lundi, novembre 13, 2006

Bas les masques

Les deux plus tristes sires de ce que compte la vie publique française s'étaient donc donné rendez-vous. Le 11 novembre. Au Bourget, parc des Expositions. Deux clowns à qui l'humour fait cruellement défaut, mais qui ne cessent de gesticuler et de se livrer à la pantomime permanente. De rabaisser constamment les luttes qu'ils ont l'impression de servir par leurs discours venimeux et leurs présences à toutes les manifestations, douteuses ou non, qui semblent aller dans le sens de leur démarche. Et où partout ils salissent les combats, par leur simple présence.

Oh, ils ont beaucoup en commun : les ennuis avec les associations de lutte contre l'antisémitisme (lobbies sionistes en langage Dieudo-Lepeniste), les déclarations ultra-provocatrices face auxquelles ils ont la même stratégie de défense : sentiment d'être dans leur bon droit, dénonciation d'une cabale à leur encontre, victimisation et diabolisation... Ils ont bon nombre d'ennemis communs : Bush, Israël, Sarkozy, Chirac... un vrai axe du mal ! Ils ont en commun des sympathies douteuses, pour quelques dictateurs (Saddam, Amhadinejhad, voire Chavez) ou d'obscurs idéologues d'extrême droite ou gauche.

Ce qui est amusant, c'est à quel point il y a deux poids deux mesures dans le discours de l'un comme de l'autre : tous deux prônent une réconciliation nationale, une union patriotique de "tous les français" tout en ayant comme démarche systématique de clouer au pilori avec une véhémence rare certaines catégories de la population, certains dirigeants politiques représentatifs d'un vaste éléctorat. Le combat contre l'axe américano-sioniste et ses avatars passent ainsi au premier rang de leurs préoccupations respectives, finalement quoi de plus logique qu'ils se retrouvent ? On ne pouvait cependant pas imaginer un instant que Dieudonné, porte parole de la "cause noire" et de l'esclavage en France, puisse faire un pas vers Le Pen, contribuant à la banalisation de celui-ci. Comme on n'aurait jamais imaginé qu'en 1940, Hitler l'anticommuniste obsessionnel et Staline l'antifasciste viscéral se donnent la main pour sceller un pacte de non agression... L'histoire réserve parfois des surprises prévisibles, mais surprises quand même...

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Posted by N. at 6.30 : bien vu !
...mais demi-surprise quant même,car l'ennemi de mon ennemi est souvent mon ami et que la haine aveugle toujours .
...et puis en campagne, le pen ( sans majuscule..) a toujours eu son bon Noir.

14 novembre, 2006 06:47  

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