mardi, septembre 19, 2006

L'air de rien

C'est évidemment passé inaperçu, entre deux gesticulations du couple infernal Sego/Sarko, entre deux gloses excitées sur l'immigration, les squatteurs de Cachan ou la nouvelle campagne de pub de Voici, mais un mini-évènement s'est produit à deux égards lors de l'interview de Chirac à Europe numéro un. Le président a déclaré qu'il allait oeuvrer pour que soit incrite dans la loi l'obligation de passer par le dialogue social pour réformer le code du travail. Borloo et Larcher sont déjà au boulot pour étudier ça. Mitterrand n'aurait pas trouvé mieux pour emmerder son successeur !
Sur le fond,
c'est une mesure tout à fait louable. Il est clair qu'un des blocages majeurs du pays est l'absence totale de culture de la concertation, la recherche permanente du conflit à la moindre opposition des corporatismes salariés et patronaux. La faute à un syndicalisme archaïque, qu'il s'agisse de la CGT ou du MEDEF, qui ont les deux pieds bien enfoncés dans leur imaginaire zolaesque, mais aussi à des rapports sociaux tout entiers placés sous l'égide de la loi, et non du contrat. Rendre systématique la concertation, ça risque d'être dur au début, mais c'est peut être la condition sine qua non d'une vraie relance du dialogue social en France, dont l'inexistence bloque la plupart des réformes.
Mais ta
ctiquement, quel intérêt soudain le vieux Chirac trouve-t-il dans la redécouverte des vertus de la concertation ? Compte-t-il retoucher au code du travail, après le fiasco du CPE ? Cela ressemblerait bien peu à Chirac de dépasser un échec. Non, ne chercherait-il pas plutôt à mettre par avance des batons dans les roues à son potentiel successeur, surtout si celui-ci s'appelle Sarkozy ? En effet, personne ne doute du sort que le nain de Neuilly réserve au code du travail si celui est élu, surtout s'il suit les injonctions de son idéologue en chef, Nicolas (tiens, encore un!) Baverez. Passer par le dialogue social pour faire passer ses changements, faut pas rêver. Sarkozy, pas dupe de l'écho qu'il trouvera chez les syndicats , voudra passer en force, lui qui a la culture bien Pasquaïenne de l'étatisme. Et cela devra passer par... une abrogation d'une loi de 2006 de son prédecesseur.
Bien joué Ja
cques !

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

juste une pensée comme ça... c'est pas dans le code du travail le salaire minimum? la durée du temps de travail? les sanctions pour licenciement abusif? ça ne relèverait pas du code du travail l'interdiction de licencier en masse en période de bénéfices? et des super-patrons super-assemblés ça formerait-y pas un syndicat? bravo chichi, tu as réussis à faire passer un immobilisme de droite pour une réforme de gauche!

06 décembre, 2006 14:52  

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