lundi, septembre 04, 2006

Auto-satisfaction, messianisme et ridicule


Lors de son discours de clôture de l'université d'été de l'UMP, Nicolas Sarkozy s'est livré à une de ces envolées lyriques dont lui seul a le secret. Ainsi, désireux de s'adresser aux jeunes, sa nouvelle cible depuis que Doc Gyneco est venu se greffer à son pool de "people" qui le soutiennent (après Barbelivien pour la ménagère de plus de 60 ans, décidement, il sait les choisir !), ce cher Nicolas a invoqué les glorieux faits d'armes de la jeunesse du monde : "Comme la jeunesse de la Révolution a balayé le vieux monde, comme la jeunesse de la Résistance a mis un terme à la guerre civile européenne, comme la jeunesse tchèque a pris sa revanche sur le 'printemps de Prague'. Comme un jour la jeunesse chinoise finira par effacer Tiananmen, vous changerez le monde si vous ne laissez personne vous voler vos rêves".
Comparerait-il l'aspiration de la jeunesse à laquelle il s'adresse, c'est à dire voter pour lui, pour qu'il baisse les impôts, réduise le nombre de fonctionnaires, flexibilise le contrat de travail (ce sont bien là les attentes d'une majorité de son éléctorat jeune composé d'enfants de la jeunesse dorée de l'ouest parisien) aux combats pour la liberté et contre le totalitarisme qu'ont mené les jeunes du Vercors, de Tienanmen et de Prague ? En résumé, voter Sarkozy, c'est "un rêve", et ça équivaut à renverser la barbarie pour établir la liberté. Je n'avais que des suspicions quant aux visions auto-messianiques de Sarko, quant à son auto-Bonapartisme. Ce sont maintenant des convictions.