samedi, septembre 30, 2006

La belle famille de M.Sarkozy

Nicolas Sarkozy sait décidément bien s'entourer ! Passons outre ses multiples guignols de cour, "peoples" ringards et imbéciles, potiches des temps modernes. Constatons simplement que De Gaulle avait Malraux, Mitterrand, Renaud et Trenet, Chirac Line Renaud et David Douillet ; Sarkozy aura Steevy Boulay et Didier Barbelvien. C'est ce qui s'appelle tomber de charybde en scylla, pour faire pédant.

Parlons plutôt de son entourage politique, ses "proches", ses "lieutenants". J'y pensais car, en lisant quelques lignes du monde.fr ce soir même, je me suis arrêté sur une phrase qui stipulait : "Selon son conseiller politique, Gérard Longuet...". Non, non, il ne s'agit pas de la campagne présidentielle surprise de Charles Millon ou de Jean-Pierre Soissons, ni d'une archive de 1992 : c'est bien de Nicolas Sarkozy, ministre de l'intérieur, candidat à la présidentielle qu'on parle. Gérard Longuet, ancien du GUD, co-fondateur d'Occident, un bon lot de casseroles qu'il traîne péniblement depuis une dizaine d'année, lui et ses amis "réformateurs". Ce qui n'est pas sans évoquer un autre de ses "conseillers politiques" : Patrick Devedjian, l'insupportable persifleur maniéré et fier de son cynisme, qui trimbale sur tous les plateaux télés, de Giesbert à Ardisson (bientôt Cauet ?) son sourire de marquise poudrée et son regard de fouine. Egalement un ancien d'Occident. Tout comme un certain Claude Goasguen, lui aussi faisant partie du "cercle" des "proches". Tous futurs ministrables. Ca promet. A tout seigneur tout honneur, n'oublions pas Patrick Balkany, le vénérable maire-truand de Levallois, condamné X fois pour diverses et sombres magouilles, et mystérieusement blanchi après avoir été accusé d'obliger sa maîtresse à une gâterie sous la menace d'un 357 magnum... La crème des crèmes.

Arrêtons nous là, c'est déjà bien assez, je ne cherche pas à faire déglutir de bon matin ceux qui me liront au réveil. N'évoquons pas le reste : les grands seigneurs du "capitalisme familial à la française", les magnats de la presse et autres cireurs de pompe. Parions simplement sur notre futur gouvernement : Longuet ou Balkany à la justice ? Faîtes vos jeux !

Ah, Johnny !

Que n'aura-t-il pas fait durant son époustouflante carrière ? Du rock, du cinéma, de la scène, des pubs... Il est partout !

Aujourd'hui il se retrouve au centre du regroupement d'intérêt TF1-UMP.
On arrive à le voir au JT où il soutient Sarkozy en chantant l'envie. Et, 20 minutes après, entre les pubs qui précèdent le film en chantant sa nouvelle chanson.

Quoi de plus étonnant que de retrouver ensemble l'homme politique qui passe le plus sur la première chaîne et le chanteur qui y est le plus diffusé (il ne rate jamais une promo de la Star Ac') ?

Johnny soutient Sarkozy, TF1 aussi, et pour remercier Johnny, TF1 promeut son nouvel album en retour. Par exemple, son concert est diffusé à 21h ce soir en direct sur TF1. Et quelle est la chanson d'entrée de son récital ? Allez, devinez ... Mais l'envie bien sûr ! C'est la marque de fabrique ça... le clin d'œil.

vendredi, septembre 29, 2006

The persuaders!











Avant d'ouvrir le dossier des trois (ou quatre) candidats du PS la semaine prochaine, à l'occasion de l'ouverture de la campagne des primaires, faisons une petite cure de droite, de vraie droite, de droite authentique, de droite fin du XIXème. Ce soir, alors que j'ouvrais pour la première fois le torche-cul de Vincent Bolloré, son nouveau quotidien gratuit Direct soir (encore heureux qu'il ne fasse pas payer pour cette sous-daube), je tombe sur une interview, plutôt complaisante du reste, du primesautier bras droit du vicomte de Villiers : Guillaume Peltier. En regardant sa photo, je me demandais bien à qui il pouvait me faire penser. Et j'ai trouvé ! Tout simplement à Besancenot. Même trentaine rafraîchissante (ils ont deux ans d'écart), même physique passe-partout de gentils garçons, même simplicité du langage. Et une ressemblance physique certaine qui donne envie de les voir face à face en débat télé. Au delà de leurs clivages politiques, la jeunesse n'est pas le seul élément qui les réunit : il y aussi le radicalisme, la démagogie, l'arrivisme. Ils sont foncièrement anti-"grand capital" et Guillaume a avoué trouver "génial" le slogan de la LCR : "nos vies valent plus que leurs profits"... Pourquoi l'un est-il d'extrême droite (il est quand même passé par le FN) et l'autre d'extrême gauche, eux qu'au fond tant de choses rassemble ? Il y aurait de quoi en faire un générique de la série Amicalement votre (The persuaders! en anglais), qui présente en rouge et en bleu le destin croisé de Brett Sinclair et de Dani Wilde, l'un issu de la haute noblesse anglaise, l'autre des bas-fonds de New York. Finalement, les deux golden boys finissent par se rencontrer et font fortune. Alors ? Un second tour Peltier-Besancenot en 2012 ? Est-ce totalement à exclure compte tenu de la poussée inexorable des extrêmes depuis une vingtaine d'années et la conversion au populisme dans les partis traditionnels ? Ce serait encore plus Hollywoodien que Royal-Sarkozy ! Mais tout de même, que Dieu nous préserve...

Le faux décontracté

C'est le premier qui l'a annoncé, j'ai le donc le plaisir de le nommer : Dominique Strauss-Kahn. Voilà, c'est fait, Lionel s'est retiré, il peut y aller, d'autant qu'il précède Ségolène d'une matinée, il est officiellement candidat à l'investiture PS 2007.

Il l'a affirmé ce matin à Sarcelles, dans une mise en scène bien huilée, son arrivée (la démarche un peu empotée, guindée), sa tournée générale de bises et de serrage de mains (tout le monde le connait DSK, tout le monde l'apprécie vraiment beaucoup) et son discours, appris par cœur, comme à l'accoutumée, ce qui lui dénie toute spontanéité.

Il est en fait engoncé dans un corset de recommandations de conseillers en communication, et c'est bigrement serré ! Mais, il accepte tout, il accomplit tout ce qu'ils lui demandent. N'évoquons donc pas le disque zidane y va maqué qu'il devait acheter pour son petit-fils devant les caméras de Canal, dont la vigilance a permis de mettre à jour le parcours tout ficelé de Domi chez le marchand de disques. C'est pourtant lui qui en même temps fustige la stratégie communication de Ségolène, lui qui dit que le fond doit passer avant tout, qu'il faut faire des débats, parce que « c'est dans les débats que je suis le meilleur » dixit le Dieu Social Kapitaliste.

Mais si c'est dans les débats qu'il est le meilleur, il devrait dégager une sérénité à toute épreuve. Une qualité qui perfore les écrans, et que l'on perçoit rétrospectivement chez Mitterrand ou Chirac, qui lui n'a réussi à être calme et posé qu'en 1995. La sérénité... état que l'on atteint après avoir mûri (Nicolas... si tu nous lis !). Mais tout ça n'est que l'emballage, ça n'importe donc pas. Nous attendrons donc les propositions, emballées comme toujours dans le magnifique sourire que l'on lui connait : tout crispé.

Dramatiquement barbant

Une piètre prestation. Voilà ce qu'on peut dire du retour mièvre de Lionel Jospin.

Il est assez ahurissant de voir un homme politique, approchant les 70 ans, qui pense sérieusement devenir Président de la République, dont c'est l'ultime chance, qui a pu méditer et réfléchir de longues années, proposer sa candidature avec autant de mollesse, de tristesse. En 2002, il envoyait un fax et se faisait filmer emmitouflé, marchant dans une morne rue. En 2006, il revient parce que « certains pensent à lui pour la candidature», alors il ose faire l'effort de s'asseoir devant les caméras. Mais, durant toutes ces années, il est toujours resté à la traîne, empêtré, jamais il n'a incarné le futur, la modernité.

Comment peut-on dégager une telle impression de fadeur ? Sans faire beaucoup de démagogie ou de populisme, on peut tout de même arriver quelque peu à faire vibrer son auditoire. Quand il parle, c'est le silence, le calme plat. Si jamais vous avez un jour très fort envie de quelque chose, pensez à Lionel l'insipide. Pensez à quelqu'un qui sans être mort n'est pas vivant, sans être triste est rarement gai, sans être démoralisant ne vous fera jamais rire, quelqu'un qui sans vous dégoûter ne vous fera jamais jamais jamais envie. Or l'envie en politique c'est capital. Il faut donner envie à l'électeur de glisser son bulletin dans l'enveloppe, il faut créer une motivation.

Lionel Jospin, lui, ne peut pas arriver à mobiliser quoi que ce soit, et c'est pour cela qu'il ne pouvait pas gagner en 2002. Et, il ne faut pas s'y tromper, il n'a pas gagné en 1997 ! C'étaient des élections législatives. Le vote portait sur des partis (une coalition notamment) et sur un programme de gouvernement. Lionel Jospin n'est pas un leader (qualité nécessaire du candidat selon-lui) mais un looser (qualificatif de Lang à propos de Lionel en 1995). On cherchait un professeur ? Eh bien, le voilà. Et encore, je ne laisserai pas des élèves avec lui. Pourtant, ce qu'il dit n'est pas inintéressant. Et justement, il semble que Lionel, la seule chose que l'on puisse faire avec lui c'est le lire, pas le regarder ni même l'écouter...

jeudi, septembre 28, 2006

Cette fois c'est pour de bon ?

Lionel pensait sans doute que le PS n'attendait que lui, que les candidats plus ou moins déclarés, allaient tous se désister, s'écraser, comme Michel l'avait fait au moment de la candidature du déjà vieux François en 1981. Il n'en fût rien. Même Dominique, l'ancien fidèle, n'a pas pensé un seul instant se désister en faveur de son ancien chef. Eh oui Lionel, il y a un jour où les élèves cessent de plier devant la volonté du maître et s'émancipent. Quelle naïveté (prétention ?) de ne l'avoir pas compris ! Lionel a donc senti l'odeur du sapin tard, très tard, mais suffisamment tôt pour s'épargner l'humiliation d'une défaite éléctorale et individuelle cette fois-ci en interne. Dommage, car les statistiques jouaient en sa faveur : Mitterrand et Chirac ont tous deux été élus à leur troisième tentative... Du coup, ils ne sont plus que 3 et demi à se présenter de façon sérieuse devant les militans P.S. : devinez qui est le demi (allez chercher du côté de Blois !). Dominique, Laurent, Ségolène, voilà qui est plus clair et ressemble davantage à une confrontation idéologique entre trois lignes du socialisme démocratique qu'à un simple combat de personnalités : un gardien de la tradition socialiste et Mitterrandienne, un social-démocrate proche de Prodi et Zapatero, une réformatrice radicale. Espérons que le grand gagnant du retrait de Jospin sera... le vrai débat d'idées. On peut toujours rêver...

jeudi, septembre 21, 2006

C'est reparti comme en ... 2002

La campagne est bien lancée : les candidats cherchent tous plus ou moins à faire parler d'eux, à se montrer là où il faut, ou il ne faut pas : en Espagne, aux Etats-Unis, à Cachan... Et bien sur, tout ce beau monde parle, donne son avis ou, le plus souvent, bavarde sur certains sujets, ceux qui "intéressent les français". Et nous retombons exactement dans les mêmes travers que cinq ans plus tôt : la course au racolage reprend. A croire que les français sont réellement des boeufs, comme l'avait dit ce grand homme que sa famille est en train de laisser prendre la poussière sur la cheminée. En effet, loin de s'intéresser aux thèmes réellement décisifs pour l'avenir du pays, ceux-ci, à en croire les candidats qui sont sensés dire ce que les français veulent entendre, se passionnent pour des sujets, qui doivent certes être traités, mais qui ne doivent pas attirer l'attention de toute la campagne : l'immigration, l'insécurité, les questions de moeurs (mariage et adoption homo), la carte scolaire (donc indirectement les questions d'immigration et d'insécurité...).

Et les sujets laissés en friche : la relance de la croissance et le partage de ses fruits, l'avenir de l'emploi industriel, l'approfondissement de la décentralisation, le renouveau du dialogue social, la réduction des inégalités territoriales, les questions énergétiques et environnementales, la lutte contre l'évasion fiscale, les solutions aux faiblesses de l'enseignement supérieur, la surpopulation carcérale, le redéploiement de la fonction publique, la levée des hypothèques sur le futur des paysans, sans parler du rôle de la France dans la réforme des institutions européennes et dans les relations internationales... Et encore, tout n'est pas là, loin de là !

L'idée du nain de Neuilly d'amener le débat sur les vieilles terres de chasse du borgne de Saint-Cloud en soi n'est pas mauvaise, au contraire, mais nous en assistons là aux effets pervers : à force de "ne pas ignorer" ces sujets, on finit par en être obnubilités ! Résultat, on laisse à Fabius le monopole de la réflexion sur le pouvoir d'achat et à De Villiers celui de la question fiscale. Est-ce vraiment mieux ?

Pschiiiiit !

C'est à peu près ce qu'a fait le sensationnel retour de Lionel. Il espérait revenir en sauveur, en patron, en rassembleur, en chef, en idole, en icône, tel un deus ex machina. Mais non ! Sa sortie de l'oubli a fait un flop, un bide, un raté, un mauvais nanar en quelque sorte.

Il est le dernier représentant d'un Parti Socialiste d'un autre temps. Comme Chaban qui a son époque était le dernier gaulliste originel. On n'en fera donc pas plus sur ce pauvre Jospin, car, à l'image de ce qui fut dit sur Chaban, on ne tire par sur une ambulance...

mercredi, septembre 20, 2006

De l'utilité d'être deux (2)

La campagne qui débute annonce le retour d'une droite en deux parties. Celle revitalisée, à qui Sarkozy a redonné courage énergie et fierté, et celle qui ne veut pas se ranger sous l'homme fort de l'UMP. Cette dernière est à vrai dire dispersée et cherche encore qui sera le cheval sur qui elle va miser. Puisque les deux poulains de Chirac, que sont Juppé et Villepin, se tiennent deux sabots en arrière, il ne reste que Bayrou.

Eh oui, Bayrou ! Celui qui n'a pas voulu se rallier dans un parti unique de la droite ; celui qui a dit que si l'on pensait tous la même chose c'est que l'on ne pensait plus rien ; celui-là encore qui aujourd'hui multiplie les exemples et les références à De Gaulle. Et ce n'est pas un hasard, car quoi de mieux que l'appel à De Gaulle pour marquer une différence avec Sarkozy qui n'a aucune filiation gaulliste ? Quoi de mieux pour rallier toute cette frange de la droite sociale qui se reconnaît dans le gaullisme social ? C'est la tendance de droite sur laquelle il faut nécessairement s'appuyer si, en homme originaire de droite, on veut gagner l'élection (Ce que Chirac n'a fait qu'en 1995 et qu'il relance à la fin de ce mandat avec la participation des salariés). Quel autre exemple que De Gaulle face à un Sarkozy atlantiste, admirateur des États-Unis, qui remettrait en cause toute la politique étrangère de la France issue de la Seconde Guerre Mondiale ?

Bayrou l'a compris. Même si son positionnement se veut au centre, non pas gaulliste social mais simplement humaniste, fédéraliste européen et non farouchement souverainiste, il sait bien où se situent les grandes réserves de voix. Elles se situent à droite. Et à droite, il y a de la place. Car Sarkozy, en positionnant son curseur de plus en plus à droite, perd du terrain sur sa gauche. Et qui y a-t-il à sa gauche ? Bayrou !

mardi, septembre 19, 2006

L'air de rien

C'est évidemment passé inaperçu, entre deux gesticulations du couple infernal Sego/Sarko, entre deux gloses excitées sur l'immigration, les squatteurs de Cachan ou la nouvelle campagne de pub de Voici, mais un mini-évènement s'est produit à deux égards lors de l'interview de Chirac à Europe numéro un. Le président a déclaré qu'il allait oeuvrer pour que soit incrite dans la loi l'obligation de passer par le dialogue social pour réformer le code du travail. Borloo et Larcher sont déjà au boulot pour étudier ça. Mitterrand n'aurait pas trouvé mieux pour emmerder son successeur !
Sur le fond,
c'est une mesure tout à fait louable. Il est clair qu'un des blocages majeurs du pays est l'absence totale de culture de la concertation, la recherche permanente du conflit à la moindre opposition des corporatismes salariés et patronaux. La faute à un syndicalisme archaïque, qu'il s'agisse de la CGT ou du MEDEF, qui ont les deux pieds bien enfoncés dans leur imaginaire zolaesque, mais aussi à des rapports sociaux tout entiers placés sous l'égide de la loi, et non du contrat. Rendre systématique la concertation, ça risque d'être dur au début, mais c'est peut être la condition sine qua non d'une vraie relance du dialogue social en France, dont l'inexistence bloque la plupart des réformes.
Mais ta
ctiquement, quel intérêt soudain le vieux Chirac trouve-t-il dans la redécouverte des vertus de la concertation ? Compte-t-il retoucher au code du travail, après le fiasco du CPE ? Cela ressemblerait bien peu à Chirac de dépasser un échec. Non, ne chercherait-il pas plutôt à mettre par avance des batons dans les roues à son potentiel successeur, surtout si celui-ci s'appelle Sarkozy ? En effet, personne ne doute du sort que le nain de Neuilly réserve au code du travail si celui est élu, surtout s'il suit les injonctions de son idéologue en chef, Nicolas (tiens, encore un!) Baverez. Passer par le dialogue social pour faire passer ses changements, faut pas rêver. Sarkozy, pas dupe de l'écho qu'il trouvera chez les syndicats , voudra passer en force, lui qui a la culture bien Pasquaïenne de l'étatisme. Et cela devra passer par... une abrogation d'une loi de 2006 de son prédecesseur.
Bien joué Ja
cques !

De l'utilité d'être deux (1)

Autant que l'on remonte dans les annales des élections présidentielles au suffrage universel, on remarque que la droite a toujours eu deux candidats d'envergure.

Depuis Lecanuet contre De Gaulle, en passant par Poher et Pompidou ou Chaban et Giscard, et même encore Chirac contre Giscard, Chirac contre Barre, Chirac contre Balladur et Chirac contre ... Eh oui ! En 2002, Chirac était le seul candidat de droite qui avait la taille critique. Et que remarque-t-on ? Il a fallu aller à l'extrême droite pour en trouver le second.

C'est comme si la droite, pour canaliser toutes ses aspirations, avait besoin de deux modes d'expression différents. La distinction facile est de dire que c'est la fracture entre une idéologie gaulliste et une idéologie centriste. Mais, c'est une aspiration bien plus fondamentale, c'est l'idée d'avoir le choix.

Cette division a joué des tours à la droite, que ce soit en 1981 ou 88, quand on parlait de la droite la plus bête du monde. Mais à bien observer, il n'y a juste que contre François Mitterrand que cela a échoué, sinon, cette division a été très utile. Elle permet en effet de diversifier l'offre électorale à droite et ainsi de capter plus d'électeurs, de faire une campagne où il y a un enjeu de leadership sur l'ensemble d'un camp, de donner envie différemment, de donner deux envies, deux raisons d'aller voter et ainsi, en augmentant le nombre d'électeurs, de faire baisser mécaniquement le résultat de tous les autres candidats, non pas le nombre de voix mais leur pourcentage.

Bref, comme partout, la concurrence, si elle est maîtrisée et régulée, c'est-à-dire bien employée, permet d'atteindre de meilleurs résultats. Être deux, autorise donc des espoirs plus grands ... que nous verrons donc dans un deuxième post, là aussi, c'est utile !

Il s'est réveillé

Après deux jours de cirque et de bouffonerie sur ce blog, fête de l'huma oblige, reprenons choses sérieuses et solennités de rigueur, car rappelons le, la campagne présidentielle, c'est mi-sérieux, mi-bouffon. Parlons de Bayrou, puisqu'en ce moment, pour une fois, "on" en parle.

Il aura fallu qu'il prenne l'initiative de dénoncer le scénario de second tour hollywoodien que les médias "bullocrates", comme le dirait un certain Jean-François Kahn, s'échine à nous faire avaler à l'entonnoir pour qu'il commence enfin à décoller. Un coup de maître rondement mené qui semble porter ses fruits dans l'opinion. Un coup logique d'une part : pas de volte face là dedans, pas de mensonge racoleur à visée uniquement comptable, mais une sorte de durcissement de la stratégie qu'il adopte progressivement depuis près de cinq ans. Quoi de plus naturel, quand on cherche à ébranler le système, que de s'attaquer à ceux qui l'entretiennent ? Un coup stratégique d'autre part : il semble que beaucoup de français aient apprécié qu'une voix, autre que celle haineuse et mensongère de Jean-Marie Le Pen, s'élève contre la guignolisation de l'élection présidentielle, ficelles et personnages en carton pâte inclus. Il a opéré une sensible remontée dans les sondages. Sa prestation, brillante, chez Christine Ockrent, permet d'emboiter le pas. Désormais commencent à foisonner les articles de presse ou sur le net évoquant la possibilité d'une présence au second tour. Il est presque enfin considéré à sa juste valeur. Tant mieux.
Combien d'années encore les gouvernements au pouvoir représenteront à peine 30% de l'éléctorat ? La faute à un système électoral favorisant la bipolarité, à un extrêmisme trop puissant et à un centre jusque là inexistant. Gageons que là se trouvent les germes du vrai changement.

lundi, septembre 18, 2006

Pas de mea culpa

Ce blog traite de l'élection présidentielle qui se déroulera dans 7 mois. Et 7 mois, pour Jacques Chirac c'est trop long. Il l'a répété ce matin sur Europe 1 dans une interview où il semblait pugnace, en pleine possession de ses moyens et, malgré ce qu'on nous laisse toujours entendre, le maître de la situation actuelle.

Il est vrai que sa seule option aujourd'hui est celle de se concentrer sur le travail, vu qu'il y a des résultats. Car, s'il n'y avait pas de résultats, il n'insisterait pas autant sur le travail gouvernemental. Et puis dire que l'on travaille, ça signifie aussi que l'on est occupé et que l'on ne peut donc pas participer à une campagne bien lancée où l'on fait déjà figure de battu.

Mais il ne faut pas croire que l'on va attendre béat, comtempler benoîtement les actions du gouvernement. Si l'on s'intéresse si tôt à l'élection c'est parce qu'elle est extraordinairement ouverte, même si affirmer cela ferait plutôt rire aujourd'hui. Et si elle est si ouverte c'est parce qu'elle va ouvrir une autre période dans la V République et notamment parce que pour le peuple, s'en est fini de Chirac. Donc, nous continuerons ici d'animer la campagne.

Ange et démon


Il y a deux gauches en France ; depuis la campagne référendaire du 29 mai on a coutume de les désigner par un raccourci qui est finalement bien révélateur, au déla du simple enjeu de ce référendum, de leurs mentalités respectives : la gauche du OUI et la gauche du NON.

Nous le savons, la gauche du OUI, la gauche de gouvernement, la gauche sociale-démocrate (ou sociale-libérale, selon le degré d'inculture), s'est trouvé son incontournable figure de charme : la ravissante Segolene Royal. Pour mener la contre-offensive, dans le grand concours de beauté qui s'annonce, les caciques de la gauche "noniste" commencent à se demander si Marie-George Buffet, qui a davantage l'aspect d'une pénible contrôleuse de la RATP que d'une séduisante tigresse politique, réunit toutes les qualités pour porter leurs idées. (En a t-elle seulement une ? C'est un autre débat...)

Dieu merci, le recours existe. Non, non, pas Maxime Gremetz ! Mais Clémentine Autain, 33 ans, une gueule d'ange et un bagout formidable. Vous la connaissez sans doute si vous êtiez un spectateur fidèle de la regrettée émission de T.Ardisson, TLMEP. Née à Saint-Cloud, élue dans le 17ème (pas mal pour une communiste!), féministe, ethniciste surtout : elle a signé le fameux appel des Indigènes de la République, et sorti en 2006 un livre de défense des jeunes incendiaires dans les cités. Tout un programme !

Clémentine est la pasionaria de cette extreme gauche qui monte, cette gauche marquée par deux phénomènes qu'elle incarne à merveille : premièrement, la défaite de la pensée ; deuxièmement, la haine viscérale de tout ce qui n'est pas de son bord à elle, de ses idées à elle. D'où son effarante agressivité envers ses adversaires, d'où sa propension à mobiliser en permanence la parole partout où elle est invitée, d'où sa condescendance détestable et fière de l'être vis à vis de ce qui n'est pas conforme à son standard d'acceptabilité, son "label bien-pensance". Sous un drapé fourbe de "tolérance", qui ne s'applique qu'aux minorités mais se retourne toujours en intolérance envers les majorités, se cache en fait une des personnalités politiques les plus obtues, les plus sectaires et les plus intégristes de France.

On va finir par regretter le nain de jardin, Robert Hue et son collier de barbe...

dimanche, septembre 17, 2006

Oh ! Un outrage ! Je suis choquée

Combien de fois aura-t-on entendu que la politique est un monde dur et cruel ? Il semble que, malgré tout, des parties prenantes du bouillant magma semblent, après 25 ans d'immersion, encore s'en émouvoir.

C'est là la nouvelle position de Ségolène : la victimisation. Elle gémit de polariser une grande proportion d'attaques, mais quoi de plus normal lorsque l'on est dans les sondages au coude à coude pour la victoire finale ?

Sa vision des choses est absolument contradictoire donc intenable. L'explication qu'elle en donne est le fait qu'elle est une femme alors que c'est justement le fait d'être une femme qui lui donne cet avantage comparatif, pour une élection qui est attendue comme celle du renouvellement, et qui la place ainsi au sommet des intentions de vote. Il semble qu'elle espérait une galanterie d'un autre temps, la galanterie qui consolait les femmes de ne pas compter pour beaucoup dans la société d'antan. Si elle représente une société nouvelle, moderne, où la femme est l'égale de l'homme, alors elle sera la cible des critiques autant que les autres et plus si elle est le fer de lance d'un mouvement.

Ce positionnement ne tient pas davantage au regard du passé, car il ne va pas de soi qu'elle ne s'est jamais laissée aller à aucun commentaire vaseux ni aucune attaque injuste. Cet air de sainte nitouche ne fera par conséquent que renforcer l'énervement autour de sa personne, après tout, elle y gagne, c'est donc le but recherché.

La fête de l'inanité

Ce week-end de fête de l'Humanité, à la Courneuve, ajouté aux échos des guéguerres intestines qui gangrènent le politburo, nous rappelle que le Parti Communiste Français existe encore.

De cet ancien grand parti, bâtisseur, aves les gaullistes, de la France de la reconstruction, vecteur pendant des décennies de la stabilité et du progrès social dans les grands ensembles urbains ouvriers (les banlieues...), repère idéologique d'artistes et d'intellectuels à l'aura immense, que reste-t-il ?

Les dizaines de millions d'ouvriers de nos entreprises nationales ont cédé la place à quelques professeurs d'histoire de lycée nostalgiques de la guerre d'Espagne et du Sandinisme, à des retraités de la SNCF et de l'EDF inquiets pour leur pension, à une poignée d'irréductibles soixante-huitards germanopratins... Waldeck-Rocher et Duclos ont pour glorieux successeurs Marie-George Buffet et Clémentine Autin... Cali, Raphael et les Tetes Raides viennent faire leur promo là où Aragon, Althusser, Ferrat venaient déployer leur génie.

Une culture est morte depuis bien longtemps. La fête de l'huma en est la bien piètre et annuelle comémoration. 30%, 15%, 8%, 5%, 3%... Un score négatif pour 2007 ?

samedi, septembre 16, 2006

Le trop-plein

L'élection présidentielle, c'est avant tout, la fin du mandat du président actuel. Son éjection crée un appel d'air et cette dépression aspire tous les hommes et femmes qui veulent combler le trou. Il souffle ainsi sur la France un flopée de candidats.

Bien sûr, c'est le pouvoir qui les attire, la gloire, l'exposition médiatique. Et, si ça n'est pas le fait d'être grand maître de la légion d'honneur qui les intéresse, c'est au moins de récolter au passage, une fois la transaction d'entre tours effectuée, les clefs d'un ministère. Le bien du 21 avril, c'est que les tristes sires qui bombent le torse à chaque dixième de pourcentage gagné n'ont pas pu aller négocier. Ainsi, les Bayrou, Lepage, Boutin, Saint-Josse ou Madelin ne sont pas montés sur le parvis de la photo d'entrée du gouvernement. Cependant, on peut douter qu'il en sera ainsi l'an prochain. On pense donc à créer des fonctions pour eux : Fabius veut un vice-premier ministre chargé des problématiques environnementales.

« Ce qui arrivera quand De Gaulle aura disparu ? À mon avis, après l'événement dont je parle, ce n'est pas le vide politique, mais le trop-plein ». Cette clarté de vue ne s'applique pas qu'à 1969, elle se répète, et le trop-plein enfle à chaque fois de plus de parasites, de promotionnels d'un parti, dont les nuances d'idées s'expliquent uniquement par le fait que sans différences, ils ne pourraient pas se présenter.

vendredi, septembre 15, 2006

La taca-taca-tac-tac-tique politique

La politique, ça n'est pas seulement la chose publique, les idées. La politique c'est aussi (principalement ?) la prise du pouvoir et sa conservation. Dans ce dernier cas, il ne faut pas croire que le contenu prime. Non, ce sont d'habiles manœuvres, des façons de dire et de faire.

L'exemple déjà donné est l'utilisation systématique du «les gens» qui donne à penser que le candidat est porté par une mouvement populaire profond, qu'il est l'étendard d'un phénomène de masse. Dès lors, cela suscite l'envie chez le quidam, être habituellement sociable voire grégaire, de faire partie d'un groupe, groupe qui a l'opportunité de gagner, point flatteur à l'évidence.

Mais il ne faut pas oublier les témoignages véridiques rapportés du terrain («j'ai rencontré ...», «j'étais hier à ... et j'y ai vu ...»), l'utilisation de la peur ou encore le fait de parler ou de s'habiller comme tout le monde... comme les gens. À ce propos, Besancenot en est l'archétype : le gentil petit postier de Neuilly... Mais, s'il gagnait, irait-il en survêt' aux sommets internationaux ?

Plus récemment, nous avons eu droit aux voyages à l'étranger, qui sont de fait une forme d'appel à l'autorité. En effet, l'ego du Français est flatté quand une personnalité nationale est reçue à l'étranger avec les honneurs. Et si elle l'est, c'est qu'elle le mérite. Les derniers à avoir employé cette technique sont : Nicolas en représentation à New-York (entrevu une demi-heure par Bush) ; Ségolène partie exposer son physique télégénique sous les projecteurs d'une émission italienne relayée par les JT français (n'oublions pas non plus sa campagne chilienne) ; ou l'éternel Jack (qui était aussi dans le convoi pour le Chili), parti tel les Rollings Stones faire une tournée triomphale, il est allé porter son vibrant message de paix aux pays du Moyen-Orient, Iran en tête.

Si ce ne sont pas des techniques de propagande alors c'est au moins de la manipulation, parfaitement orchestrée. D'autres appeleront ça de la communication mais, changer le nom des choses s'appelle le glissement sémantique, autre technique de propagande...

Pour que Nico reste, tapez 1. Pour Ségo, tapez 2.

Il y a quelques jours François Bayrou créait le débat en pointant du doigt une tendance manipulatrice de certains médias, qui semblent vouloir écrire par avance le scenario du premier tour du 22 avril 2007. Comme je n'ai jamais été un grand amateur des diverses théories conspirationnistes, je prenais quelques distances vis à vis de la théorie de l'ami François, qui avait avancé que de grands groupes financiers faisaient pression en ce sens, car elles y trouvaient un intérêt. Je voyais plutôt là une expression de dépit devant son retard dans les sondages par rapport à nos deux guest stars. Sans doute trop de naïveté et de foi en la transparence de notre démocratie et l'indépendance de nos médias d'information...

En parcourant les pages "politique" du dernier numéro de Challenges, j'ai commencé à penser que finalement Bayrou n'avait peut être pas si tort. En couverture : les visages de Segolene et Nicolas, dos à dos, avec en gros titre "Le match des idées". A l'intérieur, on lit que "c'est plié", "tous les experts sont d'accord" : le deuxième tour opposera Ségolène Royal à Nicolas Sarkozy. Alors on compare LEURS programmes, LEURS idées, LEURS personnalités, LEURS réseaux.

Et si c'était vrai ? Et si c'était vraiment la Star ac attitude : les médias font le casting, choisissent les candidats qui fourniront l'affiche la plus alléchante, puis le public vote ? Pour Ségolène, tapez 1, pour Nicolas, tapez 2. Et pour les autres : n'appelez pas. Esperons au moins que contrairement à la Star ac, on ne pourra pas douter de l'honnêteté de ceux qui décomptent les voix...
Pourvu quand même que François ait tort...

jeudi, septembre 14, 2006

Un nouveau front

Nous y voilà. Ce coup-ci, c'est clair. La menace est énoncée. La sentence est tombée. On va y passer. La France est la cible du GSPC.

À vrai dire, on l'attendait. Dans l'affrontement que mènent les terroristes islamistes contre tous ceux qui sont plus puissants qu'eux, la France allait forcément finir par devenir un objectif désigné. Il suffisait que les événements s'y prêtent pour que l'annonce soit percutante. Le cinquième anniversaire des attentats et la crise au Liban feront les circonstances. Mais pour ce qui est des raisons, c'est une question secondaire. Fumeuses, elles seront toutes évoquées pour tenter de justifier les actions à venir. Dans la guerre contre le terrorisme, un nouveau front vient d'être officiellement ouvert.

Et tout ceci sur fond de campagne électorale car, bien sûr, ça rajoute un peu de tension dramatique ; ça donne aux événements une tournure tragique : ça va arriver, le plus tard possible, mais toujours avant les élections. Alors quand ? Quand ? Peu importe ! La posture à adopter au grand jour est le stoïcisme, mais dans l'ombre, il nous faut dépecer ces groupes qui n'ont qu'un seul but : détruire, raser, ruiner. À nous de les détruire, de les écraser, de les liquider.

mercredi, septembre 13, 2006

La leçon du Professore


Comment ne pas envier les Italiens ? Face au populisme, à la démagogie, à la plouto-télécratie, ils ont eu un rempart : l'intelligence de M.Prodi. En France, face au populisme, à la démagogie, à la plouto-télécratie, nous avons une lame de fer blanc : le physique de Mme Royal. On voudrait bien voir dans la victoire du Professore une lueur d'espoir qui nous dirait "non la victoire de Sarkozy n'est pas une fatalité, face à la bassesse, l'intelligence peut vaincre !". Oui mais que faire quand on ne sait qu'opposer la bassesse à la bassesse ? Que faire quand personne ne semble incarner ce camp de l'intelligence ?

L'Européen Prodi regarde tout cela avec la sagesse et la finesse qui le caractérisent : il a souligné l'ambigüité des programmes des grands partis français vis à vis de l'Europe, à gauche comme à droite. L'Europe... voilà une idée qui n'a guère le vent en poupe en France : voir les discours de Sarkozy dignes du plus mauvais Chirac (Pasqua ?) des années 70 ou le vide sidéral du mot "Europe" dans le jargon de Ségolène. A part Fabius, qui cherche désespèrement à faire fructifier sa trahison de 2005, et Villiers, pour nous exhorter à chasser les Ottomans, qui ose nous servir autrement qu'une rengaine franco-centrée éculée ? Qui propose de donner une impulsion nouvelle à l'engagement européen de la France ? Qui avance de vraies propositions pour lancer des débats et des chantiers sur la question européenne, alors même que la France aura la présidence de l'Union au premier semestre 2008 ? Continuer ainsi à flatter le plus vil patriotisme dans un monde où les questions de supranationalité sont aussi décisives, c'est tout simplement entretenir les français dans l'illusion par éléctoralisme.

Quel candidat tiendra, comme Prodi, un vrai discours de vérité sur des thèmes aussi centraux, extirpera le débat d'idées des tréfonds sécuritaires, immigratoires et infra-sociétaux dans lequel il s'enlise ? A défaut de trouver cet homme (femme) providentiel(le), il sera temps de rendre enfin utile la loi sur l'immigration choisie, et d'importer le professeur...

Vive la science du feu et le calcul mental !

Faire baisser la participation de l'État dans GDF sous les 70 % c'est une vraie fuite de gaz qui peut mener à une explosion. Tous autant que possible tentent de déclencher l'allumage pour arriver à une détonation qui propagerait une onde de choc à même de balayer le système politique actuel. Mais ça ne prend pas, les Français ne rentrent pas dans ces querelles. En effet, pour faire une bonne explosion il faut un taux de gaz dans l'atmosphère ni trop bas, ni trop haut, sinon ça ne pète pas. Et le climat actuel fait que ça n'explosera pas.

Je vais me livrer à un petit calcul. 137 629 amendements déposés, cela fait 5736 heures de travail (à raison de 24 amendements par heure, la tendance actuelle). Soit, 239 jours d'examen, si l'on considère (ce qui est faux) que l'Assemblée travaille en continu, jour et nuit. On arrive donc à 8 mois de travail. 8 mois pour la modification d'une loi alors qu'il faut voter les budgets de l'année 2007 bien avant la fin de l'année, comme le précise la Constitution.

Bravo pour cette opposition constructive, bravo pour ces mêmes qui veulent que le gouvernement n'emploie pas l'article 49-3.

mardi, septembre 12, 2006

Sommes-nous des pantins ?

Ah, cette élection présidentielle, quel barnum ! Pour être un cirque, c'en est un, un vrai et grandiose !

Le cirque, comme toujours, ça commence par des tracts avec quelqu'un qui s'époumone dans un micro. Puis vient le défilé dans les rues d'un cortège de bestioles déguisées, bariolées et de dompteurs trop maquillés. Et ça fini sous un bouillant chapiteau, dans une pagaille assourdissante, projos et fanfares. Ils se seront démenés, mais après, chacun rentre chez lui et continue sa vie.

Pour la campagne, on nous en fait voir de toutes les couleurs, sur les affiches et dans les radios. Chaque chaîne de télé reçoit dans son talk-show les caporaux d'opérette des écuries des candidats. Ces derniers se permettent des sorties, des séances de photos ou de dédicaces, ou encore des meetings. Au sortir de l'élection présidentielle, chacun rentre chez lui, mais avec l'espoir que sa vie et celle de ses proches continuent différemment. C'est autrement plus important. Et où était le grand ami de la culture et des jeunes ce 10 septembre ? Eh bien, dans un lieu de culture où vont les enfants... au cirque ! Jack tenait son meeting au cirque d'hiver Bouglione. Quelle mascarade !

Face à l'abrutissement, il ne restera dans l'isoloir qu'un ressenti et non un réfléchi. Éblouis par notre écran, l'image résiduelle de la campagne formera le nom placé dans l'enveloppe. Messieurs les docteurs en communication, vous aurez fait du bon boulot.

lundi, septembre 11, 2006

Qu'est-ce qui les fait courir ?

L'élection présidentielle aura lieu dans 8 mois. C'est loin ! Pourtant, pour preque tous, la campagne a déjà démarré. Néanmoins, la posture du candidat se cultive encore plus tôt ; il faut des années pour la façonner. C'est ardu !

Intéressons-nous à celle de Villiers, dont l'université du parti s'est tenue ces jours derniers. Fondateur du parc du Puy du Fou, il arrive ainsi à cultiver depuis toujours l'ancrage local vendéen alors qu'il n'y possède aucune attache. Il s'y rabat systématiquement après ses excursions en politique nationale. Membre de l'ancienne UDF, il a créé le MPF pour enfin personnifier son mouvement et se présenter à l'élection de 1995. Après un passage au RPF, il a reconduit le MPF pour rester l'unique maître à bord de son parti à lui.

Pour le contenu, il est le souverainiste le plus en vue de la droite. Mais après, c'est vague, flou... Pour la saison 2004-2005, il était contre la Turquie ; pour la saison 2005-2006, il pourfendait les moulins-minarets ; et pour la saison 2006-2007, il se positionne comme le revigorant des vastes territoires ruraux de la France profonde.

En fait, en ce qui concerne les idées, il a seulement l'habitude de faire ses choux gras contre Bruxelles. Mais sa seule vraie constante est celle du chasseur. Ce noble se plaît à ratisser à tout va, prenant à l'UMP, au FN, au MNR et plus récemment à CPNT, avec pour seul objectif rester à droite de la droite sans faire partie de l'extrême droite.

Si sa seule constante est stratégique et non pas idéologique, alors soyons clairs, ce qui le fait courir c'est le pouvoir, comme tous ces autres de cet horrible « système UMPS ».

"Les gens"

Il est de ces détails qui nous font penser que beaucoup d'hommes politiques vivent dans l'illusion, voient la France telle qu'ils voudraient qu'elle soit, interprètent toute réalité dans leur sens. Pourtant, le moindre des impératifs, pour quelqu'un qui fait de la politique, serait d'appréhender la réalité telle qu'elle est.

Le détail dont il s'agit n'en est en réalité pas un : il est l'expression inconsciente, l'émanation psychosomatique d'une maladie appelée populisme. On n'entend pas ici par populisme le fait de vouloir gouverner pour l'intérêt des "couches populaires", encore moins le fait de promettre monts et merveilles à la nation (ce serait alors de la démagogie). Un homme politique est pour moi populiste lorsqu'il est persuadé d'être l'incarnation, le héraut, le porte-étandard, du peuple tout entier, à l'exception notable de quelques ennemis de l'intérieur.

Ce détail, venons-en au fait, c'est la manie qu'ont certains hommes politiques de parler au nom des "gens". Non, ils ne sont pas les porte-parole d'un "électorat", d'une "partie des Français", pas moins de "certaines personnes", ce serait bien trop réducteur ! C'est pourtant la réalité. Certains, Besancenot, Villiers, Laguillier, Le Pen (la variante lepeniste étant bien sûr "les français"), procèdent souvent ainsi : "les gens en ont marre de...", "les gens sont exaspérés par...". Illustration avec le facteur : « les gens sont écœurés de la droite, mais ne veulent pas pour autant d'une expérience d'une gauche qui pourrait se satisfaire du libéralisme avec une pincée de social dedans ». Etonnante affirmation quand on sait qu'à l'heure actuelle Sarkozy et Royal cumuleraient plus de 70% des suffrages...

Les pensées, les idées, les intentions qu'ils prêtent aux "gens" sont les leurs, celles de leurs seuls électeurs. Peur de se regarder dans la glace. Peur pour les gens d'extrême gauche de voir que 90% des français votent à droite ou pour le "social-libéralisme". Peur pour Villiers de voir que les "patriotes" puissent voter à 80% pour des candidats hostiles à l'idée d'immigration zéro. Le fait, indéniable, que la France soit une mosaïque de sensibilités les plus diverses, toutes exprimées dans des proportions significaives, leur est insupportable. L'idée que, au fond, leur point de vue, qu'ils rêvent être la volonté immanente d'un peuple uni, ne soit qu'une idéologie minoritaire réservée à une caste, les épouvante. Alors on biaise le discours pour transformer le réel.

Ce qui m'emmerde dans tout ça ? Tout simplement que Royal et Sarkozy procèdent de même.

dimanche, septembre 10, 2006

La rentrée est finie

Le mois de septembre est bien avancé, la rentrée a été effectuée, tout le monde a démarré et reste maintenant à prendre le rythme d'une campagne qui mènera à l'élection présidentielle.

Il y en a quand même un qui est encore en retrait, dont le retour n'est pas complet. C'est quasiment le seul puisque Lionel s'affiche de plus en plus et va bientôt glisser au détour d'une conversation qu'il se présentera. Celui-là, c'est Alain Juppé !

Son arrivée du Québec marque la fin de sa traversée du désert, le retour d'un homme nouveau, rajeuni par la cure nord-américaine mais un retour incomplet car il n'était pas à Marseille pour le grand adoubement. Il se cantonne pour l'instant au niveau local. Il compte sûrement se faire réélire pour gagner un soutien populaire qui pourrait concrétiser le lancement d'un forme de popularité pour le chiraquien de toujours. D'ailleurs, les élections municipales ont été avancées le plus tôt possible (grâce certainement au préfet Idrac de la région Aquitaine, connu pour son orientation), pour peut-être lui permettre d'enchaîner avec un livre-programme et de se présenter dans la foulée en dernier chiraquien, en représentant ultime de la droite sociale, la seule capable de remporter une élection.

Cela paraît très court et très rapide, mais c'est très certainement pleinement maîtrisé.

samedi, septembre 09, 2006

Il s'accroche, il s'accroche !

Pendant que tout le monde pense à la campagne présidentielle, il en est un qui ne peut que mal supporter les grandes manœuvres qui visent à lui trouver un remplaçant. Alors il fait profil bas, appelant même à ce que les autres fassent de même.

Il est vrai que depuis la remise en selle ratée du 29 mai 2005, Jacques est au fond du trou. Il a nommé un Premier ministre flamboyant qui a occupé l'espace et qui lui a même fait profiter de sa popularité. Mais, ce dernier en disgrâce, c'est la crise du Proche Orient qui l'a relevé et, petit à petit, il remonte. Chirac grimpe lentement, très lentement, à l'abri des regards qui le pensent enfoui. C'est là sa chance. Revenir par surprise, se replacer en leader de la droite sociale du fait d'une fin de mandat réussie. Il espère aussi sûrement que la situation politique sera suffisamment chaotique, au plan national cette fois, pour lui permettre de refaire le coup de Mitterrand en 1988, c'est-à-dire devenir le candidat du rassemblement, le seul qui représente vraiment la Nation, celui qui fera fi des idéologies nouvelles et de la starisation du monde politique.

Un doux rêve ? Il est possible que ça lui trotte dans la tête, car dans le fond, il tient bon, il tient bon !

vendredi, septembre 08, 2006

Dans la terre !

Et si l'on commençait par la réalité des choses, par ce qui ne ment pas ? Qui sera candidat ? Commençons par un inconnu, Frédéric Nihous, qui devrait aligner facilement les 500 signatures, qu'il aura glanées dans les patelins reculés, parce que le mouvement qu'il représente commence, lui, a être connu : il s'agit de CPNT.

Quelle est son exposition médiatique ? L'émission politique On a tout essayé du 6 septembre... et heureusement car ses propositions prêtent franchement à rire. Il veut favoriser les commerces des petits villages... CPNT serait-il donc la survivance du mouvement poujadiste mais sans le leader sulfureux ?

En tout cas, on l'aura compris, il sera le candidat des ruraux pour la ruralité en faveur des ruraux. Le message est clair, non ? Et c'est un avantage de la présidentielle que de permettre de montrer ce qu'un recensement ne fait pas : le dénombrement de chaque communauté.

Son idée géniale : faire que les jeunes ne partent plus des villages. La raison, selon lui : on n'y trouve plus les petits commerces [d'antan, ndlr] : le boucher, le boulanger, le bar-tabac, le sabotier. Il n'y a même plus de bureau de Poste... Là, je crois qu'il vise juste. Maintenant, on sait pourquoi les jeunes s'en vont des petites bourgades isolées ; c'est pour aller poster leurs lettres plus vite.

Bref, on a là un mouvement qui regarde les choses en face, les pieds dans la terre, mais qui se comporte comme l'autruche. Et où elle est la tête dans tout ça ?

jeudi, septembre 07, 2006

Asseyez-vous, taisez-vous, sortez vos cahiers

Cette semaine, c'était la rentrée. Et la rentrée, ça commence toujours par quelque chose de facile : un dessin, une histoire. Pour les politiques, c'est le même topo, mais en plus compliqué... Il leur faut dessiner la carte scolaire !

La discussion qui entoure cette mesure de 1963 est invraisemblable et une mesure qui apparait comme un instrument de planification devient l'instrument de la fameuse politique du vivre-ensemble. Mais, l'essence-même d'un quelconque vivre-ensemble est la bonne volonté des personnes. Or, l'idée de la mixité sociale suscite chez certains responsables de gauche des règles d'une rigidité inimaginable. Partant d'une volonté d'harmonie, c'est dans l'esprit une forme de totalitarisme. La mixité sociale est la description d'un tout illusoire où chaque catégorie de personnes serait présente et profiterait à l'ensemble de la communauté. Quand on se rappelle aujourd'hui du concept des phalanstères, on ne le rit pas, on le moque...

Alors que faire pour cette carte, sujette chaque année à des modifications de tracé ? Car ceux qui ont les moyens de la contourner ne s'en privent pas et n'hésitent pas ainsi à offrir à leur progéniture un environnement de meilleure qualité. Où est la possibilité pour les meilleurs de réussir ? La République en France n'est-ce pas, pour une large part, l'idée de la méritocratie ?

Chers politiques, à vos papiers et vos crayons, vous avez deux heures !

Et pendant qu'en France on se demande s'il faut limiter le nombre de mandats...

... le Caudillo Hugo Chavez, chef suprême de la "Révolution Bolivarienne", porteur de la vérité révélée, celle des masses populaires, l'ami de tous les démocrates de la planète, vient d'annoncer qu'il allait ouvrir la voie à une réforme constitutionnelle permettant au président de la République de se faire élire "indéfiniment", alors que jusqu'à présent, il était limité à deux mandats. Pour la prochaine élection, il n'a qu'un seul concurrent : un "laquais des Etats-Unis", comme le présente le colonel Chavez : "Ici, il n'y a que deux candidats, Hugo Chavez et George "Diable" Bush". Avec la bénédiction de toute la gauche altermondialiste française, Monde diplomatique en tête, Chavez est donc subrepticement en train d'aménager les institutions de manière à devenir président à vie, comme le firent en leur temps les très fréquentables Loukachenko et Omar Bongo. Jacques Nikonoff et ses amis doivent jubiler. Et dire qu'on est en train de se tortiller dans tous les coins pour savoir quel socialiste aura le droit d'aller se battre contre 10 autres candidats de gauche, pour obtenir au mieux deux mandats de cinq ans ! Alors qu'il suffirait d'écouter le peuple...

Mais qui aime Fabius ?

Ces derniers temps, Laurent Fabius, candidat à la candidature au sein du PS, s'est beaucoup montré à la télévision. Ce fut le cas encore ce soir sur France 2 lors de l'émission Question Ouverte. Il faut dire que Fafa a du plomb dans l'aile : il enrage de voir Ségolène faire 20% de plus que lui au cas où elle serait candidate du PS. Lui, martèle-t-il, est là pour défendre des idées. Des idées "clairement à gauche". Il couve en fait une sérieuse crise d'identité. Il cherche désespèrement sur quel pied danser. Il doit retrouver un électorat. Mais lequel ? Bon il y avait bien le père François, certes, mais il a rejoint depuis longtemps les forces de l'esprit, et il y a quelques petits caporaux du PS Bartolone, Mélenchon. Ouais... Alors, qui aime Fabius ? Toujours trop riche pour les pauvres, devenu trop socialo pour les riches, trop aristo pour les bobos, trop démago pour les intellos, trop diplomé pour les prolos, cet homme là est un ovni de la politique. Et son électorat reste pour moi une énigme, une armée des nuées en quelque sorte. Si vous trouvez un partisan de Laurent Fabius, qui ne soit pas antiquaire, marchand d'art ou commissaire priseur, merci de me contacter.

mercredi, septembre 06, 2006

Un oeil sur la planète

Nos élections approchent, mais, partout ailleurs, d'autres ont lieu, y compris présidentielles. C'est le cas du Mexique où les résultats contestés sont extrêmement serrés. Et aujourd'hui nous le savons, c'est le candidat de la gauche qui en fait les frais. Il n'était pourtant pas bien compliqué pour lui d'arriver à ses fins : il lui suffisait de faire appel à un présidentiable socialiste français !

En Italie, les élections ont, elles aussi, abouti sur un résultat contesté mais, grâce à la présence de DSK, le grand soutien de la campagne de Prodi, c'est finalement la gauche qui a gagné. À l'opposé, il est véritablement frappant de voir qu'en Allemagne, où aucun candidat à la candidature suprême n'était allé mettre les pieds, les résultats, eux-aussi contestés, ont fini à l'avantage de la droite. Mais, c'est de Michelle que López Obrador aurait dû s'inspirer. Elle avait intelligemment fait appel à deux de nos très médiatiques socialistes français : l'amie Ségolène et le compère Jack. Ainsi, la victoire lui était assurée, et ce fut le cas, largement.

Et si c'était l'inverse en fait ? Si plus les candidats de gauche avaient de chances de l'emporter, plus de socialistes étaient sur le coup ? Dans ce cas, vu leur nombre en France pour 2007, c'est qu'ils sont tous certains de leur victoire. D'ailleurs, le sélectionneur Hollande n'appelle-t-il pas à un effort collectif de son équipe ?

Gollnisch : un play-boy est né

Mieux que David Bowie à ses heures de gloire, mieux que Madonna entre deux albums, il y a maintenant Bruno Gollnisch. Pour contrer l'envol de Marine Le Pen après son délestage de dix kilos, le numéro deux du Front National se lance dans une véritable Opération Séduction envers la jeunesse de son parti. Il est apparu à l'Université d'été du FN, vétu d'une simple chemise blanche, au volant d'une Chevrolet Camaro rouge, et surtout arborait fièrement une nouvelle coiffure, qui le rajeunit nettement. Ce brillant professeur d'histoire de la grammaire de l'université de Lyon, spécialiste de la négation, vient ainsi s'ajouter au casting déjà long du concours de beauté pour 2007. Passons sur la pimpante Ségolène, rappelons également l'opération de chirurgie esthétique de DSK, la restauration complète de la façade de Jack Lang, le pack "bronzage-brushing" façon Julio Iglesias de Dominique de Villepin... Curieusement seul François Hollande semble refuser de s'aligner, aurait-il compris qu'il n'avait aucune chance ? En tous cas, nous attendons tous avec impatience les futures photos de Michèle Alliot-Marie
en string dans Playboy ou la prochaine arrivée de Laurent Fabius en débardeur-pantacourt-tongs à la fête de l'Humanité.

mardi, septembre 05, 2006

On fait dans le popu

C'est bien connu, l'union est un mouvement populaire. Et qui dit populaire dit peuple. Le peuple aime le foot ? Alors va pour un match de foot.

Il a donc eu lieu ce match, pendant l'université d'été de Marseille. Et pour si peu, avec un Gaudin sous la main, on s'est payé le Vélodrome. Celui-ci n'a d'ailleurs rarement été aussi vide... Il faut dire que les équipes avaient de quoi passionner, que du beau monde estampillé UMP : des chefs de section, des ministres, et pour arriver à 22, des sous-chefs de section, des sous-secrétaires d'État. Ils ont tous tapé dans la balle dans leurs beaux maillots siglés UMP et roses qui plus est. C'est vrai, le rose, ça fait trendy.

Ce match, il était aussi intéressant que celui de Giscard, alors jeune et fringant, incapable de sauter et de contrôler un ballon proprement. En revanche, il n'avait pas la portée de la dédicace de Sarkozy sur des tongs. Et oui, la marque UMP produit aussi des tongs (qui ne doivent être mises que pour sortir les poubelles le soir) et une jeune pop' est allée voir son patron, pendant qu'il dédicaçait son livre, pour avoir le suprême autographe. Mais, face aux journalistes, l'orchestration a fait flop. Qu'importe ! C'est populaire et on ne méprise pas le populaire. Car si le peuple aime, c'est que c'est bien. À ce niveau là, ce n'est plus populaire, c'est populiste !

lundi, septembre 04, 2006

Auto-satisfaction, messianisme et ridicule


Lors de son discours de clôture de l'université d'été de l'UMP, Nicolas Sarkozy s'est livré à une de ces envolées lyriques dont lui seul a le secret. Ainsi, désireux de s'adresser aux jeunes, sa nouvelle cible depuis que Doc Gyneco est venu se greffer à son pool de "people" qui le soutiennent (après Barbelivien pour la ménagère de plus de 60 ans, décidement, il sait les choisir !), ce cher Nicolas a invoqué les glorieux faits d'armes de la jeunesse du monde : "Comme la jeunesse de la Révolution a balayé le vieux monde, comme la jeunesse de la Résistance a mis un terme à la guerre civile européenne, comme la jeunesse tchèque a pris sa revanche sur le 'printemps de Prague'. Comme un jour la jeunesse chinoise finira par effacer Tiananmen, vous changerez le monde si vous ne laissez personne vous voler vos rêves".
Comparerait-il l'aspiration de la jeunesse à laquelle il s'adresse, c'est à dire voter pour lui, pour qu'il baisse les impôts, réduise le nombre de fonctionnaires, flexibilise le contrat de travail (ce sont bien là les attentes d'une majorité de son éléctorat jeune composé d'enfants de la jeunesse dorée de l'ouest parisien) aux combats pour la liberté et contre le totalitarisme qu'ont mené les jeunes du Vercors, de Tienanmen et de Prague ? En résumé, voter Sarkozy, c'est "un rêve", et ça équivaut à renverser la barbarie pour établir la liberté. Je n'avais que des suspicions quant aux visions auto-messianiques de Sarko, quant à son auto-Bonapartisme. Ce sont maintenant des convictions.

Dans l'ordre !

Ce blog commence un dimanche 3 septembre, jour de clôture de l'université d'été de l'UMP. Mais il ne se privera pas de parler des jours précédents. Aussi, pour remettre les choses dans l'ordre, il faut commencer par l'université d'été de l'UDF. L'UDF qui passe systématiquement derrière l'UMP sur la première chaîne.

Exemple : samedi, Bayrou est interviewé par Claire. À la différence des hommes politiques de ces derniers jours (Hollande, Villepin et aujourd'hui Sarkozy) il n'est pas reçu sur le plateau. Même, son interview passe au second plan, derrière un gentil sujet sur l'UMP à Marseille. Mais non, à l'attaque contre les grands média Claire défendra bec et ongles son antenne qui contrôle strictement le temps de parole. On l'aura compris, cela suffit pour faire d'une chaîne une chaîne qui traite objectivement l'information politique...

En passant, conseil à François : quand une journaliste (comme Chazal le 02/09 ou Pulvar le 01/09) t'interrompt, ne t'efface pas, surtout pas. Ainsi, tu t'éclipses et tu disparais derrière les roquets ! Qui est la personne importante dans une interview ? L'interviewer ou l'interviewé ? ... Trop de politesses, trop de gentillesses ... Le pouvoir se prend, ne l'oublie pas. Et dans une interview aussi !

Avant-propos²

2007, la grande année politique de la France ; les municipales et sénatoriales écartées pour laisser cours au plus grand théâtre, aux expressions les plus diverses : pour faire place à l'élection présidentielle.

Pour sûr on y verra tout. Et ce seront des morceaux pris dans la masse et savamment cuisinés qui seront livrés ici.

Le peuple français va choisir sa tête. Qu'importe la façon dont il choisira, il choisira la bonne. Il pointera son doigt et fera d'une personne l'incarnation de la Nation. Cette élection est fondamentale et ce blog existe pour cela.

dimanche, septembre 03, 2006

Avant-propos

Je n'aurais pas pensé faire ce blog pour deux raisons : premièrement, il n'y a rien que je trouve plus ridicule qu'un blog politique, a fortiori quand il est fait par un amateur désoeuvré et destiné à être le dépotoir de réflexions dogmatiques type café du commerce, anti-libéral ou anti-socialiste, peu importe. Ensuite parce que je n'ai pas de grande affection pour les élections présidentielles : souvent le jeu de la politique politicienne prend le pas sur le débat de fond ; souvent les médias surexposent, dramatisent, et contribuent à faire passer au second plan les vrais enjeux, au détriment de préoccupations racoleuses ; et il est également déplorable que l'élection d'un seul homme focalise toutes nos attentions, au détriment des élections législatives ou locales, qui sont au moins aussi importantes pour notre démocratie : la France n'a donc jamais tourné la page du césarisme qui lui a fait vivre ses grandes rencontres avec les Bonaparte, avec de Gaulle, avec Mitterrand, et ce, ô surprise, malgré 12 ans de Chirac... Les vrais grands hommes de l'histoire de France n'ont ainsi rarement occupé la place de chef d'Etat, ne serait-ce que sous la Vème république : les Mendès-France, les Barre, les Rocard, les Delors, entre autres, se sont toujours effacés au détriment de personnalités formatées pour la conquête et l'exercice du pouvoir suprême.

Pourquoi donc me lancer dans ce blog ? Tout simplement parce que, malgré tout, je pense que 2007 est une élection différente des précédentes, parce que j'ai envie de jouer le rôle de l'observateur, et que cette position m'en apprendra certainement beaucoup sur la politique et sur les Français.
Mais comme je méprise les blogs politiques qui se prennent trop au sérieux, le ton ne sera pas trop scientifique, de toutes façons je ne m'estime pas capable de livrer quoi que ce soit de réellement intéressant comme analyse. Je n'aurai donc d'autres prétentions que livrer mes réactions, mes sentiments, face au déroulement de cet évènement. Je m'adonnerai sûrement volontiers à une ironie cynique, que cela fasse rire ou non, qu'importe...