mercredi, mai 09, 2007

Le statut de l'opposition

Pendant le débat Royal-Sarkozy, un « point de convergence » (puisque c'est ainsi qu'il faut maintenant dire) est apparu, concernant une plus grande importance du rôle accordé à l'opposition, chacun faisant une proposition en ce sens. Puisqu'une seule s'appliquera (si c'est effectivement tenu), n'évoquons que celle de Sarkozy, qui consiste notamment à donner la présidence de la commission des finances à un membre de l'opposition. Passons sur la nouveauté de la chose pour regarder sa mise en application. Comment cela va-t-il se dérouler ? La majorité mettra son poids pour entériner le choix de l'opposition ou s'abstiendra-t-elle ? Selon la façon de faire, il y a un véto possible. Mais « j'irai encore plus loin » (formule consacrée par Nicolas pour éviter un « de surcroît » trop littéraire) en me demandant : mais quelle opposition ?

En effet, Sarkozy a annoncé qu'« [il voulait] un véritable statut de l'opposition » et peu importe que cela soit entériné par des textes ou mis en valeur par une pratique : l'opposition c'est qui ? Tous ceux qui ne votent pas la confiance ? Dans ce cas, si la majorité présidentielle s'impose, il y aura la gauche et Bayrou (on ne peut pas dire la gauche et le mouvement démocratique tant il est hypothétique qu'il bâtisse un groupe sérieux, en revanche, Bayrou au moins devrait gagner son siège). Et à moins d'un accord, ça n'est pas la même opposition. Et puis, pour les prochaines élections, si la dose proportionnelle est instaurée pour les législatives, il pourra y avoir une opposition du FN si le gouvernement est de droite ou de LCR s'il est de gauche. Il y aurait toujours au moins deux oppositions. Bref, beaucoup de questions pour un titre « statut de l'opposition » qui ne semble être qu'une chimère.