dimanche, novembre 26, 2006

Le vase plein

L'élection présidentielle ne se gagne pas sur le terrain de l'international, même si c'est l'une des principales tâches du chef de l'État. En effet, les Français votent pour personnifier le sommet de l'État. L'État, formalisation de la nation. La nation, émanation de la volonté d'un peuple. Le peuple attend donc, de droit, que le président s'occupe de ses intérêts, pas de ceux des « amis » européens ni des habitants du Zambèze.

Alors, certes, les intérêts français passent aussi par leur défense au plan international, mais ce travail, non visible, est inquantifiable. Ne reste pour le volet des affaires étrangères que la partie de représentation. Et c'est ce pour quoi les Français votent en se choisissant une figure, une personne bien française, ce qui est indéniablement le cas de nos présidents. Une personnalité d'autant plus française qu'elle a entendu les Français et qu'elle va s'occuper de leurs intérêts, intérêts bien compris comme étant des intérêts de proximité. Le temps des présidents qui changent la face de la vie ayant sombré avec Mitterrand.

2007 voit l'arrivée de cette génération de politiques qui accepte cette minoration de son rôle et qui sait qu'invariablement l'élection ne se gagne pas à l'international mais en France. Elle va donc s'occuper des petits soucis quotidiens de ces fameux « gens ». Et c'est ce jeu-là qui concerne le plus de monde. Celui qui fera le plus se déplacer les électeurs, qui cette fois, repousseront loin la frontière de l'abstention. Là est l'enjeu des candidats : aller récupérer par pelletée les abstentionnistes plus que le concurrent.