samedi, avril 21, 2007

Humilié-e-s ?

Il était une fois une terre extrêmement fertile qu'un agriculteur légua au soir de ses jours (mettons qu'il mourut un 29 mai) à ses enfants. Les récoltes, depuis des années étaient excellentes, et garantissaient la prospérité à toute la famille. Il faut dire que les conditions étaient favorables : le climat était doux, propice à cette culture, et la terre, en partie volcanique, était exceptionnellement bonne. Comme cet agriculteur était communiste, il souffla l'idée, juste avant de passer l'arme à gauche, d'organiser le domaine en coopérative. Il savait de quoi il parlait : si les parcelles étaient trop petites, les investissements en matériel, en machine et en locaux ne permettaient pas d'atteindre un rendement suffisant ; pour pérenniser le domaine, il était indispensable d'exploiter l'intégralité du domaine avec les ressources optimales, en commun.
Ses enfants, aussi, étaient communistes. Mais il y avait un sérieux problème : ils étaient en même temps très cons. Le benjamin refusa obstinément de travailler avec la fille aînée, au prétexte que celle-ci souhaitait mettre en commun quelques machines avec le gros propriétaire voisin, que ce benjamin haïssait. Une autre soeur refusait elle de travailler avec ses frères et soeurs car ils étaient moins respectueux qu'elle des enseignements de ses ailleuls. Enfin, le frère cadet, qui pensait prendre en charge la coopérative à condition que les autres lui laissent gratuitement leurs parts, fit signer une pétition par les habitants du village d'à côté, qui n'y comprenaient de toutes façons rien. Face au refus légitime de sa fratrie, il décida également d'exploiter seul sa part d'héritage.
C'est ainsi que le domaine fut morcelé en quatre parcelles, bien trop petites pour être rentables. L'exploitation dura deux ans : la récolte fut finalement si mauvaise qu'ils abandonnèrent l'agricultre. Et personne ne s'en plaignit...