Par delà droite et gauche - Chapitre premier
Le clivage droite/gauche est au coeur de la campagne. Principalement parce que François Bayrou entend aller par delà droite et gauche comme Nietzsche en son temps entendait aller par delà les conceptions traditionnelles du bien et du mal, et comme lui nous nous frotterons au difficile exercice de la généalogie du clivage. Mais pas seulement.
Ce premier chapitre s'attachera à résumer les origines de l'effritement des lignes structurantes du clivage aux yeux de l'opinion publique au cours des dernieres années, qui conduit à la situation actuelle de volatilité de l'opinion publique qui génère l'alternance et de poussée endémique des extrêmes et de l'abstention. Il s'agira donc d'un bref survol historique.
L'aveuglement classique qui consiste à voir systématiquement dans la période actuelle de la "nouveauté" entraîne un premier préjugé. Le brouillage des lignes de fracture dans la société tiendraient à la personnalité de Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. C'est évidemment faux. De Gaulle, bien avant eux, puis Mitterrand et Chirac, par leur destin personnel, par l'ambiguïté et le caractère synthétique de leur action, ont contribué à faire éclater les blocs circonscrits.
Autre préjugé : L'échiquier politique tout entier s'est droitisé au cours des trente dernières années. La proposition inverse existe. Ceux d'un camp pensent toujours que l'autre est devenu dominant. La aussi, c'est faux. Il n'y a pas eu de victoire idéologique d'un camp sur l'autre. Des idées issues de gauche ont réussi à s'imposer à la classe politique entière, extrêmes exclus, et vice-versa. Ainsi, le fait que l'abolition de la peine de mort, la légalisation l'avortement, le RMI, le PACS, la progressivité de l'impôt sur le revenu soient des idées aujourd'hui incontestées à droite aurait pu laisser croire à une "gauchisation" de la société. Et réciproquement si on considère l'acceptation de l'économie de marché, de l'ouverture commerciale, de la lutte contre l'inflation et les déficits publics, la levée des tabous sur l'immigration et l'insécurité comme acquis par la gauche de gouvernement.
Ainsi, le clivage est moins net parce que, contrairement à une autre idée reçue, les camps ne sont pas hermétiques l'un à l'autre sur le long terme. Ils ne le sont que dans le feu des oppositions à l'assemblée nationale. Une idée peut passer d'un camp à l'autre, et s'imposer dans toute la société. Le dernier mot revient à Tony Blair pour qui "il n'y a pas d'idée de droite ou de gauche, il n'y a que de bonnes et de mauvaises idées". Le reflux des grandes idéologies, à l'oeuvre depuis le milieu des années 80, laisse la place à une vision de la politique comme pragmatique, presque unanimement partagée.
Ce premier chapitre s'attachera à résumer les origines de l'effritement des lignes structurantes du clivage aux yeux de l'opinion publique au cours des dernieres années, qui conduit à la situation actuelle de volatilité de l'opinion publique qui génère l'alternance et de poussée endémique des extrêmes et de l'abstention. Il s'agira donc d'un bref survol historique.
L'aveuglement classique qui consiste à voir systématiquement dans la période actuelle de la "nouveauté" entraîne un premier préjugé. Le brouillage des lignes de fracture dans la société tiendraient à la personnalité de Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. C'est évidemment faux. De Gaulle, bien avant eux, puis Mitterrand et Chirac, par leur destin personnel, par l'ambiguïté et le caractère synthétique de leur action, ont contribué à faire éclater les blocs circonscrits.
Autre préjugé : L'échiquier politique tout entier s'est droitisé au cours des trente dernières années. La proposition inverse existe. Ceux d'un camp pensent toujours que l'autre est devenu dominant. La aussi, c'est faux. Il n'y a pas eu de victoire idéologique d'un camp sur l'autre. Des idées issues de gauche ont réussi à s'imposer à la classe politique entière, extrêmes exclus, et vice-versa. Ainsi, le fait que l'abolition de la peine de mort, la légalisation l'avortement, le RMI, le PACS, la progressivité de l'impôt sur le revenu soient des idées aujourd'hui incontestées à droite aurait pu laisser croire à une "gauchisation" de la société. Et réciproquement si on considère l'acceptation de l'économie de marché, de l'ouverture commerciale, de la lutte contre l'inflation et les déficits publics, la levée des tabous sur l'immigration et l'insécurité comme acquis par la gauche de gouvernement.
Ainsi, le clivage est moins net parce que, contrairement à une autre idée reçue, les camps ne sont pas hermétiques l'un à l'autre sur le long terme. Ils ne le sont que dans le feu des oppositions à l'assemblée nationale. Une idée peut passer d'un camp à l'autre, et s'imposer dans toute la société. Le dernier mot revient à Tony Blair pour qui "il n'y a pas d'idée de droite ou de gauche, il n'y a que de bonnes et de mauvaises idées". Le reflux des grandes idéologies, à l'oeuvre depuis le milieu des années 80, laisse la place à une vision de la politique comme pragmatique, presque unanimement partagée.
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