vendredi, juin 08, 2007

La course à la démocratie

Les contradicteurs aux premières mesures sarkoziennes avancent régulièrement que certes les Français l'ont élu, mais qu'ils n'ont pas dit qu'ils voulaient que toutes les propositions du candidat soient appliquées. En cela, ils ont beau jeu, tant l'argument est facile et impossible à contester, et ils devraient d'ailleurs éviter de trop l'employer car ils y perdent leur crédibilité.

Mais la tactique, voulue par Sarkozy, qui consiste à former un gouvernement qui agisse rapidement, se révèle excellente. En effet, les derniers Conseils des ministres ont avalisé une série de projets de loi qui ont été médiatisé, puis transmis au Conseil d'État. Ainsi, les Français, avant le premier tour de l'élection, savent à quoi s'en tenir. Et la conséquence est double : non seulement l'électorat de droite peut constater avec satisfaction que ce que Sarkozy a promis il le fait, mais en plus les futurs opposants ne pourront plus contester ces premières mesures d'un gouvernement dont la légitimité aura été confirmée largement par les élections.

Pour être clair, Sarkozy s'est fait élire, il met aussi ses ministres sur le grill de l'élection et il fait quasiment une sorte de référendum sur ses premières mesures. En effet, en présentant à l'avance des projets de loi destinés à être votés par les députés, le peuple n'a qu'à voter pour les députés qui soutiendront ces textes pour les voir appliqués. C'est ce que l'on pourrait appeler un « référendum par voie des parlementaires ».

Sarkozy sait qu'il bouscule et il faut beaucoup de force pour cela. La force, il la trouve dans le vote des Français qui est le plus légitime, puisque nous sommes en démocratie.