mercredi, mars 28, 2007

La contestation de l'ordre

Des événements récents semble apparaître ce qui serait la nouvelle anarchie. Il y a quelques jours, c'était une directrice d'école qui s'opposait à l'arrestation - fortement inopportune - d'un sans-papier. De concert avec elle, des parents faisaient obstacle de leur corps. Mardi, c'est à la gare du Nord que s'est déchaînée une foule de profiteurs de cette pagaille générée par un simple contrôle qui a mal tourné.

Bannière commune : l'opposition à l'action de la police. En leur âme et conscience ils ont décidé que ça n'était pas juste. Alors de ce fait ils s'opposent, y compris physiquement avec les dérapages bien évidemment programmés. Autant l'anarchie repose sur la contestation pure d'une autorité, autant la nouvelle anarchie renaît avec les principes de notre société actuelle de consommation et de zapping, appliqués donc ici à l'autorité. On choisit les droits, les principes applicables en fonction des désirs - dur quand même de parler de conviction - et on agit, sans avoir l'autorisation de la société constituée à laquelle on appartient.

Appliquée à la présidentielle ça donne quoi ? Un candidat libertarien Bové qui se complaît à aller en taule, en bon martyr ou masochiste, parce qu'il théorise le devoir de désobéissance. Ça donne aussi Royal et ses jurys populaires, l'institutionnalisation de la contestation du pouvoir élu. C'est la légalisation de la vague suspicion avec en prime une mise au pilori. Et ça n'est pas tout puisque Royal a aussi inventé « l'ordre juste ». L'ordre juste, c'est tout simplement « mon ordre à moi que je considère comme le bon selon mes désirs personnels ». C'est donc la contestation de l'ordre établi et la négation de la possibilité pratique qu'il y en ait un.

Nous vivons en démocratie. Il semble aujourd'hui que la raison et l'expérience ont maintes fois prouvé la nécessité d'un ordre et son respect, par le biais de l'autorité qui l'applique.