dimanche, octobre 08, 2006

Gagés

Gagner un électorat, le rallier à sa cause. On peut définir ainsi une élection du point de vue de celui qui s'y présente.

Mais, immédiatement après, vient l'interrogation sur le comment ; il faut dessiner un horizon qui se trace dans le paysage des électeurs. Il faut donc entrer dans la tête des votants - le moyen pour cela est un parti, celui dans lequel se reconnait le citoyen et notamment dans son histoire - mais y pénétrer, c'est s'y enfermer, car, un vote acquis en fonction de son appartenance bride la créativité dans la recherche de solutions et obstacle l'avancée de la mise en œuvre des réformes. Bref, la liberté d'innover, d'affirmer sa pensée et d'agir en conséquence est limitée, largement limitée. Les politiques ne font pas ce qu'ils veulent, même une fois au pouvoir : ils appartiennent à leur électorat.

On peut se dire « heureusement », car en démocratie le pouvoir appartient au peuple. Mais un politique doit trouver au loin le chemin, et il manque la hauteur de vue nécessaire au citoyen. Il attache alors à la tête du politique une bride à œillères dorées.