vendredi, novembre 10, 2006

Sur les droits de succession

Il est acquis que, en l'état, l'UMP n'a pas de programme économique sérieux. Il viendra certainement au fil de la campagne, mais quelques idées sont déjà sorties du chapeau du gnome du "neuf deux". Parmi elles : la suppression de l'impôt sur les successions. Bien que Patrick Devedjian, la marquise poudrée du 92 pauvre porte-flingue du valet devenu price du 92 riche m'ait plutôt parlé d'un plafonnement de cette survivance de l'impôt sur le capital du XIXème siècle, Sarkozy a très récemment répété qu'il préconisait une suppression pure et simple.
La raison officiellement invoquée est la suivante : la nouvelle génération, la mienne, serait la première à avoir des perspectives économiques moins bonnes que ses parents, du coup, un coup de pouce sur le capital permettrait à ces jeunes de voir l'avenir plus sereinement. De même, l'autre exemple est celui de la personne qui hérite de l'appartement parisien des beaux quartiers de sa grand mère et est obligé de le revendre car il n'a pas le cash nécessaire pour payer les droits.
Mais nous prendrait-on pour des crétins ?

1) sur la question générationelle : quelle catégorie ce phénomène concerne-t-il ? Les pauvres ? non. A moins de 100.000€ de capital transmis, l'abattement fait qu'il y a exonération totale. Les défavorisés n'auront donc rien à gagner de cette mesure. Les riches ? Non. La répartition de la croissance fait qu'aujourd'hui il est criminel de dire que les enfants de riches vivront moins bien que leurs parents. il s'agit donc des classes moyennes. Pourquoi ne pas revoir la structure des abattements et des exonérations de telle sorte à ne pas trop pénaliser les classes moyennes plutôt que de supprimer purement l'impôt ? Ne pourrait on pas favoriser le système déjà existant de crédit d'impot, qui permettrait dans le cas de valeurs immobilières de financer le paiement de l'impôt avec le versement d'un loyer ? NON. Il faut la rupture. Donc se débarasser de ces considérations de gaucho...

2) un parti qui ne cesse de marteler, et au fond ils ont bien raison, que le mérite et l'effort doivent devenir le référentiel des rémunérations de notre pays, peut il en même temps entreprendre une réforme qui consacre la reproduction sociale ? Qui augmentera le nombre de rentiers ? Qui renie toute notion d'égalité des chances, pourtant priorité du gouvernement actuel ? On attendrait du candidat favori un minimum de cohérence sur des questions essentielles. On ne peut soutenir à la fois qu'on peut hériter sans devoir contribuer et qu'il est inacceptable que des gens vivent aujourd'hui de l'argent des autres. La cohésion des idées est un service minimum garanti pour qui prétend occuper les fonctions suprêmes...

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

....tu verras quand je serai mort !!

11 novembre, 2006 15:45  

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