mercredi, septembre 20, 2006

De l'utilité d'être deux (2)

La campagne qui débute annonce le retour d'une droite en deux parties. Celle revitalisée, à qui Sarkozy a redonné courage énergie et fierté, et celle qui ne veut pas se ranger sous l'homme fort de l'UMP. Cette dernière est à vrai dire dispersée et cherche encore qui sera le cheval sur qui elle va miser. Puisque les deux poulains de Chirac, que sont Juppé et Villepin, se tiennent deux sabots en arrière, il ne reste que Bayrou.

Eh oui, Bayrou ! Celui qui n'a pas voulu se rallier dans un parti unique de la droite ; celui qui a dit que si l'on pensait tous la même chose c'est que l'on ne pensait plus rien ; celui-là encore qui aujourd'hui multiplie les exemples et les références à De Gaulle. Et ce n'est pas un hasard, car quoi de mieux que l'appel à De Gaulle pour marquer une différence avec Sarkozy qui n'a aucune filiation gaulliste ? Quoi de mieux pour rallier toute cette frange de la droite sociale qui se reconnaît dans le gaullisme social ? C'est la tendance de droite sur laquelle il faut nécessairement s'appuyer si, en homme originaire de droite, on veut gagner l'élection (Ce que Chirac n'a fait qu'en 1995 et qu'il relance à la fin de ce mandat avec la participation des salariés). Quel autre exemple que De Gaulle face à un Sarkozy atlantiste, admirateur des États-Unis, qui remettrait en cause toute la politique étrangère de la France issue de la Seconde Guerre Mondiale ?

Bayrou l'a compris. Même si son positionnement se veut au centre, non pas gaulliste social mais simplement humaniste, fédéraliste européen et non farouchement souverainiste, il sait bien où se situent les grandes réserves de voix. Elles se situent à droite. Et à droite, il y a de la place. Car Sarkozy, en positionnant son curseur de plus en plus à droite, perd du terrain sur sa gauche. Et qui y a-t-il à sa gauche ? Bayrou !