jeudi, mai 10, 2007

Les 100 jours

Oui, mais ce ne sont pas ceux de Sarkozy comme tous les journaleux s'amusent à dire, sans fondement à leur comparaison. Ce sont ceux de Bayrou, évidemment ! Le 22 avril a sonné son abdication et faute de pasteur pour les rassembler au second tour, ses brebis se sont dispersées. Bayrou était obligé de gagner à défaut de conduire des millions de Français dans l'impasse de la défaite, avec en rançon humiliante une drague morbide.

Alors, comme Napoléon qui signa son abdication à Fontaineblau avant de revenir pour une campagne fulgurante, Bayrou repart aujourd'hui au combat, avec une armée décimée, pour partie à terre ou pour partie ralliée au nouveau roi. Il tente tant bien que mal de la structurer pour espérer éviter la déroute qui à Waterloo causa la dispersion des soldats français dans la campagne belge.

Le troupeau rassemblé le 22 avril est volumineux, il a besoin d'un bon berger. Ce qui lui manque, ce sont les patous - ces bons chiens de garde pyrénéens - pour savoir donner de la voix dans les médias et garder le troupeau groupé et éloigner les loups. Mais, autant des députés ont suivi Bayrou en 2002 - et ils étaient peu -, autant beaucoup n'ont pas envie cinq ans après de revenir au même point, repartir de rien. Car comme en 2002, il faut désespérément parvenir à constituer un groupe à l'Assemblée. On peut alors comprendre qu'ils aspirent au repos d'une élection dans un bon fauteuil. Mais ils trahissent leur chef.

Et c'est la différence avec Napoléon, c'est que ses maréchaux s'étaient tous ralliés à lui. L'autre différence aussi, c'est qu'avant de connaître Saint-Hélène il connut Elbe. Et Bayrou n'est même pas certain de connaître le repos de cette île. Ça le laisse songeur, déçu mais toujours déterminé.