mardi, avril 24, 2007

Bayrou, la campagne de retard

En refusant le clivage gauche/droite, Bayrou a réussi à s'installer tout au long de cette campagne. Il est parvenu à atteindre un score honorable, certains de ses supporters étants carrément ravis d'un score triplé depuis la dernière présidentielle. Oui mais hé hé ! L'objectif n'est pas atteint. Comment ne pas voir que ce refus et de la gauche et de la droite conduit aujourd'hui les électeurs de Bayrou à devoir voter soit pour la gauche soit pour la droite. Les sirènes centristes ont conduit 6,8 millions d'électeurs dans une impasse.

Bien sûr, chaque fois qu'on vote pour un candidat qui n'atteint pas le second tour, on est obligé de voter pour un autre (si on veut voter). La plupart du temps on s'attend à devoir opérer cette inflexion. Ça n'était pas le cas avec Bayrou ! Car François avait dit qu'il serait au second tour, il avait répété qu'il ferait tomber le mur des idées et qu'il arriverait à passer. Il ne l'a pas visiblement pas fait...

En fait, cette rupture avec la gauche et la droite, il fallait la faire en 2002, quand les Français allaient à reculons voter pour Chirac et Jospin. Là, elle aurait été redoutablement efficace car Jacquot et Yoyo ne faisaient envie à personne. D'ailleurs, Chirac n'a pas totalisé 5,7 millions de voix en 2002. Évidemment, les deux élections ne sont pas comparables et notamment en terme de participation. Mais que ce soit en nombre ou en proportion, le coup marchait en 2002. C'est donc 2002 qui a donné à Bayrou l'idée de sa campagne de 2007. Sauf que pour gagner, il faut être en phase avec le peuple du moment, pas celui d'il y a cinq ans, c'est ainsi que va l'alchimie entre un homme et un peuple.

Finalement, Bayrou a simplement réussi à prendre un statut, celui de grand homme politique respecté, d'un vrai présidentiable, et cela lui donne toutes les chances pour 2012...

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Il aurait été inaudible en 2002 avec un tel thème, tant l'insécurité focalisait cette atroce campagne. Et vu l'aptitude de Bayrou à exister sur des thèmes de droite dite "dure" , (insécurité, immigration et identité nationale, même si mettre ces deux concepts côte à côte est risqué par les temps qui courent), il est probable qu'il n'aurait pas pu trouver sa place. Jospin lui même confessait que son programme n'était pas socialiste.
Mais on ne refait pas une éléction à coup de conditionnel: seul le futur compte à présent pour lui.

26 avril, 2007 22:31  

Enregistrer un commentaire

<< Home