mercredi, février 28, 2007

Trop beau

Surtout ne pas se voir trop beau, c'est le meilleur moyen de tout planter. Un bête constat, applicable pas seulement dans une stratégie de campagne présidentielle mais qui mérite d'être rappelé au moment où Bayrou, méprisé au début devient estimé, et où Sarkozy a de nouveau connu une période de suprématie.

Effectivement, c'est un grave péché d'orgueil qui ne trouve pas de rémission auprès de la sainte opinion. Sarkozy frôlait presque l'arrogance quand, au début de l'automne, Royal désarçonnait le PS par ses déclarations, et qu'il en moquait le contenu. Il s'en est vite remis pour se tenir au respect réglementaire du candidat Y. Mi-février, alors qu'il survolait les sondages, il n'a pas réitéré, brillant même par un retrait médiatique probablement calculé.

Maintenant, c'est donc à Bayrou de se méfier. Si véritablement il entre dans le saint, c'est sans euphorie ni emphase sous peine de perception prétentieuse et de condamnation à la représentation courante d'une mouvance.

dimanche, février 25, 2007

Le candidat du peuple

Qui est-il ?

Il en est un qui s'en réclame : Le Pen. Ce qui est certain, c'est que le monde ouvrier, frappé par les délocalisations liées à l'expansion de la mondialisation, est enclin à voter pour lui et sa fermeture des frontières protectionniste. L'unique espoir est que cette mesure économique apportera du travail.

Dans son plan de banalisation, le FN développe un programme dans toutes les directions pour figurer un parti classique, intéressé par tous les sujets. Mais, les mesures tous azimuts n'animent pas le militant frontiste, il reste de marbre. Aux grands meetings, il continue à manifester son plaisir uniquement quand on parle de lutte contre l'immigration. Ça replace un peu le FN vers ses origines et montre bien son caractère xénophobe, habilement réfuté aujourd'hui grâce au terme « francophile » dit dans un large sourire.

Est-ce que le militant FN est représentatif du peuple pour ce qui compte le plus à ses tripes ? Non.

samedi, février 24, 2007

Borloo, le néant

Oui, il est bien plus qu'absent dans cette campagne. UDF la dernière fois, il aurait pu être un « Premier ministre révolutionnaire » (selon ses propres termes). Rapidement passé à l'UMP, puis recentré sur le Parti radical - un satellite de l'UMP - pour s'ancrer plus au centre et se distancier du sarkozysme, il devait dans cette campagne défendre son bifteck sans se positionner a priori. Résultat il n'apparaît pas dans les réunions publiques. Il est au gouvernement et n'en déborde pas. Curieux... Est-ce qu'il aimerait rejoindre le parti dont il a un temps été le porte-parole (c'est-à-dire l'UDF) et qui est sans aucun doute plus proche de sa vision ou souhaite-t-il peser dans une présidence Sarkozy pour faire pencher la balance (et obtenir au passage un ministère même s'il ne mérite pas tout à fait qu'on lui prête cet appétit pour les ors de la République) ? Alors, simplement, il attend que sa femme quitte l'antenne pour se mettre en avant...

N'en faisons pas trop sur lui ! Il ne veut pas être là (enfin quelqu'un qui n'est pas frappé de « spototropisme »), soit ! Mais il fallait tout de même soulever cette étrange bizarrerie !

vendredi, février 23, 2007

Et si...

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jeudi, février 22, 2007

Le relativisme dénigrant

Depuis que le message du Front national se veut apaisé, au discours policé et au programme allégé, ce parti et son patron se sont banalisés. Mais voilà, les sondages ne donnent pas à Jean-Marie le résultat qu'il a obtenu en 2002 et il est probable que celui-ci s'en énerve. Parce que si le vote Le Pen a été décomplexé et si l'installation durable du FN dans le paysage politique français est effectuée, alors, il devrait être crédité de biens plus de voix. Ça n'est pas le cas.

Alors, hop ! Une pique, une sortie, un excès bien choisi, il a qualifié d'« incident » les attentats du 11 septembre, alors qu'ils constituent en eux-mêmes le déclenchement historique du XXIe siècle avec la contestation de la position hégémonique des États-Unis dans les affaires du monde qui aboutira à un monde « multi » quelque chose. (J'ai presque honte de rapporter ses propos et de devoir les contrargumenter...)

Au nom de quoi a-t-il fait cela ? Au nom de Le Pen, qui est un nom sulfureux et qui vient marquer un personnage qui se complaît à l'être tout autant. En invoquant sa relativisation permanente des choses par rapport à une échelle personnelle tout à fait particulière, il prend un excellent fait historique quand on connait la propension française à l'anti-américanisme et les penchants que peuvent avoir les musulmans - objectivement de plus en plus nombreux à voter -, à l'adresse de qui il a conté à la lie plusieurs anecdotes flatteuses à son propre sujet (dont pour le coup je ne me ferai pas l'écho). Il en rajoute une couche au passage pour décrier la situation irakienne.

C'est donc excellemment joué. Il montre qu'il reste le même sur un thème qui est favorable à un autre pan de l'électorat. Il enseignait, il y a des années, à sa fille que ses électeurs ne voulait pas d'un FN ou d'un Le Pen soft, gentil ou light - peu importe - il le met en œuvre maintenant, pour se rappeler pendant la campagne, mais à distance tout de même des échéances.

Le devoir de réserve

Ces derniers jours je n'ai pas beaucoup écrit. C'est une forme d'autocensure inconsciente. La campagne avance, et j'ai des convictions qui s'affirment, négativement comme positivement. Mais je ne veux pas que ces convictions dictent ma ligne éditoriale, contrairement à Alain Duhamel j'ai du mal à rester neutre quand l'enthousiasme est là. Des choses se passent et je me refuse à les commenter, car je les sens : je ne veux pas que ce blog devienne un lieu d'expression partisane, un énième blog de soutien à untel ou unetelle, un dépotoir de croyances et d'espoirs peut-être, qui sait ?, chimériques...
Alors dans les prochains jours je n'aborderai, délibérement, que des sujets totalement à la marge du jeu des principaux candidats de cette campagne. Après tout, soyons équitables. Je me ferai violence s'il le faut. Mais ne comptez pas sur moi pour voir les mots Sarkozy, Royal et Bayrou ces jours-ci. Je me permets avant cette parenthèse un dernier mot d'ordre. Comprenne qui pourra : "Aux armes, citoyens !"

mercredi, février 21, 2007

Hors format - 7, Allons...

Faisons le point sur la situation politique actuelle. Celui qui fait la course en tête se cache en ce moment, celle qui le poursuit remonte on ne sait pourquoi. Quant aux suivants, on ne peut dire quelle est leur tendance motrice et sur quels rails ils roulent. Alors, où en sommes-nous ? Pourquoi ? Et que peut-on envisager pour les prochaines semaines ? Voilà des questions intéressantes...

Et puis non ! Non ! ... En fait, ce soir, j'écoute les conseils avisés de Michel et les mets en pratique. Je vais aller danser !!!

mardi, février 20, 2007

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lundi, février 19, 2007

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dimanche, février 18, 2007

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vendredi, février 16, 2007

L'insupportable

Revenons un peu sur l'émission À vous de juger d'hier (qui a conservé sa présentatrice habituelle) et notamment sur un des invités de la seconde partie : José Bové. C'est un candidat à la présidentielle qui a du mal à oublier son passé syndical. Il est dans la revendication permanente, concluant ses exclamations d'un agressif « et ça c'est pas normal ». Il ne cherche pas à réfléchir pour poser un diagnostic. Non. Surtout, ne réfléchissons pas ! Faisons simple, basique, bête.

Parmi ses contradicteurs : Villiers - dont on peut aisément comprendre que les divergences soient aiguës -, avec qui il a été impossible d'établir un débat serein. Il n'a eu de cesse d'élever la voix comme s'il était face à un mur de policiers en tête d'un cortège d'une quelconque manifestation anti-tout. Jamais il n'a usé d'autres moyens que celui de la caricature, élaborant des petits stratagèmes minables pour s'attirer les faveurs de l'auditoire, comme pontifier sur des valeurs pour contrer des arguments, même si les thèmes ne sont pas les mêmes.

Bref, si le vendredi 16 mars, jour du dépôt des signatures, Bové est validé et peut donc continuer sa campagne, il va falloir beaucoup d'abnégation. Car aucun débat ne sera possible avec lui puisqu'il ne respecte pas le débat serein, de la même manière qu'il ne respecte pas tout ce qui ne lui plaît pas. Effectivement, c'est un libertarien, il ne recule devant rien et en démocratie, lors d'un débat, c'est tout bonnement insupportable. Que fera-t-il face à un agitateur populiste de son espèce comme Jean-Marie Le Pen ? Paul Amar devrait préparer les gants...

Un soutien qui a de la valeur, lui

Cela passera très certainement quasiment inaperçu dans les médias, car on préfère focaliser sur les sulfureux soutiens de Sarkozy, les habituels "artistes" qui gravitent autour du PS ou les coups d'éclat tels que celui d'Alain Duhamel ces derniers jours. Pourtant c'est un soutien qui, bien que déguisé, est le signe de temps qui changent : Romano Prodi, le très respectable président du conseil italien, l'homme de centre-gauche droit et honnête, réaliste et humaniste, sobre et efficace, qui manque aujourd'hui cruellement à la France, a à demi-mots apporté son soutien à François Bayrou, saluant son "courage". Le courage, il sait de quoi il parle, lui qui a du croiser le fer contre un candidat qui possédait le plus gros des médias de son pays, et qui l'a battu. Voilà qui n'est pas sans rappeler le combat d'un certain candidat chez nous, contre les collusions politico-médiatiques, notamment contre la chaîne d'un certain Martin Bouygues -qui a financé les pharaoniques monuments à la gloire du président Turkmène Saparmourat Niazov, belle preuve de moralité, cela n'a rien à voir mais il est bon que ça se sache.
Il a également loué sa "simplicité typique de la province". Prodi a tout compris. Il sait ce qui fait la force de Bayrou et peut l'emmener loin. A t-il senti que les vents étaient en train de tourner et qu'il était utile pour lui d'apporter sa part de souffle à la "vague Bayrou" ? Qui sait, après tout pourquoi sa déclaration serait-elle gratuite ?

jeudi, février 15, 2007

Comme un défaut de participativité...

Après Hollande qui part quichotter au grand galop pour préserver le socialisme dans la campagne de sa très chère, après Montebourg qui pond la sienne au milieu d'un plateau, voilà Besson qui se barre.

Explications :
- Hollande a développé une vision autonome de la fiscalité future en cas de victoire. Autonome... vis-à-vis du comité de campagne... mais vraisemblablement pas du parti dont il est le chef et qui est celui qui a investi Royal. D'où un beau choc frontal.
- Montebourg a lâché un mot piquant sur Hollande. Certains aiment l'épicé mais c'est monté au nez d'autres alors... comme au rugby après un mauvais coup : suspendu, il est allé s'asseoir sur le banc au bord du terrain.
- Et le dernier - qui mérite le plus des éclaircissements car il est assez médiatiquement inconnu - c'est Éric Besson, l'homme à la calculette du PS, l'homme à la diarrhée de lettres aussi, puisqu'il a aligné 140 pages anti-sarkozy. Il est parti, lui aussi. Personne ne sait pourquoi. On suppose dans les milieux informés qu'il s'agirait d'une incompatibilité avec Hollande (d'humeur ? de fond ?). Vues ses compétences il faudrait peut-être fouiller vers l'annonce de recherche d'un suppléant à Bertrand Renard...

En tous cas, c'est évident, tout cela marque un sérieux manque de communication interne. C'est un cas certain de mauvaise gestion d'équipe où les membres ne réussissent pas à travailler ensemble dans un objectif commun. Le déficit de dialogue doit dire beaucoup dans la débâcle des adjuvants de Royal. Mais, restons positifs ! Soyons participatifs !

mercredi, février 14, 2007

Les hommes de la surprise

Depuis 2002, chaque élection a connu un résultat propre à brusquer la politique française. À chaque fois, une partie très significative de l'électorat s'est portée sur un choix qui contredit le bon sens. Comme rien n'a fondamentalement changé, il faudrait peut-être se demander quelle sera la surprise ce coup-ci !

Le Pen ? Il a déjà fait la surprise une fois. C'est éventé. Mais le 21 avril a décomplexé pas mal de monde, alors, pourquoi pas...
Bayrou ? Il est sur un axe qui n'est pas forcément original, mais dont l'éclairage du moment laisse entrevoir la possibilité que la surprise c'est lui.
Bové ? S'il avait été le candidat unitaire qu'il semblait pouvoir être il y a un an, il aurait fait un sacré carnage. Aujourd'hui, il ne faut pas trop y croire.

Et puis, si finalement, la surprise était que les choses rentrent dans l'ordre, avec la fin des cycles ouverts en 1968 - avec des candidats qui prônent un retour à l'ordre - et 1981 - avec la clôture des bimandats mitterrando-chiraquiens -, que le changement de génération et le renouvellement des idées fassent que ce sera à nouveau un grand affrontement droite-gauche, avec le match que tout le monde attend : Royal-Sarkozy (alors que le Chirac-Jospin n'intéressait personne... et pour cause !) ? Alors la seule surprise du premier tour sera de connaître le classement des hommes qui croyaient pouvoir la provoquer.

mardi, février 13, 2007

Un oubli ?

Malgré une lecture approfondie du pacte présidentiel de Royal, rien n'est dit sur le stress. Pourtant, au début de son irrésistible ascension, la souffrance au travail avait été un de facteurs de sa percée. Elle dénichait des sujets dont aucun politique ne parlait, des sujets qui touchaient directement la vie des gens.

Alors pourquoi avoir escamoté un tel bon filon ? Est-ce que l'on ne peut pas lui trouver de solution en quelques mesures ? Est-ce que, finalement, c'est le refus de faire de la démagogie sur un sujet irrésolvable (va pour le néologisme !) et donc trop aisément traitable ? Ou est-ce au contraire que c'est un sujet tellement prometteur, qu'il faut le garder précieusement dans sa besace ? Voire même, est-ce que c'est parce qu'il est voué à être utilisé lors du débat de l'entre deux tours, tellement insaisissable et prompt à créer l'engouement sans avoir le temps de se donner la peine d'expliquer comment y répondre ?

Oui, cet oubli est assez surprenant. Et les meilleures raisons pour le justifier sont celles de dire que c'est un oubli passager et que l'on cherche seulement à différer son annonce pour faire mouche le moment venu.

L'éternel vide des slogans

Depuis les années 70, on le sait, et à plus forte raison depuis la campagne de 1981, première campagne jugée "à l'Américaine", le politique a gagné le champ des activités humaines parasitées, ou améliorées, par le règne du marketing. C'est alors qu'on a vu proliférer ces slogans de campagne, qui depuis toujours prêtent à sourire, et qui jouent néanmoins un rôle, nous expliqueront sociologues ou psychologues. Ils semblent toujours vides de sens. C'est qu'ils ne sont pas là pour contribuer au débat de fonds, il ne s'agit que de jouer sur l'inconscient des potentiels élécteurs. Le problème est qu'ils sont tous largement fédérateurs et ne permettent en aucun cas la distinction entre les différents programmes et les idéologies en place. Sauf pour les extrêmes.

Ainsi, on ne peut voir dans les slogans du PS et de l'UMP que des mots d'ordre vides de sens depuis 1981 : "La force tranquille", "Le président qu'il nous faut", "La France unie", "Nous irons plus loin ensemble", "Du sérieux, du solide, du vrai", "La France pour tous", "Le président du vrai changement", "La France en grand, la France ensemble", "Présider autrement une France plus juste".

Qui peut, sans les connaître à l'avance, dire dans cette liste à quel camp politique renvoie chaque slogan ? Il n'y a guère que les slogans extrêmistes qui soient réellement porteurs de sens : "Nos vies valent plus que leurs profits", "Le camp des travailleurs", "Remettre de l'ordre en France".

Aujourd'hui, entre "Ensemble, tout devient possible", "La France de toutes nos forces", "Plus juste, la France sera plus forte", difficile de voir une différence entre les projets. Rien sur le travail, le mérite dans le slogan de Sarkozy, par exemple. Les slogans ne sont donc toujours pas discriminants. Mais on continue à les scander, à les inventer. Cela doit certainement rapporter beaucoup à quelques Diafoirus de la mercatique, type Séguela, qui ne font que contribuer à l'effacement du contenu au profit de la forme dans le champ politique.

Raison contre émotion

Dans le marketing tel qu'on le connait aujourd'hui, on sait que pour un consommateur, le ressenti importe plus que les qualités intrinsèques du produit. On cherche donc, par les publicités faisant intervenir des stars, par des packagings aux couleurs étudiées, à jouer sur les valeurs de la marque ou du nom du produit. Il a été clairement prouvé qu'il est plus efficace de jouer sur l'émotion, et c'est d'autant plus le cas lorsque le consommateur se retrouve en marché saturé. En effet, brièvement, si le marché vient de se créer, le client fera très attention aux qualités propres des nouveaux porduits car il aura peur de se faire avoir.

Est-il très différent de piocher un produit sur l'étagère d'une allée et le mettre dans son panier ou de prendre un papier sur une table et le glisser dans une enveloppe ? Malheureusement non. Et pire... l'offre politique est en France clairement saturée quand vient l'élection présidentielle, on y voit des peoples et on s'y amuse avec la palette des couleurs pour le choix des vestes. Ne nous étonnons pas alors de voir Sarkozy et Royal jouer sur le terrain de l'émotion. Et ils ont de toutes façons été choisi pour ça. On a dit : « c'est lui [elle] qui est le plus capable de gagner ». On l'a dit car ils sont bons dans ces registres émotionnels.

À sa façon, Le Pen, qui joue sur les peurs, est aussi un candidat de l'émotionnel. Ne reste alors, dans les grands candidats, qu'un seul qui se préoccupe plus de la raison : Bayrou. Du moins dans ses discours. Car à côté, il commence comme les autres (et d'ailleurs le Président s'est aussi épanché hier) a raconter sa vie privée.

lundi, février 12, 2007

Une journée tournant

Ce 11 février aura donc été une date importante dans la campagne dont on tire plusieurs enseignements :
- après un vrai-faux suspense, Jacques Chirac semble enfin décidé à se retirer. Il se cherche une porte de sortie honorable et veut se forger une légende de son vivant, comme le firent ses glorieux précedesseurs, ceux qui sont partis de leur propre gré. On devrait donc assister à un passage de témoin paisible. Espérons pour lui que les toutes dernières semaines le feront accéder au même "état de grâce" qui avait entouré le départ de Mitterrand, la nostalgie occultant finalement les moments sombres.
- Nicolas Sarkozy essaie aujourd'hui de se poser en rassembleur. Il a de plus en plus compris pourquoi Chirac a été écrasé par Mitterrand en 88. Mais le renard pourra-t-il être crédible paré des plumes de la poule, selon les (bons) mots de Bayrou ? Il persiste dans sa posture d'unité nationale, qui a surtout pour cible les brebis égarées de la gauche : d'où les invocations du glorieux Jaurés. Comme dirait Sardou : "Personne n'y croit", surtout pas lui.
- Enfin, le grand évènement de la journée, ce n'est pas le one-man-show de Le Pen à Nantes, c'était bien sûr le grand discours de Ségolène Mitterrand-Royal. Même mise en scène, mêmes phrases, mêmes 110 propositions, à une ou deux près, même avalanche de promesses sociales. Revenus en 1981 ? Pas tout à fait, et dieu merci. Ce que je retiens surtout, c'est une prise de conscience des socialistes de l'urgence de la situation financière du pays, ainsi qu'un discours sur l'Etat qui sort enfin du pur jacobinisme : dénonciation de l'excès de centralisation, ambition de régionalisation forte, recherche de l'efficacité des administrations... De là à ce que cette gorgée d'eau fraîche fasse avaler la soupe rance, l'avenir nous le dira...

dimanche, février 11, 2007

Pépère

Un peu de recul est nécessaire pour faire le point sur un dimanche qui, plus que les autres, aura été très important. Puisqu'il est dit que les campagnes se jouent en février, chacun a retenu la leçon et joue son va-tout en même temps, essayant de bouchonner l'espace médiatique pour occuper toute la place possible et éviter que le concurrent ne la prenne. Tous les candidats l'ont fait, y compris le Président...

Qu'est-ce qui était le plus intéressant ? Le 2007oscope s'est à peu près penché sur tout : des discours vaillants à la tribune aux moult interventions télévisées des uns et des autres. Qu'a-t-on appris ? Rien, sauf à gauche. Car c'était effectivement la journée de Royal, tout le reste n'était que peu important, lorsque ça n'était pas carrément du bruit. Elle a dressé, à la façon d'un Francis Huster, donc en assez mauvaise oratrice - il faut honnêtement le reconnaître car elle est parfois dépassée par la portée de son discours -, « l'inventaire de l'ensemble des désordres » de la France.

Rappelons que le slogan de Philippe de Villiers consiste simplement à vouloir « remettre la France en ordre »... Un partage de termes qui passe inaperçu pour le moment mais qui ressortira car la préférence de l'ordre passe pour être de droite, et la préférence pour la justice sur l'ordre passe pour être de gauche. Quand on sait que Bayrou ne jure que par ce qui est juste en ce moment (« la loi du plus juste contre la loi du plus fort »)...

Si on ajoute que Royal a ressorti tranquillement les vieux ingrédients de tonton... Non, vraiment, il valait mieux se contenter de regarder mamie à la télé et papi qui expliquait comment il l'avait rencontré...

L'humanisme lepéniste

On connait bien la différence entre Philippe de Villiers et Le Pen, le premier prend en considération les critères religieux auquel le second refuse d'accorder une importance. S'amusant ainsi à ironiser sur un Villiers qui le déborderait par la droite, ce qui achèverait sa stratégie d'adoucissement et son entrée dans le jeu traditionnel des hommes politiques aux idées respectables. Car ce qui importe à Le Pen c'est la qualité de citoyen français. Il se limite au critère de nationalité.

Il opère une campagne médiatique encore plus marquée en ce qui concerne l'immigration. Le Pen ne stigmatise pas les immigrés pour lesquels il avouerait même une tendance à la compassion ; Le Pen combat le phénomène de l'immigration, alimenté par les « pompes aspirantes » qui déverse un « torrent » incontrôlable. Il a déplacé sa haine de façon ostentatoire vers la sale caste des politicards au pouvoir... Ça fait mieux. Gentil avec les pauvres petites gens qui ont droit à toutes les excuses et ardu avec les grands aristocrates d'en haut fautifs un point c'est tout.

Son humanisme est surprenant, il n'efface jamais le tropisme de la nationalité. Mais quelle en est la forme quand il se retrouve face à de jeunes Français, fils d'immigrés récents, qui ne seraient pas Français si ses idées avaient été appliquées ?

samedi, février 10, 2007

Où l'inextricable complexité force au statu quo

L'administration, bras armé de l'État, vit par ses fonctionnaires. C'est pareil pour les services publics rendus par l'État. Ainsi, ce dernier vient à rémunérer chaque mois plusieurs millions de personnes. Beaucoup considèrent qu'elles sont privilégiées, soit du fait de leur statut qui accorde la sécurité de l'emploi soit du fait des calculs de rémunération et de retraite.

Et ce problème dure, dure, dure depuis des décennies. Ça n'en finit pas. À partir du moment où l'on a dit que les fonctionnaires, du fait de l'assurance qu'ils ont d'avoir un emploi à vie avec toutes les facilités indirectes que cela suppose, devraient avoir pour compenser une prime négative de précarité puisqu'ils sont sensés ne jamais la connaître, mais qu'ils doivent aussi bénéficier d'une rémunération légèrement supérieure à la moyenne à travail égal pour bien qu'ils gardent en tête qui est leur employeur et qui les paie véritablement, de façon à les moraliser et à lever la tentation de la corruption - car il ne faut pas l'oublier, c'est un risque perpétuel, même si elle est faible chez nous -, et bien on a tout dit donc on a rien dit. On a statué à l'extrême et donc on ne s'est entendu sur aucune mesure à prendre. Et ça dure, dure, dure.

Dès que l'on veut légitimement aller plus loin pour essayer de démêler les fils on est bloqué par la forêt des statuts, des primes et des cotisations spécifiques, d'un côté comme de l'autre, qui font dire à chacun « mais la réalité est beaucoup plus complexe que ça ». Soit. Mais ça ne signifie pas que l'on doit s'y complaire. Commençons un long travail de simplification et de remise à plat pour pouvoir décider d'une manière transparente, non pas équitablement, il y aura toujours un biais et une orientation, mais clairement.

Laurent, retourne au placard

La victoire de Ségolène aux primaires du PS avait eu au moins le mérite d'accélerer la mort politique de celui qui voulait devenir Mitterrand mais ne lui arrivait pas à la cheville, Fabius. Avec ses 20%, sa troisième place, le désavoeu cinglant de sa stratégie éléctoraliste cynique, on pensait que Fabius allait rejoindre Jospin, Rocard, Cresson au club des retraités aigris poussés vers la sortie par le PS. Mais non. Impossible de s'y résoudre. Accroché au pouvoir comme une arapette à un rocher, il vient glaner son portefeuille ministériel en tapant sur... Bayrou. Eh oui, de peur d'être marginalisé en cas d'alliance avec l'européen UDF, il faut qu'il évite à tout prix toute alliance avec la bête immonde : la "droite" ! Celui qui était prêt à aller parader à la fête de l'huma, à friser la moustache de Bové, à se vautrer dans ce lit qui lui va si mal de la gauche antilibérale, refuse toute idée d'alliance avec quelqu'un qui propose un programme économique plus à gauche que la politique qu'il a appliqué en tant que premier ministre.

Alors que DSK a au moins la modestie de rentrer honnêtement et utilement dans le rang en aidant le PS à élaborer ses projets fiscaux, Fabius ne fait que continuer à privilégier la politique par la posture, le sectarisme, les jeux d'appareil. Et ne tape sur Bayrou que parce qu'il pense qu'il reportera ses voix sur Sarkozy, sans avoir rien à redire sur ses idées. C'est vrai que ce serait trop lui en demander que d'être constructif dans le champ des propositions et des idées : il ne l'a jamais fait. Allez Lolo, on t'a autorisé une sortie de ton placard, on espère que Ségolène aura l'élégance de te proposer un sous-secrétariat à la pêche, qu'il refuse par orgueil, et retourne brocanter.

jeudi, février 08, 2007

Dépit ? Mépris ? Pitié ?

Depuis combien de temps José Bové savait-il que l'avis de la Cour de cassation serait rendu le 7 février ? Étonnant tout de même... ça tombe même pas une semaine après sa déclaration de candidature. Une déclaration qu'il avait déclaré qu'il l'effecturerait 10 jours avant la date... Bref, un beau triptyque. Alors que les candidats normaux se contentent de d'annoncer leur participation à l'élection, lui annonce sa future déclaration, se déclare, et par une adaptation parfaitement orchestrée de son lancement de campagne au résultat du pourvoi en cassation, fait stigmatiser sa candidature par la Justice.

Bravo Bové, c'est bien manipulé. Les collectifs ne t'ont pas élus, c'est pas grave, t'es quand même candidat. Tous les petits candidats partent tôt mais toi non, pas besoin, tu pars tard. Et puis surtout, tu fais rebondir l'écho de ton lancement dans les bouches des magistrats. On fait pas mieux pour se prostrer dans la position du méchant pouvoir tyrannique qui est contre moi, pauvre citoyen, armé d'un courage qui me fera lutter toujours et toujours.

Il est content le Bové maintenant. Il joue le rôle dans lequel il est le meilleur. Il va tout invoquer, tout confondre. Mais ça ne prendra pas. Non ! Car, on ne peut pas à la fois incarner la défaite de la pensée et pouvoir être le stratège le plus rusé.

La valeur des mots

Ma modeste vie politique m'a amené l'an dernier à servir de contradicteur à divers énergumènes issus de partis undergrounds, relevant plus de l'ufologie que de la politologie, à l'instar de ce sympathique Aurélien Véron, dignitaire du parti hayékien Alternative Libérale. Ce dernier, au milieu d'un flot continu de conneries plus inoffensives que dangereuses, a sorti une comparaison qui m'a littéralement fait sortir de mes gonds : selon lui, la France était le dernier pays soviétique au monde. J'ai trouvé le propos non seulement faux et grotesque, mais en plus insultant pour ceux qui ont réellement vécu et souffert du soviétisme. Il faut vraiment vivre dans une bulle close d'aveuglement idéologique et d'endogamie sociale pour ne pas réaliser à quel point la France de 2007 est plus libre, démocratique, prospère, en un mot vivable que l'URSS ou l'Albanie du siècle dernier. J'ai presque eu honte d'avoir à rappeler une telle évidence à cet apprenti Sakharov des beaux quartiers.

J'ai ressenti approximativement la même chose en lisant le monde.fr de ce jour, et en lisant qu'à l'annonce de sa condamnation à 4 mois de prison, José Bové a déclaré être un prisonnier politique. Ce terme évoqua en moi, évidemment, les souvenirs de Mandela, Soljenitsyne, Walesa, Gandhi... Mettre Bové au même plan qu'eux ? Il doit certainement le penser. Il pense que son combat de "désobéissance civile" se rapproche des grandes heures de la dissidence face aux pires oppressions. En effet, dans la mesure où il considère, comme eux, que la loi est mauvaise, et qu'il décide de passer outre activement en signe de protestation, il est dans la dissidence.

Mais peut-on mettre sur le même plan Sakharov, envoyé au goulag pour délit d'opinion par un pouvoir arbitraire, et Jean-Marc Rouillan, anarchiste d'Action directe condamné à la perpétuité pour l'assassinat de Georges Besse ? Tout est une question de valeurs personnelles. Cela dépend de la conception que l'on a de la démocratie. Et M.Bové semble en avoir une bien singulière. Inquiétante presque. Qu'on se le dise : un libertarien, qu'il s'inspire de Hayek ou de Bakhounine, n'est pas un démocrate. Attention, danger.

mercredi, février 07, 2007

Un homme

Provincial. C'est ainsi qu'on le qualifie car il revendique un rattachement à la terre et parce qu'il donne une orientation géographique large à sa campagne. Effectivement, il vient d'un coin reculé de France ; il parle la langue de ses ancêtres. C'est un fils de paysans et il cultive toujours les champs, autant qu'il laboure la culture des pages qu'il parcourt. À cela, je préfère moi le qualificatif : authentique.

Candide, pour ne pas dire bébête ou couillon, travesti en bambin sur Canal + chez les histrions. Bien sûr, sa proposition de faire travailler ensemble des personnages venant d'horizons éloignés, par delà les clivages, peut paraître bien naïve. Cependant, cette espérance d'une communion possible, ce caractère honnête, il les porte profondément en lui. Et si c'est bien son seul défaut, c'est ce qui fait qu'on ne ressent jamais le mensonge en lisant dans ses yeux. François est sincère.

Mou. Ah le fameux ventre mou ! Ce centrisme perplexe, fade, sans conviction, écrasé, aplati, enterré, eh bien il renaît ! Et il revient au cœur de l'action. C'est tout comme son chef, qui n'appartient pas à la molesse. C'est le calme de celui qui sait ce en quoi il croit et pour qui la sagesse est fondamentale. Avec le recul d'un penseur lettré - rappelons-nous de Pompidou -, ce qui colle à Bayrou, c'est qu'il est apaisé.

mardi, février 06, 2007

L'éternel retour du mythe de la proximité

Des candidats qui vont tous faire des courbettes, reçus un par un par Nicolas Hulot qui est, si respectable soit-il, animateur d'une émission de télévision (il est bon de le rappeler de temps en temps), comme des chefs d'Etat peuvent être reçus à tour de rôle par le Pape. Ces mêmes candidats qui vont participer à des émissions pseudo-politiques entourés d'une centaine de français triés sur le volet pour être le plus caricaturaux possible qui les interrogent pour savoir ce qu'ils comptent faire pour que la superette de leur village continue à vendre des choux ou pour que le prix de l'essence revienne à son niveau de 1972.

Voici les innovations de cette cuvée présidentielle 2007 : un grande année pour cette chimérique piquette qu'on appelle la proximité. Chaque élection voit son lot d'effets d'annonces pour nous dire qu'il faut que le président sorte de son palais, cesse d'être un monarque, aille à la rencontre des vraies préoccupations des gens. Le bon président se doit d'être accessible. Bien sûr il ne le sera jamais. Cette proximité n'est qu'une mise en scène médiatique pûrement populiste (cette fois ci, l'emploi du mot n'est pas abusive). Débats participatifs, président à l'écoute, promesse d'abandon des ors de la république : tout ça n'est que leurre , boniment, tartuferie. Mitterrand et Chirac nous ont fait le coup. Louis-Philippe et Napoléon III bien avant eux. Pour tous finir tous plus monarques que la monarchie.

Parvenir réellement à cette entreprise de modestie du pouvoir n'est que l'apanage de ceux qui ont une éthique et ne sont pas gagnés par l'ivresse du pouvoir : Juan Carlos de Bourbon, descendant de Louis XIV pourtant, y est parvenu. Une voie est tracée, mais un fossé sépare ceux que le pouvoir a choisis et ceux qui font du pouvoir le but de leur vie. Et tous nos potentiels chefs sont de la deuxième espèce...

Les termes en place

Grande question que celle du thème sur lequel se polarisera la campagne. Il y a quelques mois, semblait s'installer celui du pouvoir d'achat. Depuis quelques jours, on sait clairement que pour Nicolas Sarkozy ce sera celui du travail. Il l'a répété, martelé : le travail, le travail, le travail. Sarkozy a imprimé la campagne, le premier, et de façon non-équivoque. Les plus faibles devront s'y conformer car il faut beaucoup d'audience pour installer, développer un thème et en revendiquer la chasse gardée.

Mais, il faut creuser un peu plus. Il propose de « travailler plus pour gagner plus ». Ça rejoint par conséquent le fait du pouvoir d'achat. Il a donc infléchi son axe de campagne et cette présentation des choses a des chances d'avoir quelque chose à cacher. Le travail, ça touche aux travailleurs et donc à une forme de marxisme identifiée en France, grâce à de fameux imitateurs, à Arlette Laguiller. Le souci des travailleurs, c'est l'extrême gauche. Pour le coup, en tirant bien, on en viendrait à dire qu'il a le râteau le plus efficace de France ! De façon plus sérieuse, il vise là encore à parler à tous les Français. Mais en se confrontant directement sur le terrain de l'extrême gauche, il saute la candidate de gauche, qui aura donc fort à faire. Va-t-on, pour elle, connaître son thème de campagne le 11 février ? Ou est-ce déjà le fameux - et sibyllin - « ordre juste » ? Et les autres ? Bayrou ? Comment Le Pen reformulera « la France aux Français » pour le millésime 2007 ?

Nous avons besoin d'une formulation claire, histoire d'identifier chacun et de connaître ses priorités et ses potentiels grands chantiers. Ce ne pourront être les slogans car ils n'ont souvent rien avoir. Quand une liste pourra être dressée, on pourra presque annoncer le vainqueur... Une gageure ?

ZTR

ZY

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