mardi, juin 05, 2007

Motivation - mobilisation

Rentrons dans le conceptuel avec l'utile distinction à réaliser entre motivation et mobilisation. Bien sûr, ces deux notions sont proches et touchent toutes deux à la concentration dans l'effort et l'énergie à déployer.

Elles se différencient dans l'origine, de l'énergie par exemple. Quelqu'un de motivé est quelqu'un qui a envie. Il y a quelque chose à l'intérieur de lui (des buts, une ambition) qui est son moteur et qui le sera quoi qu'il arrive. Pour quelqu'un de mobilisé, ça n'est pas pareil. C'est une action extérieure qui fait qu'il est mobilisé. On constate donc que la différence résulte dans ce qui est moteur : si c'est un élément intérieur, c'est de la motivation ; si c'est un élément extérieur c'est de la mobilisation. Quelqu'un de motivé se mettra donc tout seul la pression nécessaire et, ainsi, se mobilisera. Quelqu'un de mobilisé sera seulement mobilisé.

Conséquence : on ne peut pas transmettre la motivation mais seulement la mobilisation. Dans le cadre d'une élection, il faut réussir (en général) la mobilisation de son électorat. Mais ça n'est possible (là encore en général) que si le parti est motivé, que ce soit l'instance dirigeante ou les militants.

Avec ces quelques remarques qui éclairent, en formalisant peut-être plus qu'elles n'apportent du sens, ceux qui conduisent les campagnes électorales devraient songer à réorienter un peu la leur ou à donner une autre image... Pour l'instant, le Parti socialiste déprimé et démotivé réussit pleinement la démobilisation ; l'UMP motivée cherche à préserver une mobilisation proche de la motivation ; le Modem assez motivé peine à mobiliser tant il semble impossible/improductif ; le FN espère mobiliser mais il n'y arrivera pas car il est assomé et donc démotivé ; l'extrême gauche est très motivée et devrait mobiliser (le PC n'est pas oublié, il est classé comme le PS).