mardi, janvier 23, 2007

Piètre crédibilité

La revoilà à parler des affaires étrangères, pour la troisième fois, et vlan ! Il faut bien constater que c'est la troisième bourde. Vue la débilité - au sens premier - de ses propos en Chine, une forme de provocation et de bouffonnerie sans nom, je n'avais pas osé relever. Mais là, cette pauvre phrase malheureuse qu'elle a eue sur la souveraineté demande quelques lignes, vues ce qu'elle entraîne avec elle.

Elle a en fait répondu entre deux portes à la question rapide d'un journaliste québecois. À la voir prononcer les mots qu'elle a tenus, on sent bien qu'ils n'ont pour elle que peu d'importance. Pour elle, elle a juste répondu à un journaliste parce qu'il vaut quand même mieux leur répondre, ils la font - comme à d'autres - vivre. La phrase est donc d'une banalité, très convenue, allant dans le sens du poil, tout comme elle avait si bien su faire au Proche Orient, allant dire à chacun que leur position avait des fondements mais ne développant aucune vision, aucun sens critique, aucune conclusion.

Et bim, de nouveau, ça choque. C'est bien normal ! Le moins qu'on attende d'un grand personnage public - on ne peut plus pour elle dire d'État - c'est qu'il ait des idées et qu'il les défende. Le général De Gaulle, il y a 40 ans, avait évoqué l'indépendance rampante du Québec. Son discours était voulu et beaucoup de détails de sa visite sont piquants à cet égard. Oser comparer à celui qui avait une vraie stature internationale, une profonde ambition pour la France, la petitesse des petites phrases aux idées raccourcies méritait une sérieuse mise au point. Il faudra plus que tous les vainqueurs des concours de plaidoierie, étant donné la quantité de boulot et la recherche d'arguments - et on voit comme les socialistes en sortent des ironiques - pour lui faire résister aux trois derniers mois.

PS (sans jeu de mot) : le lien pour mesurer le crescendo du discours gaullien et l'ampleur de son écho lorsqu'il osa dire ces mots à Montréal « vive le Québec libre ! ».