vendredi, mars 16, 2007

La raison romantique

« Mais une autre question se pose : la France se conçoit-elle encore comme une civilisation ? Sait-elle que la littérature a joué un rôle central dans la constitution de son identité ? Non. Elle l’a oublié. » (Alain Finkielkraut à propos de l’identité française) Avec une telle piqûre de rappel, on fait immédiatement le lien ! Quel emblème pour la littérature française ? Le roman bien sûr !

Alors oui, oui aussi, la science et la raison font partie de l'histoire de cette civilisation française. Mais il ne faut pas croire à un appel à la raison en politique. Dominique Strauss-Kahn en a fait les frais. Effet érectile nul assuré... En revanche, Ségolène Royal a réussi dans la primaire socialiste dans une histoire dont on pourrait faire un roman. Et tiens, en passant, qu'a-t-on dit de Mitterrand ? Que sa vie était un roman.

Et donc ? Posons-nous la question pour le scrutin qui vient. En lice pour le Goncourt :
- Une femme à la conquête du pouvoir contre les hommes
- Le fils d'immigré redonne envie aux Français
- Le paysan béarnais fait trembler les pouvoirs établis
Déjà, le premier est un remake. Ça passe moyen. D'autant que peu en France refusent une femme au pouvoir. La campagne nationale est bien moins misogyne que l'interne au PS. La sortie de ce livre marque un temps de retard. Has been.
Le deuxième paraît alléchant. Sauf qu'au lieu de jouer dans le thème du livre suivant, il évolue dans la pénombre inquiétante d'une longue attente.
Reste le petit Poucet qui résiste et lutte contre les grands méchants ogres. Rien de plus populaire que ce filon-là. La palme revient donc au paysan béarnais. Félicitions à celui qui a su faire de sa démarche somme toute assez banale et tout particulièrement raisonnable une véritable épopée. Un tour de force à saluer.