Murs pour la dictature ?
J'honnis habituellement les procédés rhétoriques puérils et irrésponsables qui consistent à conférer une dramaturgie à une attaque contre un adversaire en amalgamant celui-ci à quelque chose relatif aux pires totalitarismes, du type : "c'est un procédé stalinien !", "on n'avait pas vu ça depuis Vichy", "Hitler n'aurait pas fait mieux !". Sans conteste, ce type d'interjections relève davantage de la joute verbale de cour de récréation que de l'intelligent débat ; il n'empêche, les débats télévisés en regorgent.
Mais au sortir de l'enregistrement d'"On est pas couché", le talk-show nocturne de Laurent Ruquier, un arrière-goût de totalitarisme m'habite, et l'inquiétude qui en découle. Passe encore que l'émission soit montée de toutes pièces, que nulle place soit faite à la spontanéité, à la créativité, tous placés sous le joug du calcul et de la planification stricte. Passent encore les faux fous rires de deux "comiques" manifestement écrits sur le script de l'émission. Passent encore les prompteurs, les coupures au montage, et autres "trucs" de la télé.
On peut accepter tout ça parce que la télé, ce n'est que du spectacle, de l'irréel, de la fiction, y compris lorsqu'on veut donner l'impression de la spontanéité. Rendons -au passage- hommage à Jean Baudrillard, qui théorisa bien mieux que moi cette irréalité.
Ce qui ne passe pas, c'est que tout soit faux, jusqu'au public. Le spectateur assis dans la salle est placé sous la responsabilité d'un chauffeur de salle, qui lance les applaudissements, les "oooh", les "aaaah", y compris les "uuuuuh" (lorsque le nom de Sarkozy est évoqué), mais aussi les bras levés qui se balancent lorsqu'une chanson passe, etc. Que la scène soit fausse, c'est sa définition (quoique par le passé, il y eut de vraies émissions en direct faisant la part belle à la spontanéité, merci Polac). Mais que le public soit lui aussi un élément du décorum artificiel, par le double effet de la manipulation de la production et du mimétisme imbécile des foules, on s'approche là du totalitarisme. J'ai vu ça, j'ai pensé qu'on était en France, et j'ai pensé aux hordes de pleureurs faussement abattus le jour des obsèques de Kim-il-Sung. J'ai pensé que les gens présents dans la salle, moutons dociles et grégaires, s'accomoderaient finalement bien d'une dictature charismatique comme il y en eut dans l'histoire. Ce furent les pires. J'ai eu peur...
Mais au sortir de l'enregistrement d'"On est pas couché", le talk-show nocturne de Laurent Ruquier, un arrière-goût de totalitarisme m'habite, et l'inquiétude qui en découle. Passe encore que l'émission soit montée de toutes pièces, que nulle place soit faite à la spontanéité, à la créativité, tous placés sous le joug du calcul et de la planification stricte. Passent encore les faux fous rires de deux "comiques" manifestement écrits sur le script de l'émission. Passent encore les prompteurs, les coupures au montage, et autres "trucs" de la télé.
On peut accepter tout ça parce que la télé, ce n'est que du spectacle, de l'irréel, de la fiction, y compris lorsqu'on veut donner l'impression de la spontanéité. Rendons -au passage- hommage à Jean Baudrillard, qui théorisa bien mieux que moi cette irréalité.
Ce qui ne passe pas, c'est que tout soit faux, jusqu'au public. Le spectateur assis dans la salle est placé sous la responsabilité d'un chauffeur de salle, qui lance les applaudissements, les "oooh", les "aaaah", y compris les "uuuuuh" (lorsque le nom de Sarkozy est évoqué), mais aussi les bras levés qui se balancent lorsqu'une chanson passe, etc. Que la scène soit fausse, c'est sa définition (quoique par le passé, il y eut de vraies émissions en direct faisant la part belle à la spontanéité, merci Polac). Mais que le public soit lui aussi un élément du décorum artificiel, par le double effet de la manipulation de la production et du mimétisme imbécile des foules, on s'approche là du totalitarisme. J'ai vu ça, j'ai pensé qu'on était en France, et j'ai pensé aux hordes de pleureurs faussement abattus le jour des obsèques de Kim-il-Sung. J'ai pensé que les gens présents dans la salle, moutons dociles et grégaires, s'accomoderaient finalement bien d'une dictature charismatique comme il y en eut dans l'histoire. Ce furent les pires. J'ai eu peur...
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