mardi, janvier 16, 2007

Clef - Chef

Il est chez nous difficile de concevoir une autre situation politique que celle d'un régime républicain, d'une société avec liberté et démocratie. Pourtant, rien n'est immuable, les États vacillent facilement et un coup d'État n'est souvent l'affaire que de quelques heures. Le nouveau régime trouve alors toujours des servants idéologiques et des servants de condition qui pensent au côté pratique de leurs commodités.

Dans une position flottante, l'État repose sur peu de chose. Sa construction se réalise sur la base de quelques écritures et se concrétise par l'action et la représentation de quelques personnes. Le chef de l'État est le personnage majeur, qui vient couronner le système, comme la clef de voûte vient stabiliser l'œuvre de réunion. Il est parfois le seul garant de la survie de l'État, comme l'Empire qui n'a pas résisté à Napoléon I. C'est cette peur de l'instabilité qui suit le départ du chef qui incita à prolonger hier l'agonie de Franco et aujourd'hui celle de Castro.

Si un État a besoin de stabilité, d'autant conférée que son chef est imposant, pourquoi vouloir fragiliser la position du Président de la République française ? De qui le Président tire-t-il sa légitimité ? Quels désordres pourrait-il provoquer s'il n'était pas secondé d'un gouvernement à qui la confiance a été votée par l'Assemblée ? Cette réforme est bancale. Plus on touche à la V République plus on la déstabilise. Cette roue tournait parfaitement, elle s'est retrouvée déséquilibrée à force de petites masses et de lests sensés lui permettre de mieux filer droit. C'est au contraire ce qui l'use plus vite et la fera bientôt déjanter.