblement" qu'on cherche à sonner depuis le 21 avril 2002 soit donc uniquement un calcul politique, inspiré directement des leçons stratégiques du Père François, qui avait compris avant les autres comment tirer profit de l'éléction du président au suffrage universel.
Néanmoins, tout concourt à croire que ça ne s'arrangera pas aussi facilement que "dans un sketch" : l'extrême gauche est incapable de trouver son unité malgré l'indéniable cohérence idéologique nouvellement trouvée par cette famille dans le cadre de la mondialisation libérale, la gauche parlementaire est livrée aux turpitudes inter-personnelles qu'on sait ; et c'est à droite, droite qu'on croyait pourtant bien engagée sur la voie du rangement plutot enthousiaste derrière la banière étoîlée de Mr Sarkozy, que la lutte fratricide pourrait être la plus sanglante. Au fond, tout cela ne viendrait-il pas d'une erreur à la racine : croire que les grandes familles politiques sont des communautés de valeurs ? Penser que le gaullisme et le libéralisme atlantiste sont deux branches issues d'un même tronc et ont poussé sur le même substrat philosophique, c'est se tromper lourdement. Dès lors comment s'étonner des difficultés qu'éprouvent les vrais gaullistes à se rallier à Sarkozy, qui n'a eu de cesse de liquider l'héritage du gaullisme depuis qu'il est devenu le "maître à penser" de Doc Gyneco mais surtout de la droite ? Espérons que ces derniers croisés d'un noble courant politique sauront au bon moment sonner la révolte...
C'est là un thème éculé de l'histoire de la civilisation occidentale : celui des frères ennemis. Nous savons bien que les guerres les plus sanglantes, les plus effroyables, les plus traversées de folie et de passions déchaînées, sont les guerres civiles. Le récent film de Ken Loach, Le vent se lève, en a donné une ultime et éclatante illustration, en mettant en exergue le jeu éternel de l'union et de la division, en décomposant les ressorts du processus qui mène au fratricide. Nous savons bien que l'opposition gauche/droite est plus une institution, une conséquence pûrement politcienne de notre goût pour le scrutin majoritaire, qu'un honnête reflet du paysage démocratique français. Nous savons bien qu'il y a bien plus de différence entre Besancenot et Strauss-Kahn qu'entre Strauss-Kahn et Borloo, plus de différence entre Le Pen et Juppé qu'entre Juppé et Royal. Nul doute donc que le triste spectacle du "rassemblement" qu'on cherche à sonner depuis le 21 avril 2002 soit donc uniquement un calcul politique, inspiré directement des leçons stratégiques du Père François, qui avait compris avant les autres comment tirer profit de l'éléction du président au suffrage universel.
Néanmoins, tout concourt à croire que ça ne s'arrangera pas aussi facilement que "dans un sketch" : l'extrême gauche est incapable de trouver son unité malgré l'indéniable cohérence idéologique nouvellement trouvée par cette famille dans le cadre de la mondialisation libérale, la gauche parlementaire est livrée aux turpitudes inter-personnelles qu'on sait ; et c'est à droite, droite qu'on croyait pourtant bien engagée sur la voie du rangement plutot enthousiaste derrière la banière étoîlée de Mr Sarkozy, que la lutte fratricide pourrait être la plus sanglante. Au fond, tout cela ne viendrait-il pas d'une erreur à la racine : croire que les grandes familles politiques sont des communautés de valeurs ? Penser que le gaullisme et le libéralisme atlantiste sont deux branches issues d'un même tronc et ont poussé sur le même substrat philosophique, c'est se tromper lourdement. Dès lors comment s'étonner des difficultés qu'éprouvent les vrais gaullistes à se rallier à Sarkozy, qui n'a eu de cesse de liquider l'héritage du gaullisme depuis qu'il est devenu le "maître à penser" de Doc Gyneco mais surtout de la droite ? Espérons que ces derniers croisés d'un noble courant politique sauront au bon moment sonner la révolte...
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