vendredi, mars 02, 2007

Prendre corps

Une des remarques judicieuses faites à Bayrou est le fait que dans les sondages, ses bons résultats sont gonflés par la masse de ceux qui ne veulent pas choisir entre Sarkozy et Royal, et qu'il serait selon les termes d'un éditorialiste libéré une « antichambre du choix ». C'est déjà oublier que l'UDF existe depuis trois décennies et qu'elle possède une base électorale, certes variable au gré des alliances. Mais c'est surtout oublier les résultats de 2002 ! À cette époque, beaucoup d'électeurs n'acceptaient pas de se résigner à voter pour les deux qui invariablement étaient présentés comme les tenants du second tour. Qu'ont-ils fait ? Ils ont voté pour des « petits » candidats, offrant notamment à plusieurs l'opportunité de dépasser les 5 %. Cet éparpillement avait été brocardé par la suite...

Que se passe-t-il aujourd'hui ? Eh bien tout simplement, le premier de ses « petits » candidats de 2002, François Bayrou, a récupéré sur son seul nom la plupart de ceux qui, comme en 2002, ne veulent pas voter pour les candidats des deux grands partis, lui offrant ainsi l'opportunité de changer de statut et de passer dans la cour des vrais présidentiables. Il permet donc à ce vote « contestataire » de ne plus s'éparpiller, de prendre corps et de s'ériger en véritable acteur majeur pour l'élection.