mardi, novembre 28, 2006

L'emprise des cons

La France est un pays révolutionnaire : elle l'a prouvé à trois occasions réussies en 1789, 1830, 1848, ainsi qu'à plusieurs reprises débouchant sur des échecs (1870, 1968, 1995...). C'est également un pays où une méfiance vis à vis du libéralisme et de sa variante gauchisée -la social-démocratie- a toujours eu cours parmi une grande partie de la population. Dernière illustration en mai 2005 au moment du référendum. Il faut dire que, depuis la Révolution, la nation porte un message singulier, révolutionnaire, universaliste, égalitariste, laïc, incompatible avec bien des aspects de la mondialisation du capitalisme. La France est aussi le pays où des intellectuels et des artistes de filiation marxiste ont eu le plus d'influence au XXème siècle (Sartre et Bourdieu, pour citer les plus influents). La France présente donc un terreau fertile pour une gauche de la gauche forte, puissante.

Et pourtant... c'était sans compter la loi de Murphy : de même qu'une tartine tombera systématiquement du côté de la confiture, l'extrême-gauche française est condamnée à confier son avenir aux pires de ses membres. Quels ont été les deux hommes forts du PCF de l'après-guerre ? Thorez et Marchais, deux hommes frustes et limités, deux bêtes de pouvoir sans le moindre soupçon d'intelligence ou de clairvoyance. Deux conservateurs maladifs, indéfectibles suivistes de l'URSS. Sans parler des suivants, Hue, Lajoinie, Buffet.

Aujourd'hui, alors qu'une nécessaire critique d'une certaine mondialisation devrait unir ces forces autoproclamées "anti-libérales", celles-ci n'en finissent plus de se perdre en querelles de clocher, en chamailleries de cour de récréation, en petites luttes de pouvoir dignes d'un syndicat corse. Ayant emboîté le pas de son inspiratrice ATTAC, l'arroseur-arrosé de la moralisation, la gauche antilibérale n'en finit plus de s'enliser dans le ridicule des enfantillages même plus dissimulés à l'opinion. Bové qui se "retire", Autain qui parle de son viol, Buffet qui gueule dans le désert de son parti : chacun cherche à exister comme il le peut, à gesticuler pour se faire remarquer.
Ou comment une bande de cons est en train de flinguer un élan...