Changer la donne ? -Un commentaire personnel
Nous sommes vendredi et ce soir à minuit la campagne s'achève. Quels sont les sentiments qui (me) dominent au terme d'une campagne démarée il y a presque deux ans ?
Le gâchis. L'inanité. La foire. A titre très personnel, le sentiment de rejet va si loin que j'en viens à me poser tout bas la question de la pertinence de l'éléction du Président de la République au suffrage universel direct. Voilà qui peut faire hurler les gaullo-bonapartistes de tout poil, mais je remarque que personne ne pose réellement la question. Alors même que tous nous rebattent unanimement les oreilles avec la proportionnelle à l'Assemblée. Cette éléction serait-ce un dogme irréfragable ? Nous, Français, y serions apparemment attachés comme nous tenons à nos 300 fromages, par exception culturelle. Ce serait le trait d'union entre la monarchie légitimiste et l'héritage révolutionnaire : privilégier un lien organique direct entre un homme et un peuple, sans passer par l'intermédiation représentative. Un césarisme démocratique, en sorte.
On nous dirait que le président, gage de stabilité car légitime par l'onction immédiate du "peuple", assis sur une majorité solide, est le meilleur rempart contre l'impuissance des régimes parlementaires. Considère-t-on alors la 3ème République, pourtant l'âge d'or de l'ère républicaine en France, comme un régime impuissant ? Ce serait être aveugle face à ses considérables réalisations. Une autre voie est donc possible, elle a même conduit à de grands succès. Les jugements superficiels sur l'histoire vous diront toujours à quel point la IVème fut mauvaise, la IIIème instable. Et pourtant, du temps de ces républiques là, et alors même que les média étaient nettement moins efficaces qu'aujourd'hui à rapprocher les citoyens de la politique, la tendance était à la politisation. Depuis trente ans, notre Vème, soit-disant si parfaite, a progressivement plongé une part de plus en plus vaste de l'électorat dans un nihilisme qui les a conduit vers le vote extrême ou l'abstentionnisme. Quel homme politique s'est sérieusement posé la question des dangers de la personnalisation extrême de la politique ? Nous avons atteint en 2007 une sorte de paroxysme, dans une espèce d'euphorie générale, sans recul, comme si finalement, l'aspect ludique de la chose faisait disparaître toute approche critique. C'est ce qu'Alain Minc appelle à juste titre l'ivresse démocratique.
Le gâchis. L'inanité. La foire. A titre très personnel, le sentiment de rejet va si loin que j'en viens à me poser tout bas la question de la pertinence de l'éléction du Président de la République au suffrage universel direct. Voilà qui peut faire hurler les gaullo-bonapartistes de tout poil, mais je remarque que personne ne pose réellement la question. Alors même que tous nous rebattent unanimement les oreilles avec la proportionnelle à l'Assemblée. Cette éléction serait-ce un dogme irréfragable ? Nous, Français, y serions apparemment attachés comme nous tenons à nos 300 fromages, par exception culturelle. Ce serait le trait d'union entre la monarchie légitimiste et l'héritage révolutionnaire : privilégier un lien organique direct entre un homme et un peuple, sans passer par l'intermédiation représentative. Un césarisme démocratique, en sorte.
On nous dirait que le président, gage de stabilité car légitime par l'onction immédiate du "peuple", assis sur une majorité solide, est le meilleur rempart contre l'impuissance des régimes parlementaires. Considère-t-on alors la 3ème République, pourtant l'âge d'or de l'ère républicaine en France, comme un régime impuissant ? Ce serait être aveugle face à ses considérables réalisations. Une autre voie est donc possible, elle a même conduit à de grands succès. Les jugements superficiels sur l'histoire vous diront toujours à quel point la IVème fut mauvaise, la IIIème instable. Et pourtant, du temps de ces républiques là, et alors même que les média étaient nettement moins efficaces qu'aujourd'hui à rapprocher les citoyens de la politique, la tendance était à la politisation. Depuis trente ans, notre Vème, soit-disant si parfaite, a progressivement plongé une part de plus en plus vaste de l'électorat dans un nihilisme qui les a conduit vers le vote extrême ou l'abstentionnisme. Quel homme politique s'est sérieusement posé la question des dangers de la personnalisation extrême de la politique ? Nous avons atteint en 2007 une sorte de paroxysme, dans une espèce d'euphorie générale, sans recul, comme si finalement, l'aspect ludique de la chose faisait disparaître toute approche critique. C'est ce qu'Alain Minc appelle à juste titre l'ivresse démocratique.
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