mardi, septembre 19, 2006

De l'utilité d'être deux (1)

Autant que l'on remonte dans les annales des élections présidentielles au suffrage universel, on remarque que la droite a toujours eu deux candidats d'envergure.

Depuis Lecanuet contre De Gaulle, en passant par Poher et Pompidou ou Chaban et Giscard, et même encore Chirac contre Giscard, Chirac contre Barre, Chirac contre Balladur et Chirac contre ... Eh oui ! En 2002, Chirac était le seul candidat de droite qui avait la taille critique. Et que remarque-t-on ? Il a fallu aller à l'extrême droite pour en trouver le second.

C'est comme si la droite, pour canaliser toutes ses aspirations, avait besoin de deux modes d'expression différents. La distinction facile est de dire que c'est la fracture entre une idéologie gaulliste et une idéologie centriste. Mais, c'est une aspiration bien plus fondamentale, c'est l'idée d'avoir le choix.

Cette division a joué des tours à la droite, que ce soit en 1981 ou 88, quand on parlait de la droite la plus bête du monde. Mais à bien observer, il n'y a juste que contre François Mitterrand que cela a échoué, sinon, cette division a été très utile. Elle permet en effet de diversifier l'offre électorale à droite et ainsi de capter plus d'électeurs, de faire une campagne où il y a un enjeu de leadership sur l'ensemble d'un camp, de donner envie différemment, de donner deux envies, deux raisons d'aller voter et ainsi, en augmentant le nombre d'électeurs, de faire baisser mécaniquement le résultat de tous les autres candidats, non pas le nombre de voix mais leur pourcentage.

Bref, comme partout, la concurrence, si elle est maîtrisée et régulée, c'est-à-dire bien employée, permet d'atteindre de meilleurs résultats. Être deux, autorise donc des espoirs plus grands ... que nous verrons donc dans un deuxième post, là aussi, c'est utile !