lundi, novembre 27, 2006

Politisation du quotidien ou quotidianisation du politique ?

Après des décennies de présidence monarchique, retranchée, transcendante, visionnaire, il n'est plus qu'un seul mot d'ordre qui vaille pour nos têtes d'affiche éléctorales : s'intéresser et se rapprocher du "quotidien" des "gens". Plus question de grandes orientations de la nation, de politique internationale, de construction européenne, d'arbitrage sur les grands débats de société. Non, fini tout ça, oubliés Mitterrand-le-président-écrivain, Giscard-l'intellectuel, De Gaulle-et-sa-certaine-idée-de-la-France. Place au débat sur le prix des cantines scolaires, à l'augmentation du SMIC de 0,43%, à l'allocation pour les mères au foyer, au droit à la garde d'enfant... Bientôt, la politique ressemblera-t-elle à la publicité pour la Société Générale ? Un pouce qui est derrière nous dans chacun de nos faits et gestes, pour nous donner ce "coup de pouce", justement, dans notre vie quotidienne ?
On ne peut pas parler véritablement d'avilissement de la fonction présidentielle, n'ayant pas réellement foi en une idéologie anarcho-libérale qui veut que nulle forme d'organisation sociale ne doit s'ingérer dans ce qui relève de la responsabilité individuelle. Cependant, ce n'est certainement pas au président de tenir ce rôle là : on a créé des échelons hiérarchiques au sein pour répartir les responsabilités et les périmètre de compétence. Confier au président de la république un rôle d'assistante sociale, c'est remettre au goût du jour l'idée d'un rapport direct du chef et du peuple, mais plus dans une perspective gaulliste, transcendante et messianique, mais dans un rapport immanent. Ce rapport immanent qui incombe théoriquement aux collectivités locales, à l'entreprise, aux divers services étatiques de proximité... Le plus désarmant dans toute cette foire au populisme, c'est que Royal a importé cette conception du politique sur les bancs de la gauche. Que signifie-t-elle en somme ? rien moins que le renoncement à toute idée d'un intérêt général qui prime sur les intérêts individuels, soit tout le ciment de la gauche depuis qu'elle existe.

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

...bien vu ! à force de vouloir acheter les suffrages la politique est devenu de l'épicerie!
sommes nous trop bien nourris?..ou trop vieux?...ou trop cons? meritons-nous la soupe que l'on nous sert ?

29 novembre, 2006 18:44  

Enregistrer un commentaire

<< Home