vendredi, décembre 01, 2006

Cette impression de déjà vu...

C'est toujours la même eau qui coule, toujours le même film qui passe, selon vos goûts... C'est en tous cas toujours la même soupe qu'on nous sert. Nicolas Sarkozy, sensé incarné la rupture, le vrai changement, le renouveau, n'en finit plus de s'inspirer de ses précedesseurs, et essaie d'en reproduire les schémas victorieux. Il n'a échappé à personne qu'il ait choisi de faire son annonce de candidature dans des journaux régionaux, comme Chirac en 95. Peu de commentateurs ont en revanche glosé sur ce qui s'annonce être son nouveau mot d'ordre : "la rupture tranquille". Pourtant, l'analogie avec l'incantation mitterrandienne de 1981 saute aux yeux. "La force tranquille", "la rupture tranquille". Force, rupture, deux idées proches. Le terme rupture était dans le vocabulaire de Mitterrand, à propos du capitalisme.

Sarkozy semble donc avoir compris qu'une image apaisante, rassurante, rassembleuse, était un net avantage par rapport à un activisme forcené et une volonté inamovible, dans la perspective de l'Elysée. Il a compris que Royal a une longueur d'avance nette par rapport à lui. Il essaie donc tant qu'il peut de boucher les trous, en usant de recettes éculées. Mais a-t-il seulement la capacité de se reconstruire une image en ce sens ? Il ne semble en tous cas pas avoir la sagesse et la hauteur -que la culture et l'expérience forgent- qui caractérisaient François Mitterrand. Il donne une image encore proche du jeune loup, de l'excité, de la pugnacité inextinguible. Ce sont rarement les qualités qu'on trouve chez les grands chefs d'Etat. Le dilemme : choisir entre ce qui a toujours fait sa popularité et ce qui a fait les grands chefs d'Etat. Il faudra viser juste. Sous peine de devoir repasser les rattrapages en 2012...