samedi, janvier 20, 2007

Trascendance et immanence (ce post contient du jargon paraphilosophique)

La cité doit-elle placer à sa tête celui qui ressemble le plus à ses membres, ou le meilleur d'entre eux ? La tradition française d'élitisme a longtemps voulu que nos chefs d'Etat aient la meilleure éducation possible : nous aimions les grands hommes, ceux qui sont là parce qu'ils se distinguent des autres, sont au dessus de la mêlée.

Nombreux furent ceux de nos chefs d'Etat à être de véritables érudits, des cerveaux exceptionnels, des hommes de lettres et de science. Dans la cinquième de nos républiques, tous nos présidents étaient habités de cette sorte de lumière de l'esprit.

Les attentes semblent avoir changé. Le grand homme que l'on cherche est un autre. Difficile à cerner pour l'instant. Mais si la demande correspond à ce qu'on lui offre, alors la logique a basculé. La transcendance est à éviter, il ne faut pas donner la moindre impression d'appartenance à une aristocratie intellectuelle. L'immanence est désormais le nouveau paradigme : on parle peuple, on pense peuple, on agit pour le peuple. On affiche le moins possible sa culture. On ne pense qu'aux problèmes des français.

La citadelle de la communication politique est tombée sous les coups de boutoir de la sacro-sainte déesse "efficacité", qui est la seule image à dégager pour être crédible, fut-ce au détriment de tous le patrimoine de culture et de principes qui est l'essence même de la république. On s'épargnera les exemples illustratifs...