mercredi, mai 23, 2007

Voilà, c'est dit

Il l'a lâché. Le premier comptable de France l'a dit : il faut faire une pause dans la réduction des déficits. « On devrait pourvoir tenir, je l'espère, en tout cas on va y travailler dans les semaines qui viennent, les objectifs de déficit et de dette sur l'année 2007. La dette n'augmentera pas cette année » a assuré Éric Woerth ce matin.

On savait que la dette n'a jamais été une priorité de Sarkozy. En 1995, ministre du Budget, il laissait les finances publiques dans un état minable. L'audit demandé par le nouveau gouvernement à son arrivée a même surpris ses membres tant l'ampleur des déficits était inattendue (-5,5 % du PIB). Cela a compromis l'action sur la fracture sociale de Chirac car Juppé, lui, avait pour objectif de se qualifier pour l'euro. En deux ans, il ramena de -5,5 à -3 % du PIB le déficit budgétaire.

Pour un certain Jacques, la position est claire. En déplacement à Montpellier, le 4 octobre 2001 (au cours d'un dialogue auquel participa un certain Alain...), il s'aventura à dire : « Je crois que le déficit budgétaire est la forme la plus insidieuse et la plus dangereuse de l'anémie et qu'il conduit forcément au plus grand affaiblissement. Cela consiste tout simplement à faire payer par ceux qui nous suivent ce dont nous profitons maintenant. Mais, à ce moment-là, nous avons avec le système des intérêts une dette qui s'accroît considérablement. C'est de toute façon une politique déraisonnable. Je crois que plus personne n'en doute réellement aujourd'hui. »

La courbe de la dette de la France ces dernières années montre que cette priorité s'est un peu effacée l'année suivante... Mais on ne peut contester que c'est lui qui a voulu Breton en ministre et que son action a été tout à fait salutaire, lui aussi qui a placé Villepin et ses conférences sur la dette. En tout cas, elle révèle bien l'action de Sarkozy en la matière...Enfin, les Français ont choisi Sarkozy, pas Bayrou, ni Royal (qui évoquait timidement mais sans aucune crédibilité ce problème).