La vulgarité d'une récupération
Louable intention que celle de Nicolas Sarkozy de vouloir se présenter non pas comme ce qu'il est en réalité, le leader de la France de droite, mais comme ce qu'il aimerait être : le chef de la France, de toute la France. Jouer "la France unie", on le sait, ça paie dans les urnes.
Il est toutefois particulièrement indélicat d'avoir invoqué Jean Jaurès dans son premier grand discours en tant que présidentiable officiel. Pourquoi aller chercher Jaurès ? Pourquoi ne pas le laisser reposer en paix ? Déjà qu'il se permet d'invoquer à tort et à travers ce pauvre de Gaulle, dont il a, en deux ans, presque totalement éloigné le parti.
Porter un héritage, transmettre une lumière venue du passé, ce ne doit pas être du marketing. Ce soudain intérêt pour Jaurès n'est justement rien de mieux que de la vulgaire "com", destinée à toucher la corde sensible de vieux élécteurs de gauche déboussolés par les orientations de leur parti (on peut les comprendre). Jaurès, c'est un nom qui sonne bien, ça berce les oreilles, ça sent bon l'héroïsme, le pacifisme, l'humanité (avec ou sans majuscule). Mais quel rapport entre Jaurès, le vrai marxiste, le défenseur des ouvriers contre les patrons, le pacifiste, et Sarkozy, l'ami des grands industriels, l'enfant des beaux quartiers parisiens ne jurant que par la force, et dont le maigre programme social consiste en quelques retours sur des acquis sociaux du socialisme et du gaullisme français ?
Nicolas Sarkozy, qui a toujours eu à coeur, et c'est son droit, de critiquer l'essence même du socialisme peut-il de façon crédible en appeler à un de ses plus fameux théoriciens ? A t-il seulement lu un seul livre de Jaurès ? J'en doute, alors qu'il octroie à Jaurès ce pourquoi il est mort : la paix, eternelle.
Il est toutefois particulièrement indélicat d'avoir invoqué Jean Jaurès dans son premier grand discours en tant que présidentiable officiel. Pourquoi aller chercher Jaurès ? Pourquoi ne pas le laisser reposer en paix ? Déjà qu'il se permet d'invoquer à tort et à travers ce pauvre de Gaulle, dont il a, en deux ans, presque totalement éloigné le parti.
Porter un héritage, transmettre une lumière venue du passé, ce ne doit pas être du marketing. Ce soudain intérêt pour Jaurès n'est justement rien de mieux que de la vulgaire "com", destinée à toucher la corde sensible de vieux élécteurs de gauche déboussolés par les orientations de leur parti (on peut les comprendre). Jaurès, c'est un nom qui sonne bien, ça berce les oreilles, ça sent bon l'héroïsme, le pacifisme, l'humanité (avec ou sans majuscule). Mais quel rapport entre Jaurès, le vrai marxiste, le défenseur des ouvriers contre les patrons, le pacifiste, et Sarkozy, l'ami des grands industriels, l'enfant des beaux quartiers parisiens ne jurant que par la force, et dont le maigre programme social consiste en quelques retours sur des acquis sociaux du socialisme et du gaullisme français ?
Nicolas Sarkozy, qui a toujours eu à coeur, et c'est son droit, de critiquer l'essence même du socialisme peut-il de façon crédible en appeler à un de ses plus fameux théoriciens ? A t-il seulement lu un seul livre de Jaurès ? J'en doute, alors qu'il octroie à Jaurès ce pourquoi il est mort : la paix, eternelle.
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